Dead Rising meets Vice City
Un jeu qui a comme qui dirait les qualités de ses défauts. Malgré ses failles, qui s'accumulent à mesure qu'on le découvre, ce jeu qui ne cherche pas à gommer ses aspérités possède le charme des petits défouloirs. Donnant le sentiment d'avoir été conçu à la hâte, il a lui-même été conçu pour des parties rapides et endiablées. Soit un exutoire dépouillé pour Rockstar, qui ne signe pas là un chef-d'oeuvre, loin de là, mais un joli ersatz Arcade de ses productions les plus vicieuses et qui fleure bon, n'ayons pas peur des anachronismes, le Dead Rising croisé au GTA Vice City.
Agaçant par de nombreux défauts tels que l'absence inexcusable de fonction « lock » sur les ennemis, ou encore par une répétitivité aberrante, State Of Emergency doit se consommer à petit feu, cependant toujours à sang, et constamment avec la modération d'un océan de vin coupé à l'eau tourbe du moulin de développeurs reposés sur leurs lauriers. Malencontreusement doté de problèmes de jouabilité irritants, accompagnés d'une caméra capricieuse et de multiples (petits) soucis de gameplay en grande partie dus à l'IA, la calorique sauce prend néanmoins sans retourner l'estomac de nombre de gloutons. Des aigreurs en pagaille, on peine à maintenir la manette au cœur de notre appétit plus d'une demie-heure tant l'éphémère plaisir vire rapidement à la souffrance, puis à la torture psychologique.
Pénible au possible lorsqu'il faut sans cesse recommencer la même mission dépourvue d'originalité à cause de problèmes de réalisation, le jeu manque sans aucun doute son but original. Aliénant au lieu d'être catharsique, il met définitivement sur le carreau le joueur, lui aussi condamné au gibet des inévitables écueils vidéoludiques ; où ne reposent pas en paix les nombreux titres dont le fun a été avorté dans l'oeuf. Alors que tout le monde aurait préféré les oublier, ceux-ci se rappellent à nous comme autant de tentatives pour rien, d'essais de chimistes et autres savants-fous ayant multiplié les coups d'épais dans l'eau sans jamais faire de vagues.
Bien dommage que le bateau ivre chavire, quand on sait que les studios Rockstar, s'ils sont capables du pire, sont aussi réputés pour produire BEAUCOUP mieux que ça en matière de remous délictueux...