Stikbold !
Eh oui, il existe des jeux de Dodgeball. Sans Ben Stiller. Et Stikbold s'en sort assez bien ! Dans ce titre, on contrôle deux "Dodgeballers" qui seront régulièrement profité et régleront leur compte...
le 13 févr. 2019
Temps de jeu : 10 heures
Reçu dans le Humble Monthly Bundle d'Avril 2016
Test rédigé pour Nintendo-Difference [#74]
Originellement paru sur PC le 1er avril 2016, Stikbold ! a su se frayer un chemin jusqu’au Nintendo eShop le 29 décembre 2017. Disponible pour la somme de 14,99 €, le titre entend regrouper de un à six joueurs autour d’une même console pour s’adonner aux joies de la balle au prisonnier. Une pratique à mi-chemin entre le jeu et le sport, qui a récemment pris de l’ampleur avec l’arrivée de plusieurs jeux du genre, comme les tout récents Dodgeball Academia de Pocket Trap ou Knockout City de Velan Studios. Développé par les Danois de Game Swing et édité par Curve Digital, « Stikbold ! Une Aventure de balle au prisonnier ! DELUXE » (du nom de la mouture Nintendo Switch) est un titre assurément taillé pour des sessions endiablées en coop locale. Reste à savoir s’il n’amusera que le temps d’une soirée un peu trop alcoolisée ou s’il marquera le marbre vidéoludique de son empreinte, comme a pu le faire « Dodgeball ! Même pas mal ! » pour le cinéma en son temps. Ben, on t’aime !
Comme indiqué dans son trop long titre version Switch, Stikbold ! est jeu de balle au prisonnier qui a la bonne idée de proposer une aventure. Comprenez par là un mode histoire composé de douze missions qu’il sera possible de traverser seul ou en compagnie d’un proche. Dans la peau de Björn et Jérôme, les deux protagonistes de l’histoire et accessoirement superstars de leur discipline, les joueurs devront s’allier pour retrouver et délivrer des forces du mal le crush du premier athlète. Il leur faudra également surmonter moult obstacles pour rétablir une confiance mutuelle égarée, laquelle est nécessaire pour espérer retrouver le top niveau et la gloire qui en découle. Forcément, si les premiers chapitres restent timides, le scénario part très vite dans tous les sens avec des confrontations contre des hippies, des surfeurs ou encore des créatures de l’Enfer. On ne jugera pas de la crédibilité de l’ensemble, tant il ne s’agissait pas de la volonté première de Game Swing, mais l’humour distillé ici et là à travers les différentes cinématiques fait mouche, arrachant plusieurs sourires tout au long de l’aventure.
Stikbold ! s’inscrit par ailleurs dans un cadre finalement peu représenté dans le média avec une inspiration forte des années 70 et une agréable bande-son orientée disco. Pour une fois qu’un studio nous épargne les eighties fantasmés, il nous semblait important de souligner ce choix peu anodin. En résulte une ambiance à la fois kitsch et groovy, aux couleurs pop et aux motifs psychédéliques, laquelle fonctionne à merveille. Attention toutefois, puisqu’avec ses modèles cubiques et ses environnements faits de gros polygones, il est facile de rester insensible à la direction artistique dans son ensemble. De notre côté, il s’agit bien là de l’unique reproche possible à faire à ce jeu pourtant délicieux visuellement parlant. Mieux encore, qu’il s’agisse du mode docké ou portable, l’action y est toujours lisible qu’on y joue en solitaire ou à plusieurs, et ce même avec les dangers propres à chaque carte, comme un van roulant à toute vitesse, une baleine s’échouant sur le terrain ou un vendeur de saucisses toujours là pour bloquer nos meilleurs tirs. Rien à redire non plus côté technique, le soft étant peu gourmand.
Ironique s’il en est, Game Swing a bel et bien choisi cette époque faite de mouvements pacifistes et antimilitaristes pour y dérouler les évènements d’un sport légèrement brutal. Relativement sympathique, le mode solo reste toutefois très court. S’il est possible de le finir en ligne droite en moins de deux heures, les complétistes en auront quant à eux un peu plus pour leur argent, puisqu’il faudra – en plus de l’objectif principal – remplir trois taches annexes lors de chaque mission. Chaque tache remplie donnera une marguerite, chacune d’entre elles étant vitale pour espérer obtenir le 100 %. Comptez plus ou moins de cinq heures selon votre niveau de jeu. Il ne s’agit finalement là que d’un pseudo-tutoriel à ce que propose réellement le titre danois : des parties en coopération locale jusqu’à six, chacun pour sa pomme ou en équipes, les règles étant réglables à travers diverses options. Deux équipes de trois joueurs, trois binômes ou un contre cinq, en trois ou sept points, avec les dangers activés ou non sur les cartes jouées, lesquelles peuvent être choisies, parcourues dans l’ordre ou tirées aléatoirement parmi les cinq disponibles, tout est définitivement paramétrable. Très facile d’accès tant il se résume à quelques boutons, Stikbold ! n’en demeure pas moins profond dans l’art de sa maitrise.
Si une gâchette permet de tirer – et même de charger ledit tir, en restant appuyé dessus – en possédant la balle, celle-ci sert également de poussette pour déséquilibrer les adversaires lorsqu’on ne détient plus le projectile. L’autre gâchette permet d’esquiver les tirs ennemis en se ruant sur une courte distance, mais également d’attraper la balle en plein vol, pour peu que le joueur ait la science parfaite du timing nécessaire. Un mouvement risqué donc, mais qui fait la différence une fois maîtrisée. Vient alors la passe (si on joue en équipe), nécessaire pour provoquer l’esquive d’un adversaire, celle-ci demandant quelques secondes avant de pouvoir être de nouveau utilisée. Enfin, il est toujours possible de donner un effet à ses tirs à l’aide du stick droit, qui aura pour conséquence de courber plus ou moins sévèrement la trajectoire de la balle. On peut également jouer avec les murs de l’arène pour donner de puissants rebonds et étourdir son adversaire. Deux coups suffisent généralement pour éliminer une cible, mais parfois un coup chanceux les mettra K.O. d’un seul touché. Même une fois éliminés, les joueurs peuvent continuer d’influer sur le match ; ils prennent le rôle de dangers, situé aux abords extérieurs de l’arène, dans le but d’éliminer l’adversaire de leur choix.
Enfin, on notera l’effort de proposer plusieurs modes de jeu, comme du handball en équipes, un simili « bataille de ballons » où il faut protéger celui attaché à notre pied sous peine d’être éliminé, une guerre de caisses à détruire ou encore de la survie dans une arène truffée de pièges. Mieux encore, tous ces mini-jeux peuvent être regroupés dans un mode exclusif à cette mouture, connue sous le nom de « Roue du tapage ». À l’instar d’un jeu télévisé, on y tourne une roue du destin pour déterminer la prochaine épreuve et, peut-être, couronner le vainqueur de la soirée. Avec six joueurs là aussi, et une partie se finissant en trois, cinq ou sept points gagnants, la durée d’une Roue du tapage peut s’étaler entre quinze minutes et plus d’une demi-heure. Sans forcément se définir comme un game changer, on apprécie la volonté d’apporter de la nouveauté à un titre déjà sorti sur PC il y a plus d’un an.
Stikbold ! Une Aventure de balle au prisonnier ! DELUXE est un très bon jeu, facile à appréhender, mais difficile à maîtriser pleinement. Si sa direction artistique et son contexte peuvent en rebuter certains, ses mécaniques de jeu et le grain de folie qui y résident font du titre danois un superbe party-game à proposer lors de soirées en coop locale. On regrettera toutefois la fameuse taxe Switch qui donne au tarif exigé un sentiment de « trop cher pour ce que le jeu a à proposer », en dépit de ses différents modes de jeu et d'une aventure certes courte, mais agréable et loin d'être secondaire. La localisation française, la jolie bande-son groovy et la technique sans accroc s'ajoutent aux points positifs de la proposition, laquelle souffre toutefois d'un défaut notable : aucun mode en ligne n'est – et ne sera probablement jamais – disponible. S'il est complexe de vous retrouver à plusieurs devant la même console, mieux vaut oublier l'achat de ce titre ou attendre une promotion intéressante, histoire de se dégourdir les doigts en solo dans le mode aventure ou dans des matchs face à l'ordinateur, dont la difficulté est elle aussi paramétrable. A contrario, si votre Nintendo Switch est résolument tournée vers le jeu multi en local, le soft de Game Swing peut y occuper une place de choix lors de vos prochaines réunions gaming.
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Créée
le 3 juil. 2022
Critique lue 18 fois
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L'habillage est vraiment sympa et coloré... Mais le jeu montre très rapidement ses limites malheureusement.
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