Streets of Rage II
7.8
Streets of Rage II

Jeu de Sega AM7 R&D Division, Ancient et Sega (1992Mega Drive)

En 1991, Sega, en réponse à Final Fight de Capcom qui allait arriver sur Super Nintendo, lance sur la Megadrive un jeu du même genre, Streets of Rage. Ses qualités furent tout autant techniques que ludiques avec un mode deux joueurs en simultané et trois personnages.
Mieux encore le jeu avait fini par se retrouver en bundle avec la console, notamment avec Sonic the Hedgehog et une deuxième manette.
Ce fut donc un succès et qui dit succès, dit... suite.
C'est ainsi qu'en 1992, un an après le premier, Sega lance sur le marché Streets of Rage 2. Qu'apporte donc cette séquelle de plus que son prédécesseur ?

COUCOU,LE REVOILOU...
Le scénario du jeu se déroule un an après avoir délivré la ville du syndicat du crime. Mister X est mort, Adam, Blaze et Axel ont tous repris des vies normales. Adam est retourné dans la police, Blaze donne des cours de danse et Axel est devenu garde du corps. Les trois amis se retrouvent à la date du premier anniversaire du démantèlement de l'organisation criminelle pour fêter ça. Le lendemain, Axel reçoit un coup de téléphone de Sammy « Skate » Hunter, le jeune frère d'Adam.En effet, ce dernier n'est pas rentré de la veille et il ne s'est pas rendu au commissariat. Axel et Blaze se rendent au domicile d'Adam. La maison est dévastée. Au milieu du bazar, ils trouvent une photo. Elle montre Adam enchaîné, et sur le mur,l'ombre d'un homme qu'ils ne connaissent que trop bien.Celui qu'ils pensaient mort est donc bien vivant, et apparemment compte bien se venger. C'est également le même jour que la ville connaît un regain de violence et que des bandes armées recommencent à envahir les rues. Accompagnés de Max, un catcheur, nos trois héros décident à nouveau de faire voir à Mister X de quoi ils se chauffent, notamment quand on enlève un ami.

MULTIPLICATION DES PAINS (DANS LA TRONCHE).
Streets of Rage 2 ne vous propose plus d'incarner trois héros, mais quatre désormais. Axel Stone et Blaze Fielding sont toujours présents . Ils sont accompagnés maintenant de Skate, le petit frère d'Adam, et de Max, un catcheur. Lorsque vous choisissez un héros, ils sont maintenant jugés sur plusieurs paramètres : la technique, l'endurance, la puissance et le saut, le tout allant d'une à trois étoiles. Blaze est moyenne en tout, Axel tape fort et a une bonne technique, et les habitués ne devraient pas être trop dépaysés avec ces deux là.
Skate, lui, est très rapide, mais pas très robuste, ce qui est le contraire de Max, lent mais endurant et pouvant faire très mal. Si le joueur sait très bien le manier, il ne laisse quasiment aucune chance aux boss, qu'il peut vaincre en deux coups.

Dans la structure générale, le jeu est à peu près comme son aîné. Ils e compose de huit niveaux principaux, se concluant au bout, par un boss. En y regardant de plus près, on s'aperçoit que le jeu est bien plus abouti : les niveaux sont plus vastes, découpés en plusieurs sections se terminant souvent par un mini-boss, c'est à dire un ennemi ayant une barre de vie supérieure aux autres, mais qui bien entendu n'est pas aussi puissant que le vrai boss, et n'a pas de thème dédié. Désormais, tous les ennemis ont un nom et on voit leur barre d'énergie en dessous de la votre.
Streets of Rage 2 étant un beat'em all, vous allez en taper, du bandit. La manette de la Megadrive est toujours judicieusement exploitée, avec un bouton pour taper, et un autre pour sauter. Combiner les deux permet de faire une attaque sautée, ou de saisir un ennemi et le projeter ensuite. Le bouton A qui servait à appeler la police dans le premier jeu sert maintenant à déclencher les coups spéciaux de nos combattants. En effet, vous devrez désormais vous débrouiller tous seuls comme des grands, fini le collègue qui arrivait et balançait une bonne rasade de Napalm pour tuer tous les adversaires sauf vous, avec parfois des courbes improbables. Mais les programmeurs pour éviter que vous en abusiez, ont prévu une restriction : ces coups, différents selon les personnages et leur style de combat, consomment de l'énergie. Toutefois, il est impossible de mourir à cause d'un abus. Si vous n'avez plus assez d'énergie, le coup ne se déclenchera pas.Chaque héros a toutefois une combinaison qui permet de ne pas faire baisser sa barre de vie. Le système de points est globalement identique au premier, avec des points pour chaque ennemi ou boss éliminé, mais en plus, le jeu en rajoute selon les coups que vous effectuez. Le décompte de fin de niveau se fait toujours en fonction des trois critères que sont le « clear bonus » qui augmente à mesure de la progression, du « time bonus », qui tient compte de l'affichage de l'horloge au moment où le niveau se termine, et il est à noter que pour ce critère, cette fois le temps commence à 99 et est bien entendu réinitialisé dès que vous voyez la flèche « GO » apparaître ou que vous perdez une vie.
Le dernier paramètre est le niveau de difficulté dans lequel vous jouez., le « level bonus » Vous n'avez rien si vous jouez en mode facile et la somme restera fixe pendant la partie. Évidemment votre énergie est restaurée entre chaque niveau et vous gagnez des vies si vous atteignez certains paliers de score.
On retrouve aussi les principes du premier jeu : la possibilité de ramasser des bonus, qui peuvent être de score (les sacs ou les lingots), de santé, avec la pomme qui en restaure la moitié et un poulet qui la remet en intégralité, quelques vies, et des armes, notamment des couteaux et des tuyaux de plomb. Mais attention, certains ennemis pourront désormais s'en emparer. On les trouve dans toutes sortes de contenants, qui varient selon les niveaux : poubelles, bidons, bornes d'arcade, caisses, et j'en passe.

Le level design est très bien pensé et les niveaux sont beaucoup plus longs qu'avant. Ils ont plusieurs sections, et on peut même jouer en diagonale. Il est dommage toutefois que sur 8 niveaux de jeux, trois soient réellement nouveaux en ce qui concerne les environnements. L'univers urbain laissait quand même des possibilités.

LES RUES DE LA RAGE N'ONT JAMAIS ÉTÉ AUSSI BELLES
La première chose qui frappe question technique, ce sont les graphismes. Les décors sont sublimes, détaillés, avec parfois des effets spéciaux. Les sprites sont bien plus grands, le fossé avec le premier jeu est flagrant. SoR2 prouve qu'une MD bien programmée peut faire très mal. Bon, je ne vais pas le cacher, malgré une plus grande variété de figures, on a encore droit au changement de couleur des ennemis ou des boss (qui deviennent souvent des boss de mi-niveau) pour montrer qu'ils sont devenus encore plus forts. Mais le travail est tel qu'on ne peut qu'applaudir.
Et il en est de même au niveau des animations. C'est beaucoup plus souple, ça ne saccade jamais. Personnages comme ennemis disposent d'une nouvelle palette de mouvements et les boss vous feront souvent un festival. Petit détail sans grande importance : les héros ne tombent plus du haut de l'écran au début du niveau, ils arrivent par la gauche de l'écran. C'est plus réaliste.
Au niveau sonore c'est Yuzo Koshiro qui a rempilé. Je dirais que la préférence du premier ou de celui-ci pour les compositions varie selon les personnes, mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'une nouvelle fois, l'homme a encore fait des morceaux de qualité. Certains sont même repris du premier jeu, en ce qui concerne les « jingles » mais la plupart sont des thèmes entièrement nouveaux et collent parfaitement aux ambiances des niveaux. Prenez par exemple la dernière section du niveau 3, dans la maison fantôme...fantastique. L'ambiance est également assurée par des bruitages toujours aussi bons, les coups claquent, et surtout, des voix et cris digitalisés sont plus variés et beaucoup mieux intégrés, même si la MD montre ses limites.
Vous n’aurez aucun mal à diriger vos personnages, c'est très souple, les combos s’enchaînent bien et vous trouverez votre bonheur et votre façon de jouer qui vous convient le mieux parmi les quatre combattants.
La durée de vie est assez courte, il faut dire aussi que c'est un beat'em all. Même si la difficulté a été sensiblement augmentée,notamment avec un continue en moins (deux et non plus trois), il est plus long que son grand frère, et le défi n'est pourtant pas insurmontable en mode normal. Ceux qui veulent un peu plus de challenge ou se faciliter un peu plus le jeu n'hésiteront pas à modifier le nombre de vies ou la difficulté dans les options.Bien entendu le mode deux joueurs en simultané est toujours présent, et c'est encore mieux. Les techniques à deux sont toujours présentes et les prises de bec pour un bonus, un coup malencontreux ou pour achever un boss ( ils n'apparaissent plus en double exemplaire) aussi. Ceux qui veulent des duels en 1 contre 1 pourront s'essayer au mode Battle inclus. On sent que Street Fighter II est passé par là. Mais sa présence reste anecdotique,le jeu a déjà bien à offrir.


VERDICT:
Plus vaste, mieux réalisé, plus long, offrant encore plus de possibilités, Streets of Rage 2 transcende vraiment son aîné et reste à ce jour la référence du beat'em all sur la machine. On regrettera juste un manque de nouveauté qui se fait sentir au niveau des environnements traversés. Mais taper les sbires de Mister X est toujours aussi défoulant, seul ou à deux. Un pur jeu d'arcade à consommer sans modération, car même aujourd'hui, peu lui arrivent à la cheville...

Créée

le 24 sept. 2010

Modifiée

le 20 mai 2014

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Julius

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