Je découvre Stronghold sur le tard (15 ans après sa sortie à vrai dire) et ma foi la surprise fut bien agréable.
J'avais un besoin irrépressible de jeu de gestion et comme j'avais pas la patience de me jeter dans un simcity like, je me suis penché sur le seul jeu de stratégie médiéval (à ma connaissance) disponible sur Steam. J'adore la stratégie, j’adore ce qui touche au médiéval, alors le risque est quand même vachement réduit. Allons voir, il paraît que mon Stronghold m'attend.
Le côté stratégique du jeu est relativement simple et on avance assez facilement, les étapes étant une sorte de didacticiel progressif avant l'autonomie. Les graphismes sont plus que corrects et aujourd'hui encore, ça passe tranquille (d'autant qu'on a une petite version HD pas dégueu).
Mais tout ceci montre vite ses limites. Les actions sont relativement répétitives et les choix se retrouvent finalement être assez souvent les mêmes.
Mais pourtant, Stronghold a quelque chose que les autres softs n'ont pas. Ce jeu dégage une ambiance tout à fait singulière. On a le sentiment à chaque instant que, sans pour autant taper dans le génie absolu, les créateurs du jeu se sont bien marrés à sa conception. Car en fait, Stronghold est super drôle car il ne se prend pas au sérieux.
Vous dirigez un pays de bouseux et vos gens sont des bouseux. C'est d'ailleurs sûrement assez proche de la réalité, vos soldats sont des ploucs édentés qui se battent dans des champs de bouses, pas des chevaliers blonds au sourire radieux et à la cape immaculée. Vos prés seront bouffés par les charançons, la vermine du bas monde grignotera vos vaches et ces saloperies de lapins viendront raser vos cultures qui à la base, puaient la merde de toute façon. Le tout parfois plusieurs fois par semaine. C'est le moyen age 2.0
Pour ce qui est de l'aspect baston, je dois avouer que j'ai pas tout compris. J'arrive pas à faire faire ce que je veux à mes soldats qui à la base sont cons comme des tables (sérieux, on s'allonge pas pour une sieste au pied de la muraille ennemie). Ma solution la plus simple jusqu'à présent à été de miser sur le surnombre. Vu qu'ils sont tous demeurés et qu'individuellement ils n'ont aucune chance, je me suis dis qu'en en envoyant 500, ça devrait faire son effet. Ca a marché pas mal finalement, même si je n'arrive pas au bout de la mission 15.
Tout ceci à l'air assez simple me direz-vous et vous auriez raison. Mais le paramètre vicieux c'est qu'il faut être aimé de son peuple en plus! Pas trop d'impôts, assez de bouffe, de la bière qui sent la pisse à la taverne, des gonzesses (ça c'est pas vrai par contre). Des chieurs quoi ! Et si ils sont pas contents, ils se barrent tous ces connards ! Vous pouvez même pas les torturer pour trahison. Vraiment, la monarchie, c'est plus ce que c'était. On peut même pas pendre tout ces trous du cul à un arbre alors qu'ils passent leur journée à glander autour d'un feu de camp. Bande de Hippies !
Bref, vous l'aurez compris, Stronghold est une vraie petite expérience sympa et même si je reste totalement bloqué sur cette putain de mission 15, je ne désespère pas de passer les murailles et d'étaler mon royaume sur l'ensemble de ce pays de bouseux.
Pour la gloire de mes bouseux!