Deus Vult !

Stronghold Crusader le jeu auquel j'ai le plus joué. C'est bien simple depuis sa sortie en 2002, je continue d'y jouer. Un chef d'œuvre du jeu vidéo donc ? Sans aucun doute. Un digne successeur du splendide Stronghold. Mais pourquoi n'est-il pas entré dans les anales ? Sûrement parce que Microsoft et sa licence Age Of Empire n'ont pas permis à Stronghold de se faire une place, ou du moins celle que le jeu de Firefly Studios mérite.. Enfin l'injustice dans le jeu vidéo existe encore aujourd'hui, et pas seulement dans le jeu vidéo.

Bref, pour les fans de gestion et de stratégie Stronghold Crusader reste une oeuvre magistrale. Malgré de gros défauts certes, mais effacé par ses qualités.
Commençons par les défauts de l'oeuvre, tout d'abord l'IA est super-prévisible au bout de quelques heures de jeu. Car chaque seigneur ennemi à son style de jeu en matière d'armée, de production, et même de construction de château. Il existe d'ailleurs trois types de châteaux différents par seigneur qui sont de difficultés croissantes, et montre ainsi la puissance du seigneur durant la partie en fonction de l'architecture de ce château. Mise à part l'IA l'autre défaut principal contrairement au Stronghold premier du nom, reste son manque de scénario (mode histoire). Un autre point négatif peut-être ? Hum... Hum...

Bien passons aux qualités du jeu, pour répondre au problème de l'IA, la difficulté permet de compenser ce problème. Comme dans la plupart des jeux d'ailleurs. La difficulté est présente de différentes manières, le premier cas est au niveau des cartes. Le joueur est souvent dans des situations déséquilibrées et très rarement dans des positions avantageuses. On se retrouve soit sans oasis, ou sans quelques ressources essentielles (fer, bois, pierres, etc.) à la victoire. Ce qui impose des choix économiques parfois pénibles pour contourner le problème, alors que l'adversaire lui est plutôt bien positionné et dispose de ressources beaucoup plus lucratives et utiles. Ou alors on se retrouve seule face à plusieurs adversaires, soit avec un gros boulet inutile.. Mises à part dans le mode de création de partie, ou le choix de la difficulté nous appartient. Et si vraiment la difficulté du jeu est insatisfaisante, il y a le véritable challenge qui est le mode multijoueur. Le dernier aspect négatif souligné est le manque de mode Histoire, qui n'est pas vraiment un problème. Certes, on aurait aimé avoir des cinématiques avec Richard Coeurs de Lion face à Saladin... Mais l'ensemble des modes de jeux disponibles restent très riches et ayant chacun un intérêt. Surtout le mode Historique et Escarmouche.

Le premier mode permet d'enrichir ses connaissances sur les croisades et les parchemins introductifs sont très cohérents par rapport à l'approche choisie. Avec des missions nous transportant dans des moments et tournants marquants des Croisades. Le second mode très intéressant est "escarmouche" qui utilise l'ensemble des intérêts et atouts du jeu en termes de gestion et de stratégie militaire. L'idée est simple : le joueur devra se faire un chemin jusqu'à Jérusalem, mais de plus en plus difficile et sinueux au fil des étapes réussies. C'est pourquoi il devra faire preuve de foi et de courage pour l'emporté ! Deus Vult !

Parlons des autres qualités du jeu qui sont nombreuses. Le principal atout du jeu reste sa réalisation artistique, qui permet de donner une dimension réaliste au jeu. Et admiré ainsi ses serfs travaillés dans les différents bâtiments construits (toujours plaisant de voir ses animations). Mais la réalisation artistique permet au joueur de contempler sa citadelle et son château du haut de son donjon. Pour tous les admirateurs du Moyen-âge et de l'ère médiévale, un plaisir indescriptible ! Car construire son château pierre par pierre, et lui donne une dimension imposante et infranchissable, donne une fierté. Et un plaisir sadique quand on observe nos ennemis s'empaler sur nos remparts, du moins quand ils arrivent à les atteindre. L'ensemble des objets disponibles permettant de se défendre et de personnaliser sont châteaux tient en respect contrairement à ce que proposa la concurrence à l'époque.

Pour en finir avec la réalisation artistique, ne pas citer le charisme de chacun de nos adversaires serait un sacrilège ! Chacun a quelque chose de particulier et un trait de caractère bien à lui, et chacune de leurs répliques.. Gravé dans ma mémoire à jamais. Ex: "chien d'infidèle !" Le Calife ; "le roi d'Angleterre est en grave danger, tu dois accourir à son aide" (accent anglais nécessaire) Richard Coeur de Lion. Et bien d'autres à découvrir pour les curieux.

L'autre intérêt du jeu tient dans la richesse du jeu en termes de gestion. Le jeune seigneur ou pas que nous sommes se retrouve face un choix très riche en termes de gestion, et peut diriger son château comme il le souhaite. D'une main de fer ou en bon samaritain, ce qui un impact sur nos sujets bien entendu. Si on souhaite être un seigneur cruel les paysans travaillerons plus vite certes ce qui apportera un avantage économique certains, mais aura un malus au combat, car moins attaché à notre cause. Au contraire, si on préfère être plutôt coulant, la production de ressource sera ralentie, mais comme les paysans sont heureux, on pourra augmenter les impôts selon le ratio obtenu, et l'armé aura un avantage au combat. Mais l'aspect gestion va plus loin grâce au livre du seigneur qui permet de répertorier les différentes demandes des serfs, en termes de nourriture, religion, niveau d'impôt, besoin de d'auberges (bières), etc. À tout ceci, on ajoute les nombreux bâtiments qui répondent aux différents besoins des serfs, et on obtient un jeu très riche !

J'aurai pu développer un peu plus les différents aspects du jeu, mais je pense que cela suffit pour illustrer les qualités du jeu, et éviter d'arriver dans la description pénible et ennuyeuse. Car pour connaître le jeu en profondeur le mieux c'est d'y jouer.

Pour moi Stronghold Crusader est le jeu de gestion stratégie à ne pas manquer, surtout pour les adeptes de l'ère médiévale. Tant son gameplay est riche et agréable vu sa simplicité. Dommage que la licence se soit perdue au fils des épisodes.