J'étais persuadé d'avoir dénicher une perle méconnue en lançant ce Sunday Gold. Persona 5 fait décidément des émules et voilà à nouveau un héritier inattendu qui propose sa propre variante des cambriolages interactifs en associant les gangsters excentriques de Guy Ritchie à la violence satirique de LastMan. Trois personnages intéressants et bien caractérisés, un système d'alarme et de gestion du sang froid plutôt bien foutu, une composante RPG Light intéressante; bref, ça s’annonçait bon...
Dans le premier chapitre, tout du moins.
Car Sunday Gold fait malheureusement parti de cette catégorie de jeux qui balancent absolument tout leur contenu dès les premières heures pour susciter la curiosité du joueur mais ne parviennent pas à maintenir l'intérêt sur le long terme; la recette s'étiole dès le second chapitre et s'effrite carrément dès le troisième avec une progression déjà redondante et un sentiment de répétitivité jusque dans les mini jeux proposés. De surcroît, comme The Council ou Vampire : Swansong, l'intégralité des mécaniques Point and Click me paraît à nouveau contreproductive avec le sentiment de fluidité et de montée en puissance qu'est censé véhiculer un RPG; peut être pour rallonger artificiellement la durée de vie, les énigmes s'avèrent de plus en plus complexes (sans être non plus trop alambiquées) et offrent des obstacles parfois un brin risible à l'avancement de nos cambrioleurs amateurs. Même son de cloche pour les boss, pas forcément difficiles à terrasser mais très vite agaçants à affronter avec les sacs à pv qui les accompagnent, sans forcément de possibilité de Level Up très significative en parallèle.
A ce stade, la formule du jeu qui paraissait efficacement épurée semble soudainement manquer de générosité et de substance : même pas de marchand pour vendre le loot superflu, d'interactions plus significatives dans la vie quotidienne de Londres entre deux missions ou même de quêtes secondaires pour étoffer un peu le background de nos protagonistes; manque budgétaire ou limitations d'une équipe réduite, le jeu ne semble pas pouvoir concrétiser les ambitions d'un background intéressant au demeurant mais quelque peu survolé dans la pratique.
Reste néanmoins une proposition intéressante en matière d'univers et de simulation de cambriolage où les bâtisses à dévaliser font office de donjons ; à essayer à un prix modéré pour soutenir l'initiative en espérant une concrétisation plus heureuse pour les prochaines productions de ce studio.