Super Hexagon est une ode au minimalisme ludique. Pas le minimalisme moche que l’on trouve dans certaines productions tenant plus du film entrecoupé de poussage de boutons, l’autre minimalisme, celui qui confine au génie.
Super Hexagon est si bien conçu qu’il n’en est plus un jeu mais une sensation. Une sorte de tournis assimilé aux effets normalement réservés aux drogues. Privilège vidéoludique, il ne procure qu’une légère accoutumance et aucune gueule de bois, il est donc à consommer sans modération.
Voilà, voilà,… Oh oui je vous entends d’ici, dans le «à propos» du site je parle de texte court mais faudrait voir à pas se foutre de la gueule du monde non plus. Je sais mais je suis embêté. Croyez bien que je me serais fait un plaisir d’étaler ma jouissance Hexagonale sur quelques paragraphes. Seulement, Super Hexagon est inexplicable. J’en veux pour preuve la description de Terry Cavanagh, son auteur sur Steam: «Though hexagon may appear to be a difficult word to rhyme, there are actually dozens of words that rhyme with it. For example: Autobahn, decagon, decathlon, electron, Kyrgzstan, Lebanon, leprechaun and marathon.». Si le grand créateur lui-même a jeté l’éponge, que voulez vous que j’y fasse.
J’ai essayé pourtant. Vraiment. Avec des phrases confuses du genre: «Super Hexagon est un jeu de labyrinthe: un triangle doit s’échapper d’un dédale de formes concentriques colorées se ruant sur lui au rythme d’une musique électronique frénétique.», le décourageant: «Fait étrange dans une nouvelle relation, sachez que Super Hexagon va commencer par vous humilier» ou encore le franchement désespéré: « Avez-vous déjà essayé d’expliquer l’inexplicable? Évidemment non, comme le suggère de lui-même l’énoncé. Super Hexagon pourtant m’y oblige. Pas de gaieté de coeur, mais par nécessité de vous inciter à y jouer». J’en ai essayé des formules, mais pas moyen d’éveiller ne serait-ce que le début d’un commencement d’excitation chez vous mon beau lecteur innocent.
Donc comme c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, j’ai décidé de me raccrocher à du solide, du tangible, du old school, du proverbe d’antan qui sent bon la sagesse: «Qui m’aime me suive».
A bon entendeur, salut!
Publié sur [uncoindepixel.ch][1]