Bon, Beau, mais Court...
Ne voyez pas en ce SM3DL le successeur spirituel de Super Mario Bros. 3, en dépit des apparences, notamment queues de tanuki et autres bateaux volants ; en vérité, il s'agit (comme son nom l'indique peut-être, finalement) d'un hommage aux Super Mario Land de la Game Boy. Ceux-ci étaient des jeux qui exploitaient à merveille les capacités de la machine, et qui en même temps se bouclaient plutôt vite ; et comme pour ce Mario, il s'agissait de les recommencer dans un mode plus difficile pour pouvoir se vanter de les avoir terminés.
Grosse différence néanmoins : entre les softs des années 1990 et celui-ci, quelque chose a changé au Royaume Champignon. La crise économique est passée par là, et le cours du champi 1UP s'est visiblement effondré. Il vaut toujours officiellement 100 pièces, mais on sent bien que c'est une bulle financière...
De plus, anticipant les polémiques, les scandales, les inévitables plaintes de sujets anxieux ("Oh mon Dieu, mais Mario pourrait se blesser !") ou mécontents ("Ce moustachu pollue notre lave"), Bowser a clairement revu les normes nationales de sécurité. Des quotas restreints de magma, de monstres, de pièges, de trous sans fond ont été établis, ainsi qu'une limitation de la taille des stages et un élargissement global des plateformes ; on suppose qu'avec de telles réformes, clairement orientées vers les classes populaires du jeu vidéo moderne (noobs, enfants, personnes âgées, femmes, zombies) le célèbre représentant des koopas espère être reconduit dans son mandat de bad guy en chef, un poste auquel il est constamment réélu depuis les années 1980 mais qui lui est de plus en plus contesté au fil des ans.
Vous l'aurez compris, Super Mario 3D Land est facile. Très facile. Etrangement néanmoins, ce manque de challenge ne nuit pas tant que cela au jeu. S'il tient mal la distance en terme de durée de vie (conséquence directe de sa trop grande facilité), ce n'est pas encore aujourd'hui que Mario déçoit dans son gameplay et son level design. C'est bien simple : on ne peut pas lâcher la console. Passées les quelques surprises dues à l'étonnant mélange de gameplay 2D-3D du soft, on retrouve ses marques et on enchaîne les niveaux - variés, toujours bons, parfois géniaux. Et on en redemande... jusqu'à ce que, trop vite, il n'y ait plus de stages.
Tel un God of War PSP, cet opus de Mario a beaucoup d'un grand, mais manque un peu de souffle et crie sa nature d'épisode "portable". La comparaison est plus qu'adaptée : ils possèdent les mêmes qualités (de réalisation, de feedback) et les mêmes défauts (durée de vie, déficit d'ambition, et même... scénario).