On avait pris ça pour quelque chose d'exceptionnel, mais c'est devenu aujourd'hui assez commun : en Décembre 1993, Nintendo décide de sortir, après sa nouvelle console 16-Bits, une compilation des premiers jeux Super Mario sortis initialement sur NES, et qui ont forgé le succès de la franchise.
Je me souviens encore aujourd'hui de la campagne de publicité télé qui avait accompagnée la sortie de Super Mario All-Star, dans laquelle on voyait les différents personnages de la saga descendre le tapis rouge. Et franchement, pouvoir acheter sur une seule cartouche les trois premiers opus de la saga, ça faisait envie !
Super Mario All Star fut donc mon premier jeu sur Super Nintendo, acheté en bundle avec la console (et avec le sentiment d'avoir fait une bonne affaire puisque j'avais plusieurs jeux dans une seule et même cartouche).
Jusqu'ici, je ne parles que de 3 jeux, mais comme tout le monde le sait, Super Mario All Star regroupe en réalité 4 jeux NES retravaillés, ce qui a permis au grand public occidental de comprendre enfin la magouille opérée par Nintendo avec le fameux Super Mario Bros 2 (ou Super Mario USA), sorti sur nos terres en lieu et place de la vraie suite de Super Mario Bros. qui avait été réservée au seul Japon (on avait surement considéré que le gameplay associé à une difficulté plus prononcée rebuterai ces joueurs incultes européens ...).
Super Mario All Star est donc l'occasion de découvrir un opus, ici intitulé The Lost Levels, qui est la suite directe du premier épisode et qui en reprend assez strictement le gameplay, mais avec un level design plus exigeant que celui du premier épisode, et même la possibilité de tomber sur des bonus négatifs, avec le champignon violet qui vous fait perdre de la vie. Un jeu avec un bon challenge !
Pour le reste, Super Mario All Star reprend assez fidèlement les titres originaux, tout en y apportant quelques améliorations substantielles. La première d'entre elle - primordiale - est la capacité de sauvegarder nos parties. Et franchement, quand on voit la durée de vie d'un Super Mario Bros 3, ça n'est vraiment pas du luxe. La seconde porte sur la partie graphique du jeu, adaptée aux capacités techniques de la Super Nintendo. Même si j'ai déjà lu certains avis critiquant cette refonte du design du jeu, qui trahit peut-être un peu les choix initiaux (mais pour moi ça relève plutôt des limitations techniques de la NES plutôt que d'un choix ...), je trouve personnellement cette évolution particulièrement bienvenue et agréable à l'oeil. C'est pas compliqué : lorsque je rejoue aujourd'hui à l'épisode original de Super Mario Bros., je pleure de ne pas retrouver les graphismes de cette version SNES ...
De même que l'habillage graphique, les musiques du jeu ont elles aussi été ré-arrangées pour bénéficier des capacités audio de la console 16-Bits de Nintendo. Et la aussi on fait un bon en avant. Déjà les musiques de la saga étaient cultes en version 8-Bits, autant les remix SNES leur donnent une portée et un plaisir d'écoute particulièrement renforcés. On notera également l'ajout de quelques thèmes accessoires, comme la musique des salles cachées dans Super Mario Bros.
Quitte à se lancer dans les compilations, exercice qu'il repompera ensuite pas mal, Nintendo a commencé à frapper très fort. Contrairement à de nombreuses rééditions qui sortent aujourd'hui Super Mario All-Star n'est pas qu'un simple et bête portage de 4 jeux aux qualités certaines sur un support nouvelle génération, c'est bel et bien un titre permettant de redécouvrir, dans un contexte technologique plus avancée, ces titres qui sont à l'origine du jeu de plate-formes.
S'il n'y avait eu que le remix de Super Mario Bros. 3, je vous aurais déjà recommandé de vous jeter dessus les yeux fermés. Mais ce n'est pas ce seul chef d'oeuvre que vous trouverez sur cette cartouche mais bien 4 épisodes majeurs de la série (même si Super Mario Bros. 2 est un cas un peu à part ...), dont un inédit en Europe, qui vous sont livrés dans une version dûment retravaillée sur 16-Bits.
A acheter, même encore aujourd'hui, à explorer, à conserver. Cette cartouche, ce n'est pas qu'une compilation, c'est un héritage !