Mario ne gagnera pas le 100m brasse
Super Mario Bros 3 était le seul Mario 2D auquel je n'avais pas encore joué (enfin, si on ne compte pas Lost Levels), et j'avais toujours eu envie d'y toucher, au vu de son incroyable réputation. Je viens à peine de le boucler, et j'avais envie d'une critique "à chaud".
Je crois que je n'ai jamais vu un jeu de plate-forme 2D avec autant d'idées et de concepts de jeu. Chaque niveau est unique, chaque monde apporte ses propres mécaniques, et pas seulement par rapport à l'environnement. On découvre continuellement des nouveaux ennemis, vraiment pensés par rapport au level design (pour être les plus vicieux possibles) et chaque monde a sa propre identité. Mais ce qui m'a vraiment choqué, c'est la perfection du level design, tout est calculé : le moindre bloc aura son importance et à force de mourir dans un niveau, le joueur aura l'occasion de l'examiner et de constater qu'en jouant d'une certaine manière, il peut le passer sans trop de difficultés. Que ce soit avec les divers bonus planqués, ou en jouant sur les spécificités du level design. La palme de l'inventivité revient quand même aux blocs bonus, innocents d'apparence, mais très souvent placés avec un sadisme incroyable. Surtout quand on constate que les champignons sont vraiment très rapides dans cet opus, et au final le joueur peu attentif (=moi) aura vite fait de perdre un nombre considérable de vies juste en voulant ... ramasser un champignon.
Mais ce n'est pas tout, le jeu a aussi l'art de surprendre et de maltraiter la logique du joueur, en changeant les parfois pour un niveau, voire pour un monde, les codes du gameplay de la série. Un niveau en scrolling de droite à gauche, ça n'a l'air de rien, mais ça perturbe. Pire, les niveaux labyrinthiques, qui demandent au pauvre joueur qui voulait juste s'amuser sur son plateformer de fouiner dans tous les recoins, voire de comprendre la logique du dédale. Infernal ! Le jeu regorge vraiment de trouvailles géniales, et (presque) chaque niveau est un bonheur de tous les instants.
Seulement voilà, il y a deux hic qui m'ont fortement ennuyé dans mon épopée (digne d'Ulysse, soyons francs) : les niveaux aquatiques et ... les boss. Oui, parce que l'inertie de Mario sous l'eau est insupportable, il chute vraiment trop vite, ne remonte pas assez vite et surtout le timing requis pour bondir hors de l'eau est vraiment étrange. Si on ajoute à ça les horripilantes espèces de méduses aux trajectoires imprévisibles, je dois dire que ces niveaux furent de réels calvaires. Et les boss. En gros, on affronte près de 25 fois le même boss, dont les techniques n'évoluent pas le moins du monde. Au début on stresse un peu en arrivant face à lui, mais après le dixième face-à-face, la tension devient nulle, comme l'intérêt. Même les fameux enfants de Bowser, au nombre de 7, ne sont pas assez différents les uns des autres pour marquer vraiment le joueur. Ou peut-être sont-ils trop faiblards que pour laisser au joueur le temps de comprendre leurs spécificités ? Je ne sais pas, en tout cas cette partie du jeu m'a vraiment déçu. Même le boss de fin était extrêmement simple. Dommage, parce que le jeu dispose sinon d'une difficulté parfaitement calibrée et évolutive, mais jamais frustrante (bon si, dans les niveaux aquatiques) puisque le jeu est un modèle de précision, tout en étant rapide et fun.
Bref, c'est carrément excellent, mais les boss sont vraiment trop répétitifs et ont fini par m'ennuyer. Je donnerai donc un solide 8/10, même si le meilleur Mario 2D mériterait probablement plus.