Super Meat Boy par pathfinding
Après un jeu Flash qui a beaucoup fait parler de lui, la Meat Team passe à la vitesse supérieure pour leur héros qui a droit à un jeu à part entière. Super Meat Boy et son style retro viennent ensanglanter nos écrans et nous rappellent de bons souvenirs d'il y a vingt ans. Les vieux de la vieille auront effectivement remarqué que Super Meat Boy emprunte très largement à ces jeux qui ont fait l'enfance de nombreux joueurs, histoire de montrer à la jeunesse d'aujourd'hui ce qu'était un jeu de hardcore gamer.
« Dr Fœtus a kidnappé ma copine ! »
Super Meat Boy est un hommage au monde vidéoludique des années 80. Son style plateforme nous rappellera sans aucun doute le mémorable Rick Dangerous. À l'époque, une manette n'avait qu'un pad et deux boutons, parfois trois, le clavier quant à lui s'affoler dès que l'utilisateur appuyait sur plus de deux boutons simultanément. Forcément, les jeux devaient faire avec ces contraintes, Super Meat Boy décide de faire comme si cette situation n'avait jamais changé. Notre bout de steak ne peut donc pas faire grand-chose hormis sauter et sprinter mais il tiendra cependant compte de la pression que vous exercez sur les touches. Porté par un scénario d'époque, digne d'un jeu Nintendo, Meat Boy doit sauver sa petite amie Bandage Girl des griffes de l'infâme Dr Fœtus et son superbe smoking. Il faudra alors enchaîner les cinq chapitres composés chacun de 20 niveaux dont il faudra en clôturer au moins 17 pour accéder au boss final. Ce dernier se présente dans le même esprit que les niveaux de la version Flash de Meat Boy, en résumé, il faut toujours courir sans jamais s'arrêter ni regarder derrière soi.
« Die and retry »
Avec un gameplay très simple, il faudra composer avec vos deux facultés pour passer au travers de nombreux obstacles posés par le Dr Fœtus, des lames circulaires au sel ravageur en passant par des missiles à tête chercheuse. S'agissant d'un bout de viande, vous pourrez aussi vous laisser glisser contre une paroi verticale avant de faire un grand saut au dessus de seringues mortelles. Dès le premier chapitre, vos compétences seront mises à rude épreuve, le jeu étant tout auréolé du hall of fame des softs « Die and Retry ». En effet, chaque mort vous ramène au tout début du niveau, l'idée est que progressivement, vous connaissiez par cœur les manœuvres à faire. Chacune de vos actions doit être réalisée au millimètre près, surtout si vous voulez finir tous les niveaux en grade A+ et ainsi accéder à la version « monde noir » de chacun. Qu'on se le dise, Super Meat Boy s'adresse clairement aux joueurs motivés et rapides, les niveaux font régulièrement appel à notre instinct. Les amateurs peuvent vite se sentir floué par une difficulté excessive mais il faut bien comprendre que c'est le principe du jeu et que notre satisfaction est proportionnellement intense à l'amertume que nous avions avant de terminer un niveau et admirer un replay dans lequel tous les Meat Boy maltraités durant le niveau refont leur parcours. Et pour vous rassurer, il y a rarement plus de deux obstacles vraiment corsés au sein d'un même niveau, ceux dont la frustration est une seconde nature pourront se limiter à un ou deux niveaux et reprendre leur partie un peu plus tard.
« La manette plutôt que le clavier »
Outre ses niveaux principaux, Super Meat Boy dissimule dans ses entrailles une tonne de warpzones qui font toujours hommage au retrogaming. En plus de cela, si vous arrivez à accumuler les pansements éparpillés dans toutes les zones, vous débloquerez des personnages comme le Capitaine Viridian ou RunMan. Inutile donc forcément indispensable. Mais derrière ce jeu hardcore se trouve aussi quelques défauts. La réactivité du clavier est exécrable par rapport à la manette que nous ne pouvons que conseiller. Ceci dit, celle-ci est mal gérée dans les menus ce qui oblige à naviguer entre clavier et manette. Style retro oblige, le jeu est très carré et ne s'embarrasse d'aucune fioriture, un look qui ne plaira pas à tout le monde. Les menus entre autres, pourront en choquer plus d'un.
Mais ne boudons pas ce jeu qui fait honneur au retrogaming, avec une durée de vie extensible à souhait grâce à l'éditeur de niveau qui devrait débarquer en janvier. Son gameplay pour hardcore gamer fait plaisir à voir et la satisfaction est extrême lorsque nous atteignons après des heures et des heures de martyr la fin du jeu. Il n'y a que ce problème de temps de latence avec le clavier qui puisse vraiment ternir ce jeu simple dans la théorie mais complexe dans la pratique.
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