Super Metroid est un des rares jeux qui m'ont vraiment marqué gamin. On garde tous une sympathie nostalgique pour certains titres (ce qui nous pousse souvent à les refaire des années plus tard), mais Super Metroid fait partie de ces monuments du jeux vidéo qui marque une carrière de joueur. Je ne parlerai que de mon ressenti dans cette critique, parce que de toute façon le gameplay est un modèle du genre (mélange entre action, aventure et plateforme, qui marche à merveille) et que le côté technique est réussi.
Très sombre, bien plus que les prods habituelles de Nintendo, Super Metroid nous place aux commandes de Samus Aran, chasseuse de prime de son état. Après une courte intro, le joueur se retrouve lâché sur la planète Zebes avec pour mission de retrouver le dernier Metroid, capturé par les pirates de l'espace, antagonistes récurrents de la série.
Ce plot simpliste n'est en fait qu'un fil rouge dans un jeu qui se veut très libre, chose presque inédite à l'époque. Une liberté qui constitue la plus grande force du jeu. Perdu au milieu de nulle part, le joueur ne possède que très peu d'indications, et finit bien vite par se frayer un chemin à l'instinct, à coup de rayons au travers de tableaux tous plus originaux les uns que les autres.
Les environnements sont vastes et variés, et l'impression de visiter une planète entière, avec sa faune (qui souvent nous ignore) et sa flore bien à elle est merveilleusement restituée. Le joueur a l'impression d'être en permanence seul, sans aucune aide, perdu sur une planète inconnu et hostile. Rare sont les jeux qui ont su inspirer ce sentiment, avec autant de simplicité et d'efficacité. L'ambiance est extraordinaire, renforcée par des musiques très marquantes, chacunes accompagnant une nouvelle région. Même aujourd'hui, ces musiques restent inoubliables. Souvent oppressantes, quelques fois pleines d'héroïsmes, elles possèdent toutes un véritable cachet et accompagnent l'action avec brio.
L'autre gros point fort de Super Metroid, c'est son côté exploration. Laissé libre, le joueur ne dispose que de très peu d'aide, et peut faire quasiment ce qu'il veut. Bourré de cachettes en tout genre, d'améliorations et de petits secrets, le jeu incite à regarder chaque pixel de l'écran, à tirer sur le moindre bloc suspect. De nombreux raccourcis sont possibles, et il n'y a pas de chemin prédéfini pour accéder aux boss, boss qui peuvent se faire dans n'importe quel ordre, du moment que l'on possède la bonne arme ou le gadget adéquat. La liberté est au coeur de Super Metroid, ce qui, couplée au sentiment de solitude permanent et à l'ambiance unique du jeu, aide à créer un jeu inoubliable, une véritable expérience.
Au fur et à mesure que l'on acquiert de nouveaux gadgets, l'exploration prend de nouvelles formes, et on revient régulièrement dans des zones que l'on croyait inaccessibles quelques heures auparavant. Très intelligemment, le jeu relance ainsi l'exploration et on se surprend à revenir dans une région pour essayer ses nouvelles capacités, dans l'espoir de découvrir une cachette, une upgrade de missile, un nouveau gadget, un accès vers une nouvelle zone ... le joueur n'est pas pris pour un handicapé, et c'est à lui de tracer son chemin. Libre à lui d'explorer, et même si ce n'est pour pas grand chose, le plaisir de la découverte est toujours intacte.
Super Metroid est un très grand jeu. Je l'ai refait récemment, et le moins que l'on puisse dire, c'est que le plaisir est toujours là, inchangé, presque 20 ans après sa sortie. Cette ambiance incroyable, ce sentiment de solitude emprunt d'excitation à l'approche d'une zone inconnu ou d'un boss, ces musiques souvent génialissimes, et bien sûr ce côté exploration inimitable ... non vraiment, je n'arrive pas à lui trouver de vrais défauts. Le meilleur jeu de la série, au coude à coude avec Metroid Prime, et dans tout les cas un must have absolu.