Super Street Fighter IV 3D Edition par Red13

L'épisode 4 de la série Street Fighter garde une place de choix dans mon coeur comme la marque du retour de la série sur le devant de la scène du jeu vidéo console. Le "Retour du Roi", en quelques sortes. L'arrivée de SSF4 sur la console portable de Nintendo était pour moi une gajure. Comment un titre si exigeant pouvait-il subir la transposition sur une console avant tout destinée à recevoir les derniers opus des séries phares de Nintendo, les Mario Kart et autres Kirby. Le ver était dans le fruit. Mais dans la réalité, le diable n'était pas là où on l'attendait.

La première chose qui saute aux yeux au lancement de SSF4 3DS est la qualité technique du portage du titre sur la console de Nintendo. On retrouve les personnages de l'opus X360 et PS3, l'intégralité de leurs mouvements de combats et sensiblement le même contenu en ligne et hors ligne que sur consoles de salon. Les joutes se sont même vu adjoindre un nouveau type de représentation prenant appui sur les fonctions 3D de la consoles. Néanmoins, cet ajout tient plus du gadget que de la nouvelle fonctionnalité, non pas en raison de son rendu, qui est plutôt sympa, mais du faible intérêt à jouer avec cette vue légèrement de dos.

Sur ce point, la qualité du travail effectué par Capcom doit véritablement être souligné, car le rendu ne rougit pas la comparaison avec celui des consoles de salon. Certes, il n'y a pas la même résolution, certes les décors sont devenus statiques derrière nos combattants (ce qui au final nous fait un peu bloquer quand on s'en est aperçu), mais l'animation et le punch graphique général du titre est bel et bien présent.

Mais, outre les qualités techniques très comparables aux premières versions de cet opus, le gros sujet de cette version 3DS est sa jouabilité. Déjà les puristes crient au mini-scandale lorsque l'on parle de jouer à ce type de jeu sur joypad, alors utiliser les contrôleurs d'une console portable risque d'entraîner de nombreuses et légitimes interrogations.

Et pour le coup, SSF4-3DE laisse un peu perplexe. En effet, le jeu offre la possibilité de jouer selon 2 type de contrôle. Le premier, dit "Pro" correspond à la jouabilité classique des Street Fighter. On a la possibilité de jouer à la croix numérique ou au pad analogique, mais dans les deux cas, ce n'est pas très concluant : la croix numérique n'est pas du plus grand confort pour sortir nos hadoken et nos shoryuken, et le pad analogique semble un peu mou, ne répondant pas immédiatement à nos sollicitations. Pire, on se dit que si on force un peu on va finir par l'abîmer ... Le comble pour un jeu de baston.

Le second mode de contrôle, appelé 'Lite" permet d'affecter à quatre boutons virtuels situés sur l'écran tactile de la console certains coups, voire directement des coups spéciaux ou Super et Ultra Combo. Une idée originale pour contourner les difficultés à manier le titre avec le hardware de la 3DS, mais dans les faits, c'est assez bizarre. Jouer à Street Fighter et sortir un Dragon Punch sans une manip un peu stressante sur notre, pad, ce n'est plus tellement jouer à Street Fighter. Cette jouabilité alternative fera peut-être le bonheur d'une partie des newbies de la série, mais finalement, c'est un peu aller à l'encontre de l'identité de la série.

L'édition estampillée 3D de Super Street Fighter IV est donc une redoutable déception, car elle ne se situe pas là où on l'attendait. Si le titre, à notre plus grand étonnement, passe haut la main le contrôle technique niveau portage, avec des graphismes et animations bétons - qui nous laissent par ailleurs relativement optimistes sur le potentiel technique de la portable de Nintendo - , la jouabilité du titre sur les pads et boutons de la 3DS nous freeze instantanémement, telle une fatalité de Sub-Zero. Même si l'idée de la double maniabilité semble intéressante, elle ne parvient pas à nous faire vivre l'expérience Street Fighter 4.

Grosse déception donc pour cette édition 3D, dont la faible note est dûe principalement à l'impossibilité du hardware de la console à se mettre au diapason de ce genre de titre. Too bad ...