Le studio indépendant Ronimo Games s'est fait connaître avec De Blob, un jeu au style très enfantin qui consistait à colorer une tristounette ville à l'aide de Blob. Les développeurs ne quittent pas cet univers joyeux en nous proposant cette fois-ci, Swords & Soldiers. Une sorte de tower defense dans lequel vikings, chinois et aztèques se battent bec et ongle pour se faire bien voir par les dieux.
« Mignon tout plein »
Swords & Soldiers permet de nous lancer dans trois campagnes de 10 missions, tantôt avec les vikings, tantôt avec les chinois, et les aztèques dans la foulée. Le scénario lorgne volontiers sur l'humour, le chef des vikings veut faire le meilleur barbecue que la Terre ait connu, les aztèques feront tout pour protéger leur piment des envies cuisinières des vikings. Et les chinois, et bien ils sont tombés là par hasard et s'ils peuvent récupérer tout ce qui a de la valeur, ils ne sont pas contre. Les missions s'enrichissent donc de quelques dialogues pas forcément très bien intégrés mais qui complètent un ton déjà très léger au soft.
Le concept est simple et emprunte de nombreux éléments du tower defense habituel. Or et mana sont à votre disposition pour mener vos soldats à la victoire, il faudra des mineurs pour récolter l'or et la mana se régénère d'elle-même. Vous combattez en ligne droite avec de temps en temps, la voie qui se sépare en deux. Un panneau fléché permet alors de décider de quel côté aller et il est possible de changer à tout moment l'orientation du panneau. Chaque civilisation a ses propres combattants et pouvoirs, les joueurs choisiront le gameplay qui leur convient le mieux. Les vikings sont à la fois offensifs et défensifs, ils peuvent grâce à un pouvoir envoyer toutes les unités existantes au front et soigner les blessés. Les aztèques privilégient l'effet de masse en redonnant vie aux cadavres et en faisant appel à leur colosse, une unité lente mais terriblement efficace une fois en combat, résistant très bien et capable d'assommer plusieurs unités en même temps. Les chinois sont quant à eux tournés vers la magie, capables d'envoyer des pluies de flèches ou de cloner ses troupes. Pour compenser cette surconsommation de magie, les chinois bâtiront sur les emplacements présents sur la carte des statues de Bouddha qui augmenteront considérablement la vitesse de régénération de la magie. Les aztèques, eux, feront appel à leurs divinités avec des statues capables de se défendre elles-mêmes. Les vikings sont plus terre à terre et font construire des tours en bois dont la garnison se constituera d'un lanceur de haches.
« Un équilibrage réussi »
Avec des unités et des pouvoirs totalement différents, le risque est que cela desserve l'équilibrage. N'ayez crainte, celui-ci est plutôt bon, de prime abord, les joueurs s'entraîneront avec les vikings plutôt facile à prendre en main pour la conserver ensuite ou choisir l'une des deux autres factions. Il n'y a que le super pouvoir qui pourra laisser des joueurs perplexes, les chinois sont très avantagés avec leur dragon qui crache ses flammes seulement quand nous le demandons, ils peuvent facilement faire tomber définitivement la partie à leur avantage avec lui. Les aztèques sont plutôt bien loties grâce au rocher géant qui écrase tout ce qui se trouve en travers de son chemin mais pour éviter ses hommes, il faut cliquer au bon moment pour que la boule exerce un saut. Une manœuvre nettement plus fastidieuse qu'avec un dragon. Les vikings invoquent Thor qui lance son marteau sur le sol, étourdissant et blessant les ennemis alentours. Le marteau devient alors l'équivalent d'une statue aztèque, envoyant des éclairs sur les cibles les plus proches. Un résultat très loin de l'efficacité des deux autres civilisations, cela aurait pu être compensé par une durée de vie du marteau plus longue.
Cela dit, il faut du temps et de la magie pour invoquer de tels pouvoirs, ce qui n'en fait pas le principal défaut du jeu. C'est plutôt sa répétitivité, s'il faut être stratégique, l'effet carte en ligne droite limite particulièrement les possibilités. Nous sortons difficilement de notre stratégie lorsque celle-ci est efficace, il n'y a que le rush de départ qui influence vraiment la victoire. Heureusement, la stratégie en elle-même est complexe à maîtriser, il faut composer avec des unités aux caractéristiques différentes (vitesse, force, type) plus ou moins efficaces selon les troupes qui lui font faces. En fait, quand nous avons compris tous les rouages de Swords & Soldiers, nous nous apercevons que cela ressemble quelque peu au chifoumi. Telle civilisation est capable de battre telle autre et perdra face à la dernière. Je ne dirai pas les rapports de hiérarchie, à vous de trouver.
« Destiné aux enfants plus qu'aux adultes »
Swords & Soldiers s'avère être un jeu sympathique en solo. Son style graphique et ses scénarios simplistes le destine particulièrement aux enfants. N'y voyons pas là un défaut car Swords & Soldiers n'abrutira pas nos chères têtes blondes, au contraire, les joueurs devront être le plus stratégique possible même face à l'IA car certaines missions nous désavantageront énormément. Au pire, il y a un mode rapide et très rapide pour les hardcore gamers. Les adultes, pour ne pas se lasser, devront se jeter corps et âme sur le multi. Dès lors, vous comprendrez vite que pour être le meilleur, il ne suffit pas de maîtriser à la perfection une seule nation, mais les trois. L'inconvénient est que le multi est plutôt avare en joueurs. À un petit prix (9,99€), Ronimo Games offre un divertissement correct avec son Swords & Soldiers.
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