Tu peux partir en paix Benoit Sokal

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Vingt ans plus tard après le tout premier épisode, il est temps de faire ses adieux à Kate et Oscar pour une dernière aventure, pour un dernier train (ou touk touk Métal selon votre langue) à prendre en leurs compagnie. Direction cette fois-ci Vaghen, pour une aventure qui se recentre uniquement sur le personnage de Kate Walker et ses origines, pour un résultat des plus réussi. Et je vous rassure d’emblée, les Youkols et tous les défauts du troisième épisode sont restés sur le quai de la gare, seul le meilleur de la série sera du voyage.

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Voir mes autres critiques de la saga :

1 - Syberia 1 9/10

2 - Syberia 2 8/10

3 - Syberia 3 7/10

4 - Syberia Le monde d'avant 9/10

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Une Kate plus touchante que jamais

Je peux vous dire je l’attendais ce quatrième et dernier Sybéria après la semi-déception du troisième épisode, je voulais une conclusion solide à l’histoire de Kate après cette fin du 3 qui nous avait laissé un gout amer, c’est le moins qu’on puisse dire. D’ailleurs, on peut ressentir une profonde rupture avec le troisième épisode, on n’entendra plus jamais parler des Youkols (tant mieux, leur arc narratif était terminé et très franchement je ne pouvais plus les supporter) ni des deux méchants, ce qui est d’ailleurs dommage car on ne sera du coup jamais vraiment pourquoi ils se sont donnés autant de mal pour capturer Kate à la fin de cette aventure, car on ne les reverra jamais dans cette suite ! On pourra toutefois plus ou moins supposé la motivation du colonel après avoir terminé ce dernier épisode, mais rien de plus. C’est donc un peu dommage que cet épisode soit si boudé même par l’équipe de développement, je l’avais pour ma part tout de même apprécié même si ce n’était pas un grand jeu d’aventure.

L’aventure reprendra tout de même un certain temps après la capture de Kate à la fin du 3, ou on la retrouvera à travailler dans les mines en mode goulags (le bon vieux temps), mais rassurez-vous pour elle, ce n’est pas le premier gros taré qui essaye de l’enfermer dans la série, ça fait partie de sa routine de s’évader entre deux réparations d’automates. Toute l’histoire de Kate va cette fois-ci tourner autour d’un portrait d’une jeune femme datant de l’avant-guerre, que Kate et sa compagnonne de cellule vont trouver durant leurs évasion (oups, je l’ai dit !). Ce portrait est troublant car la personne dessinée dessus est physiquement très proches de Kate, on pourrait même croire que c’est la même personne. Peu avant de réussir l’invasion, la compagnonne de cellule de Kate se fait abattre (oups je l’ai dit !), et dans son dernier souffle demande à Kate de tout faire pour retrouver cette personne du portrait.

Alors pour ma part je trouve cette introduction un peu maladroite avec cette justification un peu tirée par les cheveux pour cette recherche de la fille du portrait, et j’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi Kate s’acharne autant à remonter la trace de cette personne au début de l’histoire. Je trouve que l’astuce de la promesse à sa compagnonne de cellule est un peu facile, je crois qu’après avoir était enfermé par des terroriste durant plusieurs années, la première chose que tu dois te dire en temps normal c’est « Ho c’est bon, je vais peut-être rentrer et arrêter les conneries ! ». Mais on pardonne vite cette facilité d’écriture, ça peut paraitre un peu troublant au début de voir Kate en faire sa priorité absolu mais on s’y fait vite, et une fois qu’on commence à découvrir de fil en aiguille les origines de cette mystérieuse fille du portrait, on s’y prend au jeu nous aussi, surtout quand on commence à trouver des liens entre cette fille et Kate.

Car on s’en doute, ce n’est pas n’importe qui cette fille du portrait, et durant cette quête, le jeu vas se concentrer sur le personnage de Kate, de nous permettre d’en apprendre plus sur elle. Plus que jamais, les sentiments de Kate seront mis en avant, avec comme je l’espérais après le troisième épisode, beaucoup plus de séquence ou le jeu se concentre sur ces sentiments, tout les doutes qu’elle peut éprouver à vivre encore une énième folle aventure, à se demander s’il ne sera pas plutôt temps de rentrer avant qu’il ne soit trop tard et qu’elle perd de vue définitivement tout ceux qui lui son proche. Tout cet aspect du jeu est merveilleusement exploité, et ces séquences feront parties des plus forte du jeu, comme ce passage vers la moitié du jeu ou Kate se décide enfin à rappeler son amie d’enfance Olivia, pour une conversation on s’imagine tendue.

Toute la solitude de Kate durant cette aventure est profondément touchante et à était l’aspect du jeu le plus réussi pour moi, il y avait temps à exploiter avec ce personnage ! D’ailleurs cela rendra la relation de Kate avec Oscar encore plus touchante, son plus précieux et désormais unique ami et famille, qui l’aura accompagné durant toutes ces aventures. D’ailleurs l’apparence de Oscar réserve une bonne surprise, disons juste que Kate à conserver le cœur de Oscar et qu’il est difficile de retrouver un modèle d’automate humanoïde à Vaghen ! Ce bon vieil Oscar est d’ailleurs plus attachant que jamais ici grâce à cette relation de complicité entre les deux personnages. Tant que j’y pense, j’en profite pour faire un rapide point sur les doublages, qui sont ici à contrario du 3 exceptionnel, avec d’ailleurs le retour de tous les anciens doubleurs ! Et oui, on peu à nouveau entendre la vraie voix d’Oscar, même celle d’Olivia, et toutes les nouvelles sont d’une excellente qualité, avec un casting de doubleurs qu’on entend habituellement au cinéma, donc c’est parfait de ce côté-là ! Bon allait, si je veux faire mon casse couille, je dirais que juste que j’en avait un peu marre d’entendre tous les persos sortir de mots allemands (genre Fraulein) à tout bout de champs, au point qu’on aurait dit des schtroumpfs parfois.

A Kate to the past

Je n’ai pas encore parlé de la principale nouveauté du jeu, qui nous permet cette fois-ci de jouer un deuxième protagoniste en plus de Kate ! C’est Dana qui sera en quelque sorte la deuxième héroïne et qui aura une grande importance aussi dans l’aventure, car cette Dana est en fait la fameuse fille du portrait, et qu’on sera amené régulièrement à switcher entre elle dans le passé et Kate durant nos investigations dans le présent. Car Dana à vécu durant la période qui à précéder la seconde guerre mondiale, dans le pays fictif de Osterthal durant la monté de l’ombre brune, qu’on connait tous pour être ce fameux mouvement fachiste à l’origine de la guerre et du massacre de masse des Vagerans. Ces différents noms fictifs font bien évidemment référence à la seconde guerre mondiale, le choix à était de transposer tout ça dans des versions fictives, un peu comme les pays fictifs qu’on traverse dans le troisième épisode. Cela ne m’a pas dérangé, et je trouve même que ça apporte un certain charme et permet de garder un univers propre à Sybéria.

On sera amené plusieurs fois dans l’aventure à switcher entre les deux personnages, souvent durant les moments ou Kate se fait narrer des évènements, ce qui permet de vivre des flashbacks(souvent très bien mis en scène avec les deux période qui se mélange) ou on contrôle Dana, voir même d’autres persos très temporairement, dans la même idée de ce qui avait était fait avec Oscar dans le 3 par exemple. La narration à donc connu un grand bond en avant avec cet épisode, et si au début on à un peu de mal à s’intéresser à cette Dana, on va rapidement être porté dans son histoire qui devient rapidement une tragédie et qui se connecte petit à petit à celle de Kate, et tout comme Kate on se prendra au jeu de vouloir reconstituer les différentes périodes de sa vie.

On sera amené donc à traverser toute la ville de Vaghen et ses alentours, (souvent d’ailleurs dans deux périodes différentes), pour réussir à découvrir toute l’histoire de la vie de Dana, très mouvementé, car étant une jui… pardon, je voulais dire car étant une Vageran, elle aura vécu comme tous les autres de son peuple, la terrible persécution de la part de l’ombre brun… pardon, je voulais dire la terrible persécution de la part des gros fils de putes de nazi.

Et ce voyage à travers les âges dans Vaghen et ses alentours et surement un des plus réussis de la série ! Que c’est beau, et si comme pour le 3 tout le jeu et en 3D, c’est cette fois ci magnifique, et on retrouve la direction artistique du premier épisode qui nous avait temps marqué ! Un excellent taf pour un studio qui est pourtant loin d’avoir le budget d’accoucher des productions AAA. On retrouve avec plaisir cette ambiance typique de la série ou on visite des villes et lieux dont la gloire est passé et qui ont subit les affres du temps, donnant toujours cette ambiance si particulière. D’ailleurs en parlant d’ambiance on n’oublie pas pour autant tous les automates sortit de la manufacture de valadilène.

Hans à la aussi étendu son influence, avec beaucoup de ses inventions au centre du jeu, notamment avec la place musicale et le refuge ou on trouvera les meilleures énigmes du jeu basé sur les inventions de Hans, nous rappelant grandement nos meilleurs souvenirs des deux premiers jeux avec ces énigmes remplis de boutons et de bidule étrange dont il faut apprendre la logique sur le tas, toujours aussi satisfaisante à résoudre au passage. Le jeu profite pour ces nombreux passages des améliorations apporté par le troisième épisode, avec la possibilité de manipuler directement les objets sur les écrans des énigmes. C’est encore plus réussi, car on à cette fois-ci plus de bug ou erreurs d’imprécisions, et je l’ai tous trouvé excellente, souvent parmi les meilleurs de la série. D’ailleurs, beaucoup m’ont fait penser à des anciennes énigmes, je pense par exemple à l’excellente énigme ou il faut décoder et renvoyer un signal avec une table de déchiffrage de morse et de mot clé à côté, ça m’a bien fait penser à celle de l’avion écrasé dans le deux. J'ai trouvé que beaucoup d’énigmes m’ont fait aussi furieusement penser au jeu de société Unlock (si vous ne connaissez pas, foncer en acheter un, surtout si tu aime les énigmes des Sybéria !), avec beaucoup d’énigmes très proches dans leurs logiques!

Des mécaniques bien dépoussiéré et des énigmes au top !

Les énigmes ont été mes préférés de la série pour ma part. Elles sont toujours très agréables à résoudre, jamais trop simple, ni trop dur, et toujours logique. On retrouve d’ailleurs comme pour les autres épisodes une énigme final assez bien corsé, mais pour ceux qui ont quelques difficultés pour les résoudre, il existe même un système d’indice progressif, une excellente nouveauté qui la aussi fait grandement penser à Unlock ! Mais la ou le jeu va briller le plus, c’est dans les passages ou on peut switcher d’une simple toucher entre Kate et Dana, pour résoudre une ou plusieurs énigmes qui nécessite des indices entre les deux temporalités.

J’ai adoré ces séquences ou on peut changer à la volé de personnage, surtout le gros passage sur la place musicale ou il faut réparer plusieurs automates musicien de Hans ! On doit constamment switcher entre Kate qui doit les réparer et Dana qui avait fait leurs entretiens à l’époque, pour résoudre toute une série d’énigmes bien pensé ou on doit trouver des indices du coté de Dana, comme cet ascenseur facile d’accès pour Dana dans un entrepôt qui à entre temps à la période de Kate était remplacer par un café, qui lui refuse l’accès à son arrière-boutique qui contient le fameux ascenseur. La place musicale avec les deux personnages et de loin pour moi le passage le plus brillant du jeu voir de la série, avec en plus à la fin de cette séquence une très belle scène de piano accompagné par les automates musiciens de Hans, ce qui nous permet aussi de constater que la bande son et sublime avec des musiques composées par un orchestre symphonique.

Bref, au niveau de la narration et de l’ambiance, c’est cette fois ci une grande réussite, et c’est pour moi la plus belle aventure de la série, avec une très belle fin qui prend aux tripes, qui conclue à merveille les deux arcs narratifs de Dana et aussi celle de notre chère Kate, qu’on est bien triste de quitter. On remarquera aussi durant l’aventure de nombreux clin d’œil aux premiers épisodes, avec des références à valadilène, à l’université ou encore à l’usine soviétique, ce qui est appréciable car donne un tout cohérant. On aura même pour les plus observateur un petit hommage à l’Amerzone, tout premier et très bon jeu de Benoit Sokale, avec une séquence ou Kate peu consulter des articles sur internet, et dont un s’appelle ‘L’amerzone, les origines’, en effet !

Sinon je crois avoir fait le tour, je pourrais finir en ajoutant qu’on peut apprécier quelques petites améliorations ici et là. On retrouvera par exemple la possibilité de réponse multiples mais qui malheureusement n’apporte toujours quasiment pas de variation dans l’histoire, encore moins que dans le 3. Mais on pourra remarquer par contre que Kate ou Dana pourra directement inclure dans les dialogues certaines actions effectué avant. Genre en explorant tu as vu une photo du gars avec qui tu parles, Kate pourra rebondir dessus durant la conversation. Un bon point, qui récompense les joueurs qui fouine partout comme moi en donnant de l’importance à tout les petits à côtés, avec mêmes des petites quêtes annexe nous invitant à accomplir des petits objectifs parallèles, bien sympathique. On aura même un petit journal de bord pour se rappeler les événements de l’aventure, totalement pompé sur Life is Strange au passage. Il est très bien écrit et illustré, avec un pour Kate et un autre pour Dana, tout les deux bien intégré dans l’histoire, car le journal de Dana sera retrouvé par Kate, et celui de Kate est en faite écrit par ce bon vieil inspecteur Cantin, étant un rapport d’enquête car il continue encore et toujours à nous recherché dans cette épisode (toujours sans sucées !).

Une très belle conclusion à cette merveilleuse saga, avec un quatrième épisode qui gomme tous les défauts du troisième et qui bonifie toutes les qualités de la série, pour une aventure des plus réussie et ma préférée de cette épopée ! Et c’est avec tristesse qu’on finit cette aventure, avec cette fin ou tout comme pour le premier, on abandonnera Kate sur le quai d’une gare. Quel train et dans quelle direction, c’est à vous de le découvrir, mais cette fois-ci, il faudra bien se résigner à lui faire nos adieux. Partez en paix Kate Walker et Benoit Sokal, car Oscar sera toujours là pour veillez sur vous !