Loin d'être facile à dompter avec ses mécaniques façon jeu de rôle et son interface chargée, System Shock est pourtant indispensable a quiconque a déjà joué à Bioshock ou même à Deus Ex. En effet, grand instigateur d'une foule de jeux, le jeu sorti en 1995 est une explosion dans la sphère videoludique qui embarque le joueur dans une station spatiale en 2072, contrôlée par une IA devenue ironiquement incontrôlable.
En tant que hacker, l'interface du jeu reflète votre totale liberté en matière d'action. En effet, ici le scénario ne vous est jamais imposé et vous êtes donc libres d'écouter les fameux audio logs ou non (même si bien évidemment certains seront nécessaires pour progresser dans l'aventure). Le jeu, à l'époque, s'illustre donc par sa complexe densité en terme de libre arbitre qui, si elle déroute d'abord, permet cependant au joueur d'apprendre doucement et aussi de remarquer que si tout lui est possible, il peut même faire échouer la partie et donner gain de victoire à SHODAN, l'IA detraquée.
Derrière un scénario cyberpunk assez unique pour l'époque, puisqu'il est alors un des rares jeux à s'y aventurer, System Shock est une perle visuelle qui développe une ambiance horrifique et une tension palpable à chaque couloirs, que ce soit dans les corridors jonchés de cadavres du laboratoire médical ou dans l'antre très Gigerienne de SHODAN. Il faudra alors déployer toutes les ressources mises à notre disposition pour débloquer l'accès aux différents étages de la station, tromper la sécurité de SHODAN en détruisant caméras et ordinateurs, mais aussi en voguant dans le cyberespace, endroit unique en son genre où les règles ne sont plus les mêmes.
De par sa richesse scénaristique et son ambition visuelle et sonore, System Shock est donc un grand nom de l'histoire vidéoludique, une perle assez méconnue qui pourtant n'a pas à rester modeste tant ses descendants auront bénéficié de son enseignement.