Un 10 pour TF2 alors que le jeu a des défauts évidents ? Oui monsieur, oui madame.
TF2 a réussi son pari : transformer le jeu du statut de produit à celui de service. C'est une politique que Valve veut développer en général, mais TF2 est d'une vigueur étonnante à cet égard.
Tout d'abord ses qualités internes en terme de gameplay et de game design restent inégalées, même trois ans après sa sortie. Ce jeu est tout bonnement maîtrisé jusqu'au bout des pixels. Il offre un gameplay accessible mais exigeant, une lisibilité parfaite de l'action, des mécanismes de jeu addictifs (qui jouent beaucoup et subtilement sur le mimétisme, j'y reviendrai peut-être), de l'humour, et surtout, surtout, un cadre de jeu qui génère du coopératif tout naturellement.
C'est la principale qualité interne qui justifie ma note de 10. Si on le compare à un jeu comme BF2, qui depuis le départ voulait aussi encourager le coopératif, avec un système de squads, le commander et tout le tralala, on voit où TF2 a réussi. BF2 laisse les joueurs du serveur responsables de créer la coopérations : au final pour profiter pleinement du jeu, il faut faire partie d'une team. Le gameplay de BF2 ne résiste pas aux joueurs qui se la font personnel, et qui pourrissent, de par la structure même du jeu, la partie des autres.
TF2 au contraire arrive à générer beaucoup mieux le mécanisme de coopération entre les joueurs. La complémentarité des classes, le level design des maps, les modes de jeu, les armes elles-mêmes (par exemple l'absence de grenades à part chez le démo), tout concourt à placer un terreau "coop" dans le gameplay.
Même sur des serveurs d'attardés, il est possible pour un joueur seul de faire démarrer une dynamique coopérative. Le terreau est là.
Grâce à ça, le jeu est inépuisable. Son système de classes offre une diversité de gameplays énorme. Les styles de jeu sont variés et on a des jeux dans le jeu quand on commence à tout approfondir. En voyant le travail accompli par Valve, on a le sentiment qu'ils ont créé ce jeu avec passion, et qu'ils ne peuvent pas se tromper. Poil au nez.