Batou va à une rave party et prend des champis

Megadrive, je t'invoque. Première surprise, la musique. Jesper Kyd à la bande-son, why not, mais se retrouver avec un score qui ne fait aucunement pensé à du Batman, c'est pas terrible de base. Alors avoir droit à toute la discographie que l'on passerais dans une rave party à base de techno, electro dark machin truc je ne sais pas quoi et autre délires audios, t'en as vite marre. On pourra toujours arguer que ça colle bien avec la direction artistique, surtout pour les deux derniers niveaux, propre à te déclencher une crise d'épilepsie avec ses couleurs qui explosent dans tout les sens tel un trip sous psychotropes. Ce jeu, c'est la voyage intérieur d'un junkie qui prend sa dose et se met à voir la musique et entendre les couleurs. Rappelons qu'on joue à Batman. Je me demande encore comment j'ai échappé à une migraine avec tout ce bordel visuel et cacophonique.

Quid du jeu du coup ? On a le choix entre Batou et Robin, mais ça change juste le skin vu que tout est pareil. Notre perso dispose de coups physiques variés au corps-à-corps, alternant automatiquement pieds, poings et même front à l'occasion, et balance des batarangs à distance. On peut renforcer les projectiles via quelques bonus et s'accrocher à des plateformes et autres éléments du décors quand la zone le permet. Et c'est tout.
Le reste se contente de te faire traverser des niveaux en mode brawler, assez longs et remplis à ras bord d'ennemis, avec quelques items de santé voir une vie lâchée à occasion. Y'a deux-trois trucs qui aident parfois, comme le crâne qui désintègre tout à l'écran ou ce bonus permettant d'avoir la jauge de puissance des armes au max temporairement. Mais ils sont assez rares et surtout jamais là quand t'en as le plus besoin.

Le gros plus, c'est que tu peux y jouer à deux, pour le plaisir de crever deux fois plus. Car la difficulté est juste délirante, mais genre à faire passer un jeu hardcore pour un programme éducatif pour enfant de 3 ans. Rien que le premier niveau, c'est une zone de mobs, un boss, suivi d'une seconde zones d'ennemis, un nouveau boss, un troisième zone toujours aussi amicale et enfin le vrai boss de fin du niveau. Et les deux niveaux suivants sont encore plus longs, l'exception étant le dernier niveau, mais normalement t'as déjà bouffé ton game over définitif depuis longtemps.
Le second par exemple, propose la plus longue séquence shmup qu'il m'ait été donné de faire dans un jeu qui n'appartient pas de base au genre. Au moins vingt minutes la séquence. Et ça devient vite la course à l'esquive en mode affolement maximum, les projectiles allant au moins aussi vite que le perso en deltaplane et te laissant du coup une marge de manoeuvre quasi inexistante, sauf anticipation mais je ne suis pas doué de précognition. Et le principe va s'appliquer sur le niveau 3 avec ses nuées d'ennemis donnant des patterns de shmups à boulette. Et tu ne sais même plus où taper tellement l'écran est surchargé. C'est juste complètement débile...
On louera quand même la technique impeccable, la console poussée dans ses retranchements, aucun ralentissements même quand c'est la pagaille à l'écran. Au moins, le taf est fait ici.

Du coup, quand je vois les éloges faites au jeu parce que la musique techno boum boum grésillante c'est trop bien et la direction artistique sous champignons hallucinogènes c'est trop la classe, j'avoue n'absolument pas comprendre. Oui, le titre à une vraie identité visuelle, c'est plus qu'évident avec un parti pris pareil, mais le plaisir de jeu dans tout ça ?
Je le cherche encore, dans un titre infinissable de manière legit sans y consacrer une année de sa vie, où tu bouffes tes six continues composé de trois vies comme un affamé, où t'as la tête comme dans un étau composé d'enceintes crachant sa bile et un mélange inédit en beat'em up et danmaku où les boulettes sont remplacés par les ennemis. C'est pas fun, c'est pas ludique, juste chiant et injouable.