Gameplay :
Enfin Beenox se décide à revenir à la ville, indissociable partenaire d'un vrai jeu Spider-Man selon moi. Les développeurs n'ont néanmoins pas totalement abandonné les niveaux fermés puisque la majorité des missions de l'histoire se déroule en intérieur. Ce qu'ils ont bel et bien abandonné par contre, c'est le système de combat classique de leurs précédents opus; Sans grande surprise, il se voit remplacé par un système interactif directement inspiré de la série Batman Arkham. C'est une bonne idée, d'une part car ça colle plutôt bien au tisseur et d'autre part car Beenox n'était définitivement pas doué pour les systèmes de combats classiques (~ systèmes à impulsions, les coups sortent peu importe si il y a un ennemi ou pas). De plus, même si ce système n'est pas à la hauteur de la source, il reste tout de même solide et bien au dessus des autres tentatives auxquelles je me suis essayé (Captain America notamment...). Ville, missions en intérieur, système de combat interactif : on peut quand même dire que c'est de toute la recette Arkham City que Beenox s'est inspiré.
Et qui dit ville dit système de balancement de toile; Le système concocté est plutôt bon, en partie grâce aux effets de vitesse saisissants, néanmoins il est un peu trop simple et n'offre pas le sentiment de contrôle de celui présent dans un Spider-Man 2 ou un Web of Shadows (ça fait moins simulation). C'est un peu comme la différence d'inertie entre un Rayman et un Mario, une espèce de secret à percer qui fait toute la différence en terme de sensations de jeu. En outre, la caméra rapprochée et la vitesse de déplacement mises en place pour améliorer l'aspect graphique rendent les balancements très imprécis. En ce sens, la collecte des très nombreux comics books éparpillés dans la ville aurait vraiment été impossible sans l'autre système de déplacement de toile : le Web Rush. Ce système permet d'une pression sur la gâchette supérieure de se déplacer vers le point au centre de la caméra. Mieux encore, en maintenant cette gâchette il est possible de glacer le temps nous permettant ainsi de déplacer le centre de la caméra pile là où on veut aller. Ce système de Web Rush se montre très efficace en intérieur (et beaucoup de missions se passent en intérieur, recette Arkham oblige) car il nous permet de se positionner avec précision à un endroit stratégique nous permettant d'éliminer certains ennemis en toute discrétion (Arkham style une fois encore). En revanche il y a de quoi être désorienté par la gestion des déplacements inversés dès qu'on commence à ramper au plafond en gardant une vue sur le sol, et c'est bien dommage.
Globalement donc, le jeu est plutôt bon en termes de gameplay. Toujours est-il que le problème global que l'on retrouve dans tous les aspects, c'est que tout est fait automatiquement. Même si ce qui se passe à l'écran a de la gueule, au final on ne contrôle pas grand chose. On peut dire que Spider-Man combat et se balance tout seul si vous voulez. Une dérive que Rocksteady a su éviter malgré l'approche similaire du gameplay. Mais bon ne vous méprenez pas, le gameplay de ce Spider-Man est bon et très au dessus de ce que le studio a pu nous concocter avec ses épisodes précédents.
Graphismes :
Dans l'ensemble, les graphismes sont corrects. La ville est plutôt bien faite, même si on est loin d'un New Marais (inFamous 2); Le niveau est toutefois largement suffisant pour un jeu Spider-Man. Les environnements en intérieur sont plutôt moches, mais cela tient plus de leur nature (égouts, laboratoire, usine, asile...) que de l'aspect technique. La modélisation générale des npcs est plutôt médiocre.
Côté animations, celles du tisseur sont très bonnes et très soignées, pour le reste c'est nettement moins vrai selon les cas.
Les rares boss-battles géants sont assez impressionnants, dotés d'une mise en scène très "God of War"-esque.
Bande-son :
Le doublage US est bon, même si les "WOOHOO!" de Spider-Man lorsqu'il se balance m'ont un peu énervé.
Les musiques sont bonnes, elles font très film Spider-Man et collent donc tout à fait à ce qui se passe à l'écran.
Scénario :
Meh... Tous les méchants qui n'apparaissent pas dans le film sont introduits avec une nouvelle origine, pour coller à l'univers du film.
Le système de twitter (~ réactions de la populace face au évènements) pour faire oublier les chargements un peu trop présents et un peu trop longs à le mérite d'être orignal dans le domaine du jeu.
Durée de vie :
La trame principale doit durer dans les 7 heures et il doit y avoir dans les 3 heures de vraies missions secondaires optionnelles (~ en intérieur).
Bien sûr ville ouverte oblige, il nous est proposé plein de petites quêtes annexes qui sont très simples et font du bien de temps en temps (mettre fin à une agression, stopper des voleurs qui s'évadent en voiture, course contre la montre en balancement, ramener un blessé à l’hôpital, etc...). La collecte des comics books parsemés dans la ville (et dans les niveaux intérieurs mais ça osef) a été très addictive en ce qui me concerne.
Fun, feeling :
Moins bon qu'un Web of Shadows en terme de gameplay, The Amazing Spider-Man lui est cependant supérieur dans tous les autres points, notamment celui de la réalisation et de la mise en scène. En effet, ce jeu est loin d'être un simple bac à sable défoulant comme ont tendance à l'être les jeux Spider-Man open-world. Et pour cause, ce jeu n'est pas purement open-world étant donné que la plupart des missions se déroulent en intérieur.
Bref avec cet opus Beenox a fait un bon en avant, et même si il leur reste beaucoup de chemin à faire pour offrir un jeu à la fois fun à jouer (~ moins automatisé) et qui impressionne tout du long, ils sont sur la bonne voie.
Les plus et les moins...
[+] Animation du tisseur soignée
[+] Réalisation correcte
[+] Quelques boss-battles impressionnants
[+] Contenu annexe sympa et varié
[+ +] Bonne base de gameplay...
[- -] ... trop automatique et trop basique
[-] Déplacements sur les murs pas évidents
[- -] Univers du film + scénario meh