Derrick n'a qu'a bien se tenir
Que de souvenirs que ce deuxième volet des aventures de Gabriel Knight sorti en 1995.
Après un premier épisode culte dans les faubourgs de la nouvelle Orléans et son mix assez réussi de religion vaudou, de blues et d'horreur, les développeurs nous offrent une expérience pour le moins différente.
Différente tout d'abord au niveau technique, avec l'adoption d'un mode de narration en vogue à l'époque, le jeu étant en effet intégralement composé de séquences vidéos tournées. C'est ainsi que le tout est proposé sous la forme de 6 cd-roms dans un boitier énorme, ce que je trouvais tout à fait excellent à l'époque. Maintenant que j'ai perdu le premier et qu'il me reste les 5 suivants, je me sens un tout petit peu blasé.
Différente surtout car l'aventure se déroule désormais dans une Bavière assez flippante, où l'on naviguera du centre de Munich au château de Neuschwanstein, sur fond d'histoires de loup garou et de légendes associées à Louis II et Wagner.
S'il est vrai que les acteurs interprétant les protagonistes de l'histoire ne sont pas folichons et que les décors sont souvent très vides, que la difficulté n'est pas toujours bien dosée, et que l'idée du point&click sur fond de vidéo n'est pas toujours des plus heureuses, on ne peut s'empêcher d'être pris par un scénario rudement bien ficelée, et surtout par l'ambiance très travaillée qui, il me faut l'avouer, me foutait les jetons à l'époque.
Ce parti-pris filmique permettait d'outrepasser les limites techniques de l'époque tout en donnant un cachet unique à cet opus qui est pour moi le meilleur de la série. Le troisième opus, délaissant les séquences vidéos pour utiliser un rendu 3D plus dans l'air du temps, a de fait perdu cette singularité et dans la foulée, bon nombre de fans, moi le premier.