85 minutes à mon actif


Alors... Ce doit être probablement le jeu vidéo dont j'ai le plus petit temps passé devant que je critique de toute ma vie. En même temps, je n'ai pas vu l'intérêt de poursuivre plus intensément mon expérience de jeu. La cause de ce désintérêt vient surtout de ce que l'on a pu me dire à propos de ce jeu : qu'il s'agissait d'un jeu de Fantasy ; tiens, tiens, tiens. Bien évidemment, il ne m'en faut pas plus pour accepter l'essai mais la première histoire close (car on va avoir le droit à de nombreuses fins différentes), j'en suis venu à me demander si la seule présence d'elfes faisait d'une œuvre un membre à part entière du genre de la Fantasy... Car en réalité, outre la race elfique, rien ne se rapproche de près ou de loin à quoi que ce soit de fantaisiste ; quand bien même l'on parle d'un monde imaginaire dénommé Aravorn. Mais en gros, ce jeu est un jeu d'aventure avec quelques ingrédients de l'imaginaire. De quoi décevoir mon petit cœur de passionné ; et si il n'y avait que ça !

Développé par Winter Wolves Games qui ne semble pas être à leur coup d'essai et semble également versé dans ce genre de divertissement, The Beastmaster Princess m'a laissé perplexe quant à son degré de Fantasy, dans un premier temps mais aussi quant à son degré de divertissement. Pourquoi ? Voyons ça.


Nous incarnons Kunya, de la tribu des Serpents du Désert, dépêchée pour retrouver la trace du Prince Merril, attaqué par des elfes noirs. Et c'est aidé de nos compagnons que notre quête se joue.

Pas plus de spoil.


Et le point le plus déstabilisant pour moi fut que ce jeu... n'est pas un jeu. Ce n'est pas un "vrai" jeu vidéo, mais plus une histoire interactive où nos seules actions seront de déterminer quel dialogue semble convenir le mieux pour faire avancer l'histoire, et les romances. Donc très clairement, nous allons passer une grande majorité de notre temps à appuyer sur "Entr" pour faire avancer l'histoire qui défile sous nos yeux ébahis et rapidement fatigués. Parce que, non pas que je n'apprécie les histoires de sauvetage, d'enquête et de romance, mais je n'ai pas payé près de 15 euros pour me retrouver avec une histoire, somme toute passable bien que certains passages soient intéressants. Mais voilà, l'intrigue se résume à appuyer sur une touche et à essayer de ne pas foirer les choix de dialogues afin de pouvoir séduire notre compagnon préféré. En effet, outre la recherche de notre Prince Merril, il va être question de se rapprocher de nos compagnons féminins, soit un total de quatre guerrière : Luna, Takara, Manila et Lyara qui, je dois l'avouer, fut ma préférée étant donné qu'une grosse partie des rebondissements scénaristiques tournent autour d'elle (la fameuse Beasmater Princess). Et... c'est tout. Autant dire que c'est un peu léger tout ça ! Dira-t-on que l'histoire contée, à défaut d'être ennuyeuse dans le sens où, pour un jeu vidéo, nous sommes totalement passif en terme d'action de jeu, est plutôt intéressante, bien construite et amenée, riche, détaillée mais également plutôt bien racontée. Mais bon... Bien que l'histoire soit passionnante (et encore, c'est un grand mot), je ne vois pas l'intérêt d'en faire un jeu vidéo basé sur la simple lecture de texte. Après, je suis mauvaise langue, il y a bien un mini-jeu (un seul) qui se révèle être une petite enquête qui, si on sait lire, n'est guère compliquée, d'autant qu'elle ne dure qu'une ou deux minutes, le temps de parler à tous les personnages présents pour l'enquête.

En bref, une narration plaisante certes mais au détriment de notre statut de joueur qui peut se trouver lésé par ce principe...


Pour les personnages, force est de constater, comme pour la narration, que l'ensemble des protagonistes sont intéressantes à suivre. Le développement, notamment centré sur un point de vue sentimental, n'est guère transcendant, peut-être un peu bébête, mais a le mérite d'être présent. Autrement, les interactions entre les personnages n'apportent pas tant de changements drastiques dans la manière dont les événements futurs vont se jouer : on reste sur des protagonistes qui vont rester "amie-amie", ce qui peut être perçu comme assez mielleux, un peu à l'eau de rose.


Pour la qualité graphique, là également, force est de constater que nous sommes sur du propre même si on aurait pu s'attendre à mieux. Néanmoins, il est a noter que les blessures sont tout bonnement nulles ! Quelle idée de représenter les blessures de guerre de cette manière ? En mode outil disponible sur le logiciel "Paint" ?


Pour les combats, nous ne pouvons pas interférer dans le déroulement des affrontements donc... Mais les combats qui y sont décrits valent le coup pour ce type de récit.


Concernant les lieux et les décors, c'est très - voire même trop - sobre. Nous n'avons rien qui nous laisse imaginer la beauté de ce monde imaginaire. Mais étant donné que tout est mis sur le récit, je ne pense pas que les développeurs eurent en tête de mettre les moyens dans ce point.


Pour les musiques, on demeure sur du classique qui ne m'a pas touché. Du moins, pas plus que cela.


The Beastmaster Princess obtient donc de moi la moyenne, non pas parce que le jeu est moyen (quand bien même il y a matière à disserter) mais plutôt parce que je ne m'attendais pas à aussi peu pour aussi cher. Encore une fois, une quinzaine d'euro dépensé dans un jeu qui n'a pour seule ligne directrice une ligne narrative justement, c'est un peu trop pour moi - à la rigueur, si il y avait une séquence "point and click" ou plus de mini-jeux, pourquoi pas, mais là, en l'état - soit l'absence totale de tout - c'est juste pas possible...

En bref et pour finir, il ne faut pas s'attendre à grand chose de ce jeu : soit on adhère à la forme narrative omniprésente et à l'absence de quoi que ce soit venant du joueur, soit on demeure, à mon image, perplexe vis-à-vis de ce divertissement. A vous de choisir.

Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
5
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le 9 mai 2023

Critique lue 8 fois

PhenixduXib

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