The Bugs Bunny Crazy Castle par Ninesisters
The Bugs Bunny Crazy Castle est un jeu sorti sur Game Boy en 1990, et dont les critiques n’en font pas spécialement une réussite. Il commence pourtant assez bien, en se posant comme un sympathique petit jeu de réflexion. Le principe est simple : vous incarnez Bugs Bunny, et devez récupérer toutes les carottes d’une pièce pour pouvoir passer à la suivante ; le tout sans être touché par un de vos ennemis naturels, qui à la manière des fantômes de Pac-Man vous tuent instantanément : Daffy, Sam, Vil, et Sylvestre. Chaque salle est bâtie sur plusieurs étages, communiquant au moyen d’escaliers, de portes, et de tuyaux empruntés à Mario Bros.. Pour vous aider, vous trouverez des objets à pousser sur vos ennemis, une arme à usage unique (le gant de boxe), et de temps à autre, une potion d’invincibilité. Il faudra donc jongler entre les quelques armes et les différences d’étage pour éviter ou éliminer vos ennemis, et ainsi récupérer vos carottes.
Ce qui a probablement dérouté les joueurs à l’époque, c’est que Bugs Bunny ne peut ni sauter, ni courir, ni frapper, rien. Il peut juste avancer, monter/descendre des escaliers, interagir avec certains objets pour les pousser, ou lancer un éventuel gant de boxe. Point. Mais il faut voir cela comme une des bases du gameplay : avec ces mouvements limités, il faut pouvoir trouver où passer pour attraper les carottes sans se faire tuer, et c’est pour cela qu’il s’agit plus d’un jeu de réflexion que d’un jeu de plate-forme. Pour reprendre la comparaison avec le Pac-Man d’origine, vous ne vous attendriez pas à ce que le personnage ait plus de capacités ; là, c’est exactement la même chose.
Si ce style vous convient, vous êtes parés pour commencer le jeu. Les premiers niveaux s’enchainent rapidement, vous évoluez dans des environnements à la difficulté croissante, celle-ci se concrétisant par des parcours plus compliqués, et une augmentation du nombre d’ennemis et de carottes à récupérer.
Seulement, force est de constater que le titre devient rapidement redondant : chaque pièce ressemble à la précédente en raison de l’extrême pauvreté des graphismes, et le concept finit logiquement par lasser. Il comporte une soixantaine de niveaux, pour une durée de vie plus que correcte, mais aucun ne s’avère spécialement mémorable, ou ne propose des éléments spécifiques qui le rendraient unique ; au contraire, ils donnent l’impression d’avoir été générés aléatoirement.
Surtout, il faudra m’expliquer l’intérêt de la licence Bugs Bunny, puisque celle-ci n’apporte rien si ce n’est ses propres personnages, qui seraient aisément remplaçables. Comme le titre l’indique, nous sommes dans un château, et non dans un environnement plus typique du personnage, comme une forêt. Et pour cause, il s’agit à l’origine d’un jeu Mickey Mouse, ce qui prouve bien que les protagonistes sont interchangeables. Il ne faut pas se leurrer, le titre s’est vendu grâce à sa licence ; après, il possède effectivement quelques atouts à faire valoir, je prends plaisir à y rejouer de temps à autre, mais il ne s’agit pas non plus d’un jeu particulièrement mémorable.