The Cat & the Coup c’est l’histoire d’un jeu qui n’est pas un jeu. C’est l’histoire d’un documentaire sur la vie de Mohammad Mossadegh tout en ayant des mécaniques de jeu vidéo. C’est une histoire dont la patte artistique possède une sémantique et une symbolique aussi précieuse qu’un diamant pur. C’est le genre de joyaux qui scande à corps et à cris que le jeu vidéo est un art ; et il te donne envie d’y croire !
Gameplay bancal, durée de vie rachitique, animations en dent de scie, … autant dire qu’il n’est guère attrayant. Et pourtant, et pourtant ! Je viens de réapprendre ce que le terme divertissement vidéoludique voulait dire avec ce fabuleux documentaire d’une quinzaine de minutes (à peu près le temps qu’il faut pour lire cet article). Car oui, malgré tout ses défauts (et je dirais même, grâce à ses défauts) le jeu nous transporte dans cette partie de l’histoire oubliée, à la fois lointaine et si proche. La narration est magnifiquement menée par on-ne-sait-quel-miracle, sublimé par une richesse sémantique et symbolique de toute beauté. Jouer (oui, car c’est bien un jeu !) à the Cat & the Coup, c’est un peu comme admirer une icône du moyen-âge en art : c’est archaïque, visuellement plat, sans profondeur ni perspective… oui mais voilà, c’est une œuvre symbolique, et cela fait d’elle une pièce d’art qui vaut largement (si ce n’est plus) des sculptures ou même des fresques antiques. Ce documentaire est pareil ! C’est un joyau caché, une ruse prométhéenne que l’on ne découvre qu’en passant au travers de ses faiblesses. Car cette histoire prenante ma émue et restera désormais gravé dans ma mémoire. Et c’est avant tout là l’essence d’un bon jeu : une expérience ludique qui transporte et laisse son emprunte au fer rouge dans l’esprit du joueur… Ici, celle de l’histoire de Mohammad Mossadegh, premier ministre iranien qui nationalisa le pétrole iranien en 1951.
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