Miaou !
Remigiusz Michalski, nous présente son nouveau point & click toujours crée grâce à l’AGS. Comme des chiens ne font pas des chats, et les chats font des Cat Lady il s’agit bien sûr d’un jeu d’horreur...
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le 14 févr. 2013
7 j'aime
The Cat Lady commence très mal. D'une part pour notre personnage, Susan Ashworth, une quadragénaire dépressive vivant avec pour unique compagnie les chats venants lui rendre visite. L'aventure débute par son suicide, qui n'aboutira pas au résultat escompté, car elle va se retrouver dans un monde étrange, celui d'une femme énigmatique se présentant à Susan sous le nom de "la reine des vers".
Celle-ci va proposer à Susan de revenir à la vie pour devenir son serviteur et éliminer 5 parasites : des êtres humains accomplissant des actes horribles. Afin de ne pas lui laisser le choix, elle renvoie Susan dans le monde des vivants et lui offre également l'immortalité. Susan se réveille à l’hôpital, choquée en se demandant si elle vient seulement de faire un horrible cauchemar.
Pour sa part, le joueur se demande s'il joue bien à un jeu sorti en 2012. Les graphismes sont en effets très particuliers, mélangeant dessins avec photos et comportant surtout des animations très raides et saccadées. L'interface, même si elle est plutôt simple n'est pas ce qu'il y a de plus pratique et on joue uniquement au clavier. Pourtant, il serait dommage de se laisser décourager avant d'avoir terminé la première heure de jeu, car une fois immergé dans cet univers, il devient difficile d'en décrocher avant d'avoir vu la fin.
The Cat Lady est un jeu d'aventure/horreur assez classique dans son gameplay : on ramasse des objets, on interagit avec le décors et les personnages... La difficulté est bien dosée, les énigmes ne sont pas trop difficile pour ne pas casser le rythme de l'histoire, mais suffisamment pour demander un minimum de réflexion. Précisons qu'elles sont pour la plupart assez logiques et j'ai deviné la solution quasiment toujours avant d'en tester le résultat.
Vous commencez probablement à vous en douter : j'ai adoré The Cat Lady. Je dirais même que c'est le jeu le plus marquant auquel j'ai pu jouer cette année. Nous avons droit à des personnages très profonds qui nous changent des clichés habituels. De plus, l'ambiance est particulièrement oppressante, et l'histoire est vraiment prenante. Le style graphique décrit plus haut pourrait rebuter au départ, mais il se révèle au final très efficace.
Il serait d'ailleurs injuste de condamner The Cat Lady pour sa réalisation. L'aspect visuel du titre est vraiment travaillé, ses graphismes uniques confèrent un réel cachet au titre et accentuent encore cette ambiance étrange et malsaine. Même l'aspect haché des animations joue parfaitement son rôle, à savoir nous mettre encore plus mal à l'aise. Signalons également l'ambiance sonore, vraiment excellente, avec des très bons doublages et des musiques très réussies (astuce : la BO est offerte si vous achetez le jeu sur gog.com ;) ).
The Cat Lady est bien un jeu d'horreur, mais il est bien plus que ça. Rassurez-vous, il y a des scènes gores ainsi que des scènes étranges et dérangeantes mais elles ne constituent pas la majorité du jeu, ce qui renforce encore plus leur impact. L'horreur n'est pas que visuelle, elle est aussi psychologique. On incarne pour une fois la victime, et le sentiment d'impuissance et de terreur que l'on peut ressentir donne vraiment des sensations puissantes. J'ai eu l'estomac noué lors de plusieurs de mes sessions, le stress ressenti est très fort et on ne sait pas ce qui attend notre personnage.
Ces séquences intenses sont compensées par des phases de jeux plus calmes et plus réalistes qui permettent de souffler un peu. Celles-ci permettront notamment d'en apprendre plus sur les personnages grâce à de nombreux dialogues. Les thèmes soulevés sont très rarement abordés dans le jeu vidéo, comme la mort, la dépression, le suicide, la maladie, etc... Rien de très joyeux donc, mais rassurez-vous, ce n'est pas non plus larmoyant, et j'ai trouvé que le tout était traité de façon très neutre et froide.
Au final, la recette de The Cat Lady est à mon avis de proposer des personnages intéressants auxquels on peut s'identifier et de les utiliser pour créer ce monde d'horreur. Susan ne sait pas à l'avance qui sont les parasites, et on se rend vite compte que ce sont en général des gens normaux qu'on ne soupçonne pas au départ. Nous sommes souvent plongés dans des scènes complètement folles digne d'un Lynch, et pourtant j'ai eu l'impression de vivre un jeu profondément réaliste, jouant habilement avec les émotions humaines.
[[ Conclusion ]]
The cat lady est un jeu mémorable qui m'a réellement passionné et marqué. Il est réellement mature, et pas au sens ou on l'entend habituellement dans le jeu vidéo avec du sexe et des centaines de morts. Il est mature par sa violence visuelle comme psychologique, son réalisme et par les thèmes traités.
Pour terminer, il faut tout de même aborder un défaut du jeu : la version française est catastrophique, et on sent le manque de budget dans l'amateurisme des traductions. Ça reste entièrement jouable, mais certaines phrases n'ont pas le même sens qu'en VO, voir parfois le sens opposé. Il est donc fortement recommandé de comprendre un peu l'anglais pour en profiter dans de bonnes conditions.
Vous êtes donc prévenus, il n'est pas à mettre entre toutes les mains, mais malgré ses défauts je le recommande très fortement. C'est mon coup de cœur de l'année.
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Créée
le 8 déc. 2014
Critique lue 837 fois
5 j'aime
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