Miaou !
Remigiusz Michalski, nous présente son nouveau point & click toujours crée grâce à l’AGS. Comme des chiens ne font pas des chats, et les chats font des Cat Lady il s’agit bien sûr d’un jeu d’horreur...
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le 14 févr. 2013
7 j'aime
Commencer le jeu par une "fin", celle de Susan, notre protagoniste, voilà qui nous donne le ton. Avant même que nous n'ayons pris les manettes de son existence, cette malheureuse Susan se bousille en avalant un plein tube de somnifères devant les yeux des chats errants qu'elle nourrit, ses seuls amis. Rideau. Elle se réveille ensuite dans ce qui pourrait être son champ d'asphodèle, son "paradis", mais qui va se révéler être en fait un purgatoire, dont elle va devoir entamer la remontée. Et cette remontée, c'est nous, joueur, qui allons la suivre, dans un univers entre réalité et fantastique, monde des vivants et au-delà, dans des séries de tableau très symboliques, à la fois poétiques et angoissants.
Malgré sa classification "point n'click", le jeu se contrôle uniquement au clavier, l'interface est par ailleurs très simple à maîtriser. Si je préfère la souris, qui donne davantage de liberté à mon goût, ce choix permet pas mal de petites astuces de mise en scène et quelques "jump scares" (je ne suis pas fan du procédé à la base mais ils sont parfaitement utilisés dans "the cat lady"). On progresse à droite et à gauche avec les flèches directionnelles, celle du haut permet d'interagir avec les objets à proximité, celle du bas d'utiliser l'inventaire et la touche "Esc" d'accéder aux fonctions sauvegarder/charger/quitter. Autant dire qu'on maîtrise Susan et son environnement en moins de cinq minutes, le tutorial est d'ailleurs discret et synthétique, la prise en main se fait donc sans problème.
Côté graphismes, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes dans de l'indé : le jeu est en animation 2D et si on ne peut pas le considérer comme "sublime" en terme de visuel et que l'animation reste des plus basiques, la très forte personnalité graphique, les trouvailles visuelles, le travail fait sur le monde onirique que traverse Susan fait impeccablement passer la pilule. À aucun moment je n'ai eu l'impression de voir un jeu moche, il est juste bon de se souvenir qu'on joue à un jeu indé pour y ajuster son niveau d'exigence. Et "the cat lady" a été réalisé avec soin, le travail sur les détails se voit et s'apprécie pleinement. Reste qu'il faut adhérer à son identité graphique particulière.
Mais cette identité ne serait rien sans la musique et les doublages : l'un comme l'autre sont d'une qualité quasi irréprochables, surtout pour de l'indé et nimbe cette histoire de renaissance d'une mélancolie douce et contemplative, venant adoucir son visuel plutôt sombre et gore, un mélange qui donne à "The Cat Lady" une narration particulièrement immersive. On se sent impliqué dans le devenir de Susan, dans ses choix moraux et il y a quelque chose de profondément satisfaisant à se dire qu'on l'aide à progresser. Les personnages sont bien campés, tout particulièrement les deux protagonistes principales. À l'heure où le rôle de la femme fait débat dans le monde du jeu vidéo, il est vraiment appréciable de trouver deux personnages féminins si bien construits, forts et émouvants à la fois.
Ceci dit, le jeu n'est pas exempt de défauts, même s'il est indé, il semble utile de les citer : harvester games propose une traduction du soft en plusieurs langues (sous-titre uniquement) et si elle est plutôt de qualité, elle semble mal finalisée, on trouve des phrases non traduites. Ce n'est pas systématique mais cela casse les dialogues et la narration, relire les sous-titres aurait été appréciable, sinon indispensable. J'ai rencontré quelques micro bugs de ralentissement et de doublage audio absent au fil du jeu, deux ou trois fois. Là non plus, pas de quoi fouetter un chat (fallait bien que je la place) mais cela trahit des finitions un rien précipitées. Je trouve également le système de sauvegarde assez mal foutu puisqu'on ne peut ni supprimer ni écraser une précédente sauvegarde et qu'on se retrouve donc avec une dizaine de fichier à la fin du jeu (ou ceci est lié à un bug). En matière d'options, il y a la base : accélérer les dialogues, régler le gamma, désactiver/activer les sous-titres. Sachez qu'on ne peut pas changer la langue au court du jeu (si vous vous êtes trompé(e), vous êtes donc mûr(e) pour quitter et relancer le jeu) et cette dernière a parfois tendance à revenir à l'anglais toute seule sans qu'on lui ait rien demandé, lorsqu'on quitte et relance le jeu. Bref, de menus bugs et imperfections excusables.
Pour conclure, "The cat Lady", c'est l'histoire d'une rémission, presque un conte philosophique, magnifiquement narré, qui emporte le joueur. Le jeu possède quatre fins qui, si elles sont quasi similaires, donne au message final de "the cat lady" des portées différentes, liées aux choix fait par le joueur tout au long de l'histoire, selon qu'il ait été d'une misanthropie totale ou qu'il ait fait preuve de plus d'humanisme. Si je persiste à lui préférer "downfall" - auquel il est fait référence dans le jeu, d'ailleurs - de manière totalement subjective, "The cat Lady", le second jeu de Michalski est une œuvre de qualité, très personnelle sans être inaccessible. À jouer absolument.
Créée
le 25 sept. 2015
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