Deux ans après l'incursion d'Activision et du studio Bungie dans l'arêne du MMO, Ubisoft propose sa recette via la licence Tom Clancy avec l'aide de pas moins de quatre studio maisons (Ubi Annecy, Massive Entertainement, Red Storm et le studio Reflections) qui ont tous oeuvrés sur pas mal de projets passant de Assassin's Creed à Watch Dogs. Quatre ans de développement, des millions de dollars investis avec la participation intensive d'au moins quatre cents personnes, The Division réussit-il le pari de proposer un jeu réussi malgré le côté très ambitieux du projet ?
Boyz in the Hood
The Division se veut être un MMO de jeu de tir tactique mélangé à de l'action-RPG prenant place dans un contexte post-pandémique inspiré des écrits du pape de la guerre, Tom Clancy. Pas de zonzon à l'horizon mais une maladie mortelle qui a pris d'assault la partie hype de New York pendant le Black Friday, période commerciale et cruciale pour les commerçants avant noël, typiquement américaine représentant de façon exemplaire toute la quintessence de notre société de consommation actuelle. En effet, des bio-terroriste ont trouvé l'idée maline de propager le virus via des billets de dollars, forcément entre les vendeurs et les clients qui se branlent la nouille devant des applewatch & autres conneries soldés, le virus a fait son 99 problems sur Manhattan.
Pour un jeu AAA dont le but est de se vendre comme des petits pains, faut avouer que le contexte est à la limite entre l'auto-critique ou le foutage de gueule assumé. On ira pas faire l'analyse politique comme certains confrères américains (Killscreen (/) en tête) qui s'insurgent en parti sur le traitement du jeu vis à vis de la Directive 51. Pour faire vite, La directive 51 est une loi passée sous le gouvernement Bush Jr en 2007, qui permet au gouvernement de prendre les pleins pouvoirs en cas de d'attaques terroriste entraînant des conséquences désastreuses, De Gaulle en avait rêver, les américains l'ont fait.
C'est sur cette base que le jeu se construit, votre avatar est un agent endormi de cette loi, via "la division" vous êtes envoyés à Manhattan pour sécuriser l'île, aider les civils restants, trouver l'origine du virus, enquêter sur ce qui est arriver à la première vague d'agent de la division, qui sont soit morts ou disparus, éliminer tout ceux qui ne respectent la loi et qui flingue et pille les magasins à outrance (comme le joueur finalement...d'où l'origine de la polémique concernant le jeu), et bien sur looter comme le dernier des branleurs.
Les Mathématiques, c'est comme les antibiotiques, ça se fait à l'automatique
Les développeurs principaux du jeu, Massive Entertainement à qui on leur doit l'excellent RTS World in Conflict sur PC (si vous ne l'avez pas fait, c'est un incontournable) passe cette fois-ci sur un système de jeu classique de ce qu'on retrouve dans pas mal de MMORPG (WOW en tête) ou dans des jeux de rôle/Hack'n Slash plus moderne comme Diablo III ou Borderlands. L'originalité du système par rapport aux précédents jeux cités, c'est sur le gameplay, The Division est un third person shooter des familles et également un RPG au sens mathématique du terme.
A l'image de Mass Effect, The Division fait la part belle aux tirs dans tous les sens et aux couvertures dérrière les cartons, les voitures, et autres abris de fortunes tant que les balles ne traversent pas, le classicisme du classicisme du TPS. En ce qui concerne ce côté-ci, malgré le côté peu original de la forme, le jeu reste fonctionnel, les commandes sont en béton et le personnage se déplace de manière fluide sans frustration. A la manière d'un Hack'n Slash, Ce sont vos loot et votre niveau qui va définir la patate de votre personnage, ceux qui comptent sur le skill, vous pouvez oubliez ce jeu et retourner sur un shooter PC. Le côté RPG du jeu lui rend les sensations un peu étrange au début, par exemple les headshot ne tuent pas les mobs du premier coup, ils auront plus de dégats mais ne seront pas mort sur le coup. Un parti-pris qui va en rêbuter certains.
Votre personnage peut monter jusqu'au niveau 30, les stats seront augmentés automatiquement, pas de choix possible, le jeu mets surtout en avant les loots que vous récupérez puis équipés, ce sont eux qui définiront qu'elle est votre style de jeu. Autre originalité, les perks et autres spécialités ne se débloquent pas par niveau mais via votre base d'opération. La base d'opération fait office de hub central dans le jeu, elle est divisé en quatre parties ; la première partie est la marketplace, vous avez possibilité de vendre tout votre bazouin et acheter d'autres armes et armures. Les trois autres parties (Sécurtié, Médecine et Technique) correspondent à votre arbre de compétences, plus vous collectez de points en fin de mission liés à ces parties plus vous débloquerez de section, plus vous développerez vos perks.
Dernière particularité de la forme de The Division vient de ses deux parties, en effet si la première partie se concentre sur une forme classique de jeu RPG classique avec un scénario, ses quêtes et autres missions annexes jouables jusqu'à quatre. La seconde partie propose une zone PvP, la "Dark Zone"où le principal intêret tourne autour de l'exploration, la survie et la chasse aux loot légendaires.
Lovely Town
Première chose qu'on remarque en arrivant sur la réplique de Manhatthan (échelle 5/10), c'est que le jeu est graphiquement bon, certes pas aussi propre par rapport à ce qui avait été montré à l'E3 2013 (Ubi et leur trailer bullshot, une grande histoire d'amour), mais finalement, le jeu s'en sort plutôt bien, il reste fluide en plus d'être varié en détail (décors à l'intérieur des bâtiments et à l'extérieur).
Le level-design du jeu est également réussi, le choix des développeurs pour la construction des niveaux et de l'environnement par rapport au gameplay est très judicieux même exemplaire par moments. Certains Raids (Mission principal) proposent même des niveaux en verticalité, on peut avoir des ennemis en hauteur ou contre-bas, ce qui laisse le choix à l'équipe de se disperser sur plusieurs niveaux afin de faire le nettoyage, ça rend les parties en ligne épique, ce qui est pour un jeu co-op est un point positif vous conviendrez.
La chasse au loot, la conquête de l'équipement "légendaire", "le truc qui pête du swag"qui est un des poins névralgique du jeu, le système de loot du jeu est assez bien réparti et assez varié par paliers de niveaux (puissance, type d'arme, etc). En plus des fameuses boutiques d'armes et d'équipement, Le système de craft mise en place par les développeurs permet de créer des équipements beaucoup plus puissants que ceux de base en ayant au préalable récupérer les plans durant votre exploration ainsi que des composants électroniques disséminés dans les magasins de la cité.
Mais si on en reste à cette distribution classique de loot, il conviendra que finalement The Division ne ressort pas des autres jeux de la catégorie MMO, mais Jésus inventa La Darkzone après avoir changé l'eau en vin et le pain en or. Enfin nous ne savons pas si c'est réellement Jésus mais le créatif qui est derrière cette feature vient de peut être sauver un jeu banal qu'on oubliera dans deux semaines.
La seconde partie du jeu, cette Darkzone est un peu le "Endgame" du jeu, une fois que vous avez retourner le contenu de la première partie, cette partie vous laisse dans une zone dévastée où l'objectif et de récupérer du loot légendaire. Excepté que vous êtes 24 autres joueurs à chercher du matos, et le seul moyen d'extraire le matériel trouvé est d'appeler un hélicoptère sur des zones définis, une fois appelé, tous les autres joueurs sont au courant. Qui dit zone "Pvp" dit généralement "massacre" entre joueurs, sauf qu'ici l'idée est de laisser la possibilité de tuer son compatriote ou non. Littéralement les développeurs laisse le choix au joueur de tuer un autre joueur pour voler le matériel collecté au risque d'être catégorisé comme renegat par les autres joueurs ou chercher soi-même son loot au rique de se faire tuer par un autre joueur. Le cercle vertueux de cette partie est très intéressante, elle permet d'instaurer une forme de tension et de paranoïa constante, elle dépendra surtout si vous êtes en groupe avec des joueurs que vous connaissez ou non, ou si vous êtes seul, de plus si vous mourrez, c'est double peine, vous perdez du crédit, des points d'XP et votre loot, encore plus pute que Dark Souls en terme de mort.
C'est propre, il y a de l'idée, mais ça reste Ubi
Le gros problème de The Division finalement, c'est que ça reste un jeu Ubisoft dans la forme et dans son fond, beaucoup de choses à faire de façon a faire perdre le temps au joueur pour qu'il ne puisse pas se rendre compte qu'il a jouer 4 heures au lieu des 30 minutes prévus. Malheureusement comme d'habitude, les activités se rejoignent tous sur le même point "tuer" du mob ( a par l'activité des scanners de virus, mais ça c'est le comble du fun).
Le scénario est également dans l'esprit Ubi, c'est banal, et c'est asseptisé de tout propos subversif qu'on pourrait trouver dans de grandes fiction post apocalyptique. Les grandes lignes du jeu sont inintérressante au possible, par contre son background est sympathique à suivre, les différentes écoutes, echo et autres rapport liés à l'infection où à la première vague des agents de la division apporte de la densité à l'univers instauré, et ça, c'est plutôt bon.
Le plus gros défaut du jeu et ceci c'est symptomathique des grosses boîtes de l'industire du jeu vidéo, c'est qu'il manque beaucoup de contenu, il manque par exemple des mode de jeu PVP, des activités diverses et variées pour étoffer le endgame. Sauf que cette tare est fait exprès par Ubi pour vendre du Pass Season, car tout ce manque viendra ce combler au fur et à mesure de la distribution des DLC, comme son grand copain Destiny. Une technique de pute, qui a tendance à prendre les joueurs de plus en plus pour des vaches à lait.
The Division fait le café en ce qui concerne les raids entre potes et l'excursion de Manhattan à quatre joueurs, on s'amuse, on loot, on canarde sévère mais on regrettera de ne pas être marqué par des situations épiques et uniques alors que tout à été fait pour que l'expérience soit formidable. Classique dans son approche, sans trop bouleverser les codes codifiés du genre par son gameplay classique et son univers post-pandémique générique, le Meuporg d'Ubisoft propose tout de même un level-design exemplaire et surtout une feature qui restera dans les annales du genre : La Dark Zone. Par contre doit-on le conseiller à ses amis ? Attendez six mois pour que la totalité soit à 60 euros (Jeu et Season pass inclus).