Il était gratuit. Il était le premier de la saga. Il était le plus grand, le plus fou.
Vous êtes l'élu pour sauver l'empereur du méchant sorcier. Pour ce faire, vous devez réunir les morceaux éparpillés du bâton du chaos. Déjà, on peut deviner qu'on ne sera pas noyé dans une intrigue boursouflée. Il faudra tout d'abord sortir de la prison. Oui, vous êtes en prison. Ne me demandez pas pourquoi l'élu est un pécore qui croupit en prison, et pas un gros barbare en liberté par exemple, je n'en sais rien. Arena inaugure l'introduction avec le héros en prison, rituel qui sera conservé pour tous les opus suivants de la saga. Je vous préviens, attention aux rats ! Ils vous tueront sans pitié en grignotant vos pieds avec leurs grosses dents de devant. Après chaque rongeur trucidé vous vous empresserez de sauvegarder et de sabrer une bouteille de champagne.
Lorsque vous sortirez enfin de la prison infestée de vermine, vous serez ébloui par le soleil et les bouillies de pixel. Attention, ça fait bobo aux yeux. Au niveau des interactions sociales, Bethesda a voulu faire épuré. Les souterrains sont peuplés de créatures qui n'aspirent qu'à vous tuer. Pareillement, la nuit, des malandrins rôdent dans les villes pour vous tuer. A l'inverse, le jour, tout le monde s'arrête à votre approche et vous propose des jobs très bien payés de transport de marchandise et de personne.
A vous l'immensité du terrain de jeux, tout le continent de Tamriel, de la taille de l'Australie ! A vous les fameux donjons générés aléatoirement, les personnages avec chacun un petit nom et une petite description. A vous l'absence de tutorial, les donjons interminables, les bugs, les sauvegardes à répétition, les allers-retours fastidieux, l'ennui.
The Elder Scrolls : Arena fait partie de ces jeux qui avaient deux trois idées sympas (le questionnaire pour choisir sa classe, les trucs génériques, les donjons de la quête principale) et beaucoup de fausses bonnes idées (l'immensité remplie de rien, la difficulté du début, le système de combat.) Chaque année depuis sa sortie Arena se prend une enclume sur la tronche. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'agonie est douloureuse à voir. Le véritable miracle, c'est que cela a marché suffisamment pour que Bethesda lui donne une suite deux ans plus tard, Daggerfall, un jeu digne de ce nom.