La série The Elder Scrolls a ceci de particulier qu’à chaque épisode on trouve des défauts, des trucs qui nous gênent, qui nous font dire que le jeu aurait pu être bien mieux, et pourtant on accroche toujours plutôt bien, malgré ça l’univers qu’on nous propose a toujours cet étrange pouvoir attracteur. Et Skyrim n’échappe pas à la règle. Les graphismes sont ternes mais restent beaux, le gameplay est commun mais plutôt jouissif, le scénario n’est pas exceptionnel et pourtant prenant... Bordeciel est imparfait, mais tellement charismatique !

Lorsque l’on entame Skyrim, on est vite plongé dans l’aventure. Assis à l’arrière d’une charrette menée par les soldats de l’Empire, on se réveille pour apprendre qu’on nous amène au gibet, accusé de trahison. Mais c’est au moment fatidique qu’un dragon ancestral décide de s’inviter à la petite fête. Profitant de la confusion générale, on finit par s’enfuir pour finalement découvrir le monde de Bordeciel. Et c’est beau ! Etonnamment, les graphismes ne sont pas exceptionnels, les environnements nous apparaissent bien vite ternes, comme si un filtre noir et blanc venait à moitié masquer notre écran, et pourtant il y a quelque chose de magique dans Skyrim. On peut noter cette direction artistique qui a fait du beau travail sur cet épisode, rendant un univers nordique à la fois crédible et varié. Un soulagement car on pouvait redouter que ce paysage du nord reste toujours le même. Mais non ! On voyage à travers montagnes enneigées et plaines rocailleuses, dans les ruines d’antiques cités, les marécages ou encore les forêts de conifères ou de bouleaux, et c’est chouette ! On ne peut cependant pas en dire autant des donjons, toujours générés sur le même modèle et dont la redondance s’avère hélas flagrante. Un bon point au niveau des cités par contre, qui elles sont très réussies, toutes différentes et apportent un vrai cachet au jeu.

En termes de gameplay il y a du bon comme du mauvais. Globalement Skyrim reste assez riche mais moins que ses prédécesseurs, on s’étonne que certaines bonnes idées de ses ainés n’aient pas été reprises, faisant de cet opus un jeu injustement amputé de quelques fonctionnalités sympathiques. Ceci dit, il y a pas mal de possibilités dans Skyrim. Entre les différentes armes et les magies que l’on peut avoir dans chaque main, la furtivité qui avouons-le est bien foutue, il y a plein de types d’approches qui vous demanderont de longues heures avant d’être toutes maîtrisées. Au niveau de la progression, on apprécie l’apparition des arbres de compétences certes simplistes, mais qui apportent leur lot de capacités sympathiques. La disparition des caractéristiques par contre nous laisse dubitatif, choisir entre un gain de santé, mana ou endurance à chaque passage de niveau, c’est bien maigre… Un gameplay qui s’avère malgré tout assez poussé et jouissif, mais qui aurait gagné à garder les fonctionnalités des précédents épisodes.
Un bon point demeure cependant : la disparition (ou du moins l’atténuation) de ce level-scaling exécrables des opus antérieurs. Pour rappel, le level-scaling c’est lorsque le niveau des monstres se calque sur le vôtre pour garder la difficulté, et c’est lourd ! C’est pour cette raison notamment qu’on se faisait éclater par de vulgaires gobelins dans Oblivion alors que les ogres géants ne représentaient pas de véritables menaces, ce qui avait le don de casser l’immersion. Un système que l’on ne retrouve fort heureusement pas dans Skyrim où les mobs restent à leur niveau de base. Si un voleur vous posera des difficultés en début de jeu, vous lui ferez clairement la peau sur la fin. Mais allez titiller un géant dès vos premiers pas dans Bordeciel et il vous offrira un aller simple vers l’au-delà (dans tous les sens du terme !)

C’est peut être du côté scénaristique que le paradoxe est le plus étonnant. En effet, le scénario est loin d’être transcendant ou même surprenant, un peu comme une banale histoire de fantasy inventée à la va-vite, mais il reste bizarrement prenant. On se laisse porter par cette histoire de fils de dragon dans laquelle on incarne ni plus ni moins un élu censé sauver le monde de la terrible menace de ces antiques bêtes ailées. Et pour cela on devra visiter tout Bordeciel, et soyez sûr qu’on sera amené à visiter des lieux splendides que je préfère ne pas nommer pour garder la surprise ! Notons que si le scénario de la quête principale n’est pas exceptionnel, il est de très loin supérieur à celui de Oblivion à peu près inexistant. Ensuite viennent les quêtes secondaires. Et là autant dire qu’elles sont plutôt redondantes et c’est dommage. Seules les 4 guildes représentent un réel intérêt. La guilde des assassins s’avère être une véritable déception comparée à celle de Oblivion, tellement charismatique, en revanche c’est la guilde des voleurs qui nous surprendra en bien dans cet épisode. Globalement les scénarios restent bons mais trop courts. Les événements s’enchainent rapidement si on rush les guildes et on en voit vite le bout. Pour cette raison je conseille fortement de savourer le jeu, de savoir mettre une quête en pause pour y revenir plus tard et ainsi profiter totalement de l’ambiance en visitant les différents lieux de Bordeciel.

Car c’est là la principale force du soft : un monde ouvert ancré dans un background fourni et cohérent. Un univers finement travaillé dans lequel on se plait à vagabonder au gré de nos envies à travers ces paysages magiques. L’essence des Elder Scrolls est donc bien respectée et l’immersion est totale. Malgré ces défauts, Slyrim nous plonge sans difficulté dans son monde d’une incroyable richesse. On se ballade et on découvre sans cesse de nouvelles choses insoupçonnées. Un jeu qui semblera peut être moyen à ceux qui ne feront pas l’effort de creuser, mais pour les autres il y a une foule de livres, documents ou pnj qui vous conteront histoires et légendes sur Bordeciel. J’ai pris un grand plaisir à m’informer sur les Dwemer et les Falmer, les divinités ou les conflits qui ont marqué Bordeciel, découvrant à quel point l’univers de ce jeu est fouillé. Les Elder Scrolls reposent sur toute une mythologie que l’on peut découvrir dans le jeu et c’est à force d’apprendre que l’on s’approprie ce monde toujours plus familier.

En conclusion, The Elder Scrolls V n’est pas exempt de défauts puisqu’il contient son lot de bugs, de manques ou de choix pas forcément pertinents. Mais on le lui pardonne cependant, car il possède d’indéniables qualités qui découlent principalement de sa richesse de contenu et de possibilités. On éprouve un réel plaisir à tracer notre propre chemin, à écrire notre propre histoire dans ce monde fortement immersif qu’est Bordeciel.
Gilraen
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le 4 oct. 2013

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Gilraën

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