The Elder Scrolls V: Skyrim par Johnny_Boy
Aujourd'hui, j'ai réalisé qu'il était temps de mettre à jour ma critique de Skyrim et d'en écrire une qui colle plus à ma façon de ressentir ce jeu après bientôt une centaine d'heure de ma vie passé dessus.
Quand j'ai posé mes mains sur ce jeu pour la première fois j'ai été dégoûté, dégoûté de ce que Bethesda nous propose en 2011. Moi qui avais beaucoup aimé Oblivion j'avais l'espoir que ce nouvel opus des Elder Scrolls soit un Oblivion puissance 10, un Oblivion 2 fois plus beau, aux animations enfin crédibles, aux quêtes Fedex nettement diminué pour laisser place à des quêtes captivante aux scénarios bien écris, à l'IA enfin travaillée, au caractère design et à la direction artistique qui tiennent la route, à un système de combat évolué, et j'en passe...
Sur beaucoup de ces points j'ai été déçu, très déçu. Dès les premières minutes on "subit" une cinématique en temps réel d'au moins 10 minutes, (étrange pour un jeu de rôle dont on vante la liberté totale d'action) dans laquelle on a le temps d'observer un peu les décors, les premières textures qui semblent plutôt moches, les premières animations si "particulières" des PNJ des jeux Bethesda, ou encore la multitude de bugs de collision qui font la renommée de leur jeux également. C'est à cet instant qu'un frisson me parcours l'échine et que je me dis : « Et merde, je vais me taper un Oblivion sous la neige » sans trop y croire toutefois.
A cet instant débarque le premier dragon du jeu. Dommage, je ne suis pas du genre à fantasmer sur les dragons et surtout les combats épiques à répétition contre les grosses bébête, j'espère qu'ils ne comptent pas uniquement là-dessus pour que je me mette dans la peau de ce héro venu de nulle part. Je commence ensuite ma première ballade dans Bordeciel, certes, c'est joli, mais il ne faut pas trop s'approcher des textures sous peine de se croire dans Minecraft. (Ok, j'exagère à peine...) Soit, les graphismes ne font pas tout dans un jeu vidéo, loin de là, mais quand même, j'avais mis tant d'espoir dans ce jeu que chacun de ces petits détails négatifs depuis le début de ma partie m'ont fait l'effet d'une aiguille qu'on me planterait un peu partout vicieusement et aléatoirement à plusieurs reprise juste au moment où je m'y attends le moins, ça pique quoi, merde !
Les PNJ rencontrés dans le cadre de ma première ballade n'améliorent pas mes impressions. Certes, un effort a été fait depuis Oblivion (encore heureux) mais les animations bien qu'améliorées sont toujours très limite, le syndrome « bâton dans le c** » est toujours bien présent, et certains ne touchent même pas le sol, on est bien dans un jeu Bethesda.
La dizaine d'heure qui suivra ce début remplis de petites déceptions continuera à achever ma motivation, système de combat bourrin, beaucoup de quêtes beaucoup trop simples dans leur écriture qui n'offrent que peu de surprises, incohérences dans les dialogues et les relations avec les PNJ. Sérieusement, vous connaissez beaucoup de type qui risquent sa vie pour la moitié de la population d'un village après 10 secondes de dialogue avec chacun, juste parce qu'il est gentil ? « Salut, on se connaît pas mais oui je vais t'aider à transmettre un message à ta belle-sœur qui se trouve à l'autre bout de Bordeciel, je suis un gentil ! Ah tu veux que je te rapporte 3 oignons et 2 carottes pendant que j'y suis ? Pas de problèmes ! Mais au fait, qui es-tu? »
Le jeu est truffé d'incohérence et de petits défauts, partout ! Pourtant à un moment donné, je ne saurais expliquer ni quand ni pourquoi, le jeu change de saveur, on commence à apprécier certaines quêtes qui nous sont offertes, on se rend compte que l'incohérence de certaine quête Fedex est un détail face à la cohérence générale de l'univers de Skyrim qui elle est impressionnante, tout est lié, chaque PNJ, chaque ville à son histoire, son architecture, ses habitants propres, tous uniques.
On visite de plus en plus de lieux et la qualité de la direction artistique du jeu nous saute à la gorge, on s'émerveille devant l'âme de certaine ville, donjons, ou simple monument croisé sur notre chemin. La carte est impressionnante de diversité, des montagnes enneigées aux marais poisseux, en passant par des forêts ou aux immenses chutes d'eau glissant sur le flancs des montagnes, petit à petit, on se sent un peu plus dans notre élément, petit à petit et contre toute attente, on se crée son rôle dans Skyrim.
Doté d'un contenu absolument faramineux, et d'un souci de cohérence générale et artistique, Skyrim, finit par nous happer totalement sans que l'on ait réellement compris ce qui nous arrivait. La déception des premières heures de jeu se transforment en une épopée, certes truffée de défauts, mais passionnante. En ce sens Bethesda a réussi son pari en créant un jeu de rôle d'une densité incroyable, qu'une qualité visuelle artistique sans précédent selon moi pour ce studio et finalement d'un jeu qui marque un joueur à jamais. Parfaitement imparfait, je défie quelconque joueur de ne pas avoir un petit frisson de nostalgie quand dans 5 ou 10 ans, peut-être dans un prochain Elder Scrolls, on évoquera le nom de Bordeciel...