You may say I'm a Drummer

Les préquelles partent avec un certain handicap : 1- On y explique des choses qui n'avaient pas besoin d'être explicitées et se portaient très bien sous forme d'inconnues ou d'allusions 2- On connait déjà la fin, ce qui ôte une énorme dose de tension, puisqu'on sait notamment que le protagoniste s'en sort, et dans quel état.

Dans le cas de The Expanse, si vous avez vu la série, vous savez très bien que Camina sortira indemne de ces mésaventures spatiales, même quand elle se retrouve dans une merde noire et que ses chances de survie semblent infimes. Vous pouvez dire adieu à toute tension dramatique, mais on reste curieux de savoir comment elle s'en tirera.

Si vous n'avez pas vu la série, vous pouvez immédiatement passer votre chemin, car ce petit jeu n'a que peu à offrir au-delà d'un fan service que j'ai trouvé correctement exécuté. En revanche, si comme moi, vous êtes friand du personnage de Camina Drummer et avez un petit faible pour son interprète, Cara Gee, ces 5 épisodes sont un cadeau inattendu. Je suis agréablement surpris de voir Telltale lui dédier sa mini-série, car ce n'était pas le choix le plus évident.

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À mon sens, la qualité d'un Telltale est inversement proportionnelle à la quantité de gameplay 'traditionnel' que ses développeurs essayent d'y fourrer au chausse-pied. Ces moments à la troisième personne où l'on fouille des décors, ou marche d'un lieu ou d'un NPC à l'autre, ne m'ont jamais semblé plaisantes ou pertinentes, et je les soupçonne de n'exister que pour allonger artificiellement la durée de vie des jeux.

Leurs meilleures créations restent pour moi "The Wolf Among Us" et la saison 2 de "The Walking Dead", dans lesquels on vous demande presque exclusivement de faire des choix de dialogues et d'actions, en limitant au maximum les séquences dans lesquelles vous contrôlez directement votre personnage.

The Expanse est loin d'avoir autant de bon sens et vous collera donc d'incessantes séquences d'exploration spatiale, de déambulation dans de longs couloirs et autres coursives vides, parfois émaillées de communications radio. Le rythme en souffre fortement et ces 5h auraient pu avantageusement en durer deux de moins si on avait coupé toute la merde inutile qui sert de remplissage entre les moments où l'intrigue avance réellement.

Ce n'est pas pour autant un naufrage total car - une fois n'est pas coutume - les contrôles du personnage ne sont pas trop déplaisants et suffisamment originaux pour rendre le truc un peu exotique et contribuer à l'ambiance d'exploration spatiale et de pillage d'épaves. Il y a même quelques moments de grâce où l'on se retrouve à flotter dans des champs de débris avec de jolis panoramas qui m'ont rappelé les quelques bons moments de Dead Space 3.

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Le jeu a été critiqué pour le manque d'impact de ses choix. Soi-disant, si vous refaites le jeu en prenant d'autres décisions, les variations sont marginales. Je ne me suis pas amusé à le vérifier, mais les décisions que j'ai dû prendre au cours de mon aventure me semblaient souvent difficiles et importantes, et c'est tout ce qui compte pour moi.

Dans la pure tradition de Telltale, ces décisions vont du trivial au vital, au point que vous décidez du destin de la plupart des personnages, et j'ai parfois regretté des choix aux conséquences funestes dont je n'avais pas pleinement mesuré les répercutions.

Petit format oblige, The Expanse n'a pas le temps de raconter grand-chose et n'a que peu de personnages, mais cette concision le sert plutôt bien. Les moments de tension et d'émotion sont bien amenés et bien rythmés, si on pardonne les phases d'explorations pas palpitantes, et je me suis senti investi dans sa narration du début à la fin, ce qui est réellement tout ce que je demande à un jeu du genre.

The Expanse n'est pas un Telltale majeur que je recommanderai chaudement autour de moi. C'est un bon moment pour les fans de la série et de Camina, et un jeu très dispensable pour n'importe qui d'autre.