INTRO
C'est l'histoire d'un gars qui découvre cette pépite en l'an de grâce 2024, même si elle existe depuis 1 an déjà. Hé oui, il faut croire que je reçois les informations en retard, c’est peut-être ma box internet qui capte mal.
Pour résumer, je dirais que ce jeu est l’exemple même d’un bon free-to-play multijoueur, phénomène rare aujourd’hui. Il n’est pas exempt de tout défaut mais laissez-moi d’abord vous expliquer pourquoi j’ai pu passer 60 heures sur ce jeu depuis février. Enfin, à part le fait que je sois un gros geekos à lunettes..
MODES DE JEU
Le principal mode de jeu, sans renverser le monde vidéoludique, montre que les développeurs (du studio indépendant Embark Studios) savent sortir des sentiers battus. Dans le mode « Encaissement », soit la plupart de vos parties, vous serez avec 2 coéquipiers. Il faudra déverrouiller un coffre, attendre un peu donc, puis l’acheminer jusqu’à une borne d’encaissement, puis patienter de looooongues secondes avant que l’argent ne soit reversé sur la cagnotte de votre équipe. Sauf que 3 autres équipes convoiteront aussi votre coffre, vous forçant à le protéger coûte que coûte, en vous servant notamment de vos divers gadgets. J’en reparlerai plus tard. Le mode normal se fait avec 4 teams de 3 et 2 coffres simultanément dans l’arène, mais je conseille pour débuter le mode « Encaissement facile », avec seulement 1 encaissement à suivre à la fois et 2 équipes adverses.
Donc comme je le dis, je félicite déjà les développeurs d’amener un peu de changement avec de nouvelles idées plutôt que de se taper le 50ème battle-royale de l’année. Mais d’autres modes sont encore possibles. Pour les fanas de COD boostés aux vitamines, je recommande le mode « Pluie de pièces », où chaque élimination rapporte un jeton à encaisser, en plus des coffres disponibles dans l’arène.
Le nouveau mode de jeu apporté par la saison 2, lui, permet de mieux apprécier l’expérience solo. En effet, c’était l’un des reproches faits à The Finals, puisque le jeu pousse beaucoup à l’esprit d’équipe. Embarquer des potes sur Discord est presque un pré-requis pour certains modes. Ce nouveau mode donc, sobrement intitulé « Bras de fer », est un peu l’équivalent de la charge dans Overwatch ou du siège dans Paladins. Vous avez une plateforme volante, et avec 4 coéquipiers, vous devez la faire avancer un maximum en restant dessus, tout en la protégeant des incursions de l’autre équipe. L'esprit d'équipe reste important certes, mais vous pouvez très bien vous amuser seul, tant que vos mates ne jouent pas comme des billes.
GAMEPLAY
Abordons en premier l’atout majeur du jeu, qui a été mis en avant par le studio : le moteur qui permet la destruction presque totale de l’environnement. Vous entendez bien, vous pouvez détruire les murs, le plafond, voir les immeubles. Et ça a une incidence très grande sur le gameplay. Vous pouvez surprendre vos alliés en cassant le sol sous eux ou sous la borne d’encaissement par exemple. Alors, oui, certaines zones ne sont pas destructibles, mais dans l’ensemble, je n'ai jamais ressenti de frustration puisque les zones jouables sont à 90% destructibles au moins. Cette impressionnante technique a pu être mise en place par les développeurs puisqu’une bonne partie d’entre eux est issue de DICE, le développeur de Battlefield. Et quand on voit le flop de Battlefield 2042, on se dit qu’ils ont eu raison de quitter le bateau avant qu’il ne sombre.
Le cœur du jeu, c’est son gameplay nerveux. Tout va vite, on se déplace vite, on arrive vite dans des confrontations avec d’autres joueurs, pas comme dans les battle-royale où tu passes 20 minutes à récolter du stuff pour te faire sniper par un mec dans un buisson. Même les morts des alliés ne sont pas punitives, vous pouvez embarquer leur statuette après leur mort puis les réanimer tranquillement dans une maison. Et malgré le TTK (time-to-kill) assez élevé, ce qui laisse l’occasion de contre-attaquer, tout pousse au mouvement. On est loin d’un CS où tu meurs direct parce que t’as montré 1 cm de ton cuir chevelu.
Pour les armes, je ne vais pas tout lister parce qu'on y serait encore demain, donc je vais juste vous partager mon expérience personnelle. Vu que je vise comme un pied, n'en déplaise aux ravagés d'Aim Labs, je me suis porté vers l’épée, le lance-grenade et le lance-flamme. Resplendissant par la finesse de mes attaques, certains me surnomment même "Le Depardieu de The Finals.". Mais des joueurs plus skillés préféreront une AK, un pompe ou un sniper. Les armes de corps à corps comme la masse sont également intéressantes.
Concernant le personnage que vous incarnez, ce jeu n’est pas un hero-shooter, comme peuvent l’être Team Fortress, Overwatch ou Valorant, mais un class-based FPS, puisque l’on vous demande de choisir parmi 3 classes : « Plume », si vous voulez jouer de manière rapide et agressive, mais vous aurez peu de vie, « Moyen » si vous voulez être le soigneur de votre équipe et avoir plus de vie, ou « Lourd » si vous voulez avoir beaucoup de PV et jouer le tank pour vos alliés. La taille des hitboxes influe aussi sur le gameplay.
Les spécialisations, armes et gadgets sont rattachés à chaque classe et sont facilement déblocables. En effet, vous commencez un peu désavantagé avec l’équipement de base, ce qui vous force à jouer un peu pour obtenir les choses que vous voulez. Honnêtement, je trouve ça plus motivant que frustrant, mais c’est à l’appréciation de chacun.
Pour l’instant, 3 spécialisations se rattachent à chaque classe. Ces capacités se rechargent très vite et c’est donc important de bien choisir en fonction de votre style de jeu. Le « Plume » optera pour des spécialisations de discrétion (invisibilité) ou d’agilité (grappin et dash), le « Moyen » pour du soin ou une tourelle de garde, et le « Lourd » pour une charge vers l’avant ou un bouclier. Je ne cite pas tout mais voilà l'idée.
Les gadgets, eux, sont également très variés. Il y a tout type de grenade, de mines, de tourelles, de protections... Ces 3 compétences se rechargeront plus lentement, mais elles seront à ne pas sous-estimer, tant elles peuvent influer sur la partie.
Je note quand même quelques problèmes de métas difficilement contrables, comme les équipes avec 3 "Lourds" à la masse, ce qui fait que la borne d’encaissement est tout simplement inaccessible puisqu'on meurt instantanément dès qu'on essaie de la voler, ou les "Légers" qui se mettent au sniper à l’autre bout de la carte, ce qui les rend inatteignables. Mais Embark a l’air d’écouter les retours de la communauté donc je ne me plains pas.
DIRECTION ARTISTIQUE
Encore une fois c’est très personnel, mais j’adore l’ambiance de The Finals. Les graphismes sont très beaux : bon d’accord on est en 2024, on sait que certains joueurs ne jurent que par le nombre de polygones par rocher, mais c’est quand même appréciable. Le thème... heu... électro-futuriste est très bien retranscrit. Pour expliquer vite fait le lore, on est dans un futur pas trop lointain, où les gens s’affrontent dans des simulations en réalité virtuelle, pour remporter du vrai argent. On est donc dans une mise en abîme, puisque vous jouez un type, qui joue lui-même devant des milliers de gens. C’est alors le principal sport de l’époque, et puis de toute façon, si vous voulez creuser, vous n’avez qu’à écouter les commentateurs (des voix générées par de l’IA en fait), à observer autour de l’arène le public, et à fouiller les maps à la recherche des sponsors de l’évènement. Parce que le jeu est aussi une satire du capitalisme, ça fait quand même réfléchir haha. On est donc sur des arènes très colorées, et des contrastes entre endroits naturels et historiques et immeubles futuristes. Pour ceux qui connaissent, une partie d’Embark avait travaillé sur Mirror’s Edge, et ça se voit très bien dans le ton qui est donné aux maps. On a le retour constant de deux duos de couleurs : noir-jaune et rouge-blanc et ça marche très bien, c’est du bonbon pour les yeux.
Les graphistes ont bien taffé, les skins eux aussi sont beaux, avec des survêts, des couleurs flashis et des néons un peu partout. Le fait de rendre le jeu cool et moderne est très réussi, je trouve. Et ces cosmétiques, même si elles font la rentabilité du jeu, gratuit je le rappelle, ne sont pas du tout là pour servir un modèle économique honteux, selon moi. Un grand nombre de skins sont disponibles gratuitement, seulement en jouant au jeu, et ils sont réussis. Si vous voulez vraiment supporter les devs, vous pouvez, les skins payants sont encore plus beaux, mais on est loin d’un jeu comme Fortnite qui sort des skins à la pelleté et qui fait un partenariat commercial par semaine.
Les arènes sont inspirées pour la plupart de la vie réelle, avec Monaco 2014, Séoul 2023 ou Las Vegas 2032, même si deux d’entre elles sont plus artificielles : Skyway Stadium et SYS$HORIZON. Mention spéciale à la dernière carte, qui fait contraste par rapport aux autres, et qui retranscrit bien l’ambiance chillwave avec ses immeubles violets et son soleil stylisé. Oui, les cartes ne sont qu’au nombre de cinq, je suis d’accord que c’est regrettable, mais quand on connaît la quantité de travail à abattre pour rendre chaque centimètre destructible, moi je dis « Chapeau, les gars (et les filles évidemment) !» Puis la météo et l'heure de la journée sont variables, pouvant transformer un calme journée d'été ensoleillée en un soir orageux d’automne. Et des évènements surviennent pour apporter de la difficulté aux joueurs, comme le mode gravité lunaire, pour imiter Buzz Aldrin et Neil Armstrong en 1969, ou l'attaque de rayons lasers venus du ciel, en référence direct au fameux Space Invaders.
Et même si je sors là du champ du visuel, je tiens à féliciter les compositeurs de la bande-originale, qui collent parfaitement à l’ambiance du jeu. Pour la saison 1, on était plus sur de la musique un peu électro-funk, qui donne envie de bouger la tête, et pour moi c’est du pain béni. Je ressens ce frisson en les écoutant, que nos amis anglophones appelle communément "eargasm". Mes mots sont pesés, j'ai oublié de dire que je ne venais pas de Marseille d'ailleurs. En revanche, les musiques de la saison 2 m’ont moins plus, même si c’est très subjectif, puisqu’elles tenaient plus des musiques 8-bit, la saison étant tournée vers les jeux rétros.
CONCLUSION
Pour conclure, je recommande « The Finals » à tous les fans de FPS nerveux, celui-ci surpassant largement COD et le néant créatif d’Activision ces dernières années et pouvant attirer les fans de Battlefield en quête d’un moteur de destruction qui fonctionne parfaitement. Je retrouve aussi des similitudes sur certaines mécaniques à Apex Legends. Mais je recommande aussi ce jeu aux noobs, moi-même n’étant pas spécialement adepte de FPS, l’expérience étant encore meilleure avec 2 potes sur qui crier dessus. Il vous sera alors nécessaire d’avoir un bon PC, une PS ou une Xbox, le jeu étant crossplay.