Le jeu est poétique et mélancolique, c'est indéniable.
Il est lent, comme le pas de cette vieille dame que l'on accompagne.
Son ambiance monochrome rend nostalgique, et lorsque la musique démarre alors que cette charmante mamie s'assied, on sent le coeur qui se sert, le poids dans l'estomac face à cette âme si seule.
Parfois, elle s'en ira de nouveau dans sa longue existence désormais solitaire, la démarche toujours aussi mesurée et claudicante.
Et d'autre fois, sa tête tombera sur sa poitrine, et sa canne s’effondrera sur les froids graviers du cimetière, comme le dernier soubresaut de vie agitant le corps et l'esprit de cette pauvre femme.
Faire ressentir la tristesse et la fatigue d'une personne âgée, voilà une prouesse remarquable de Tale of Tales, et pour cela The Graveyard aurait mérité une excellente note si il avait été, par exemple, un court-métrage ou une petite nouvelle.
Le problème c'est qu'il est supposé être un jeu vidéo et s'en sort très mal: l'interactivité ultra-limité, le contenu aussi, et le prix excessif de 5 euros pour à peine 5 minutes de jeu c'est trop cher, car on y revient pas forcément.
Tale of Tales devrait essayer de penser à d'autres supports de travail parce qu'ils ont vraiment des idées fabuleuses, des sentiments à partager et des histoires à raconter, mais qui en l'état passent aux yeux des joueurs pour de la poésie snob et se foutant de l'acheteur; et c'est vraiment dommage.