Après Ico et Shadow of the Colosus, The Last Guardian était probablement l'un des jeux les plus attendus de l'année. Et même si malheureusement le chef-d'oeuvre n'est pas au rendez-vous en ce qui me concerne, il est clair que Ueda ne fait rien comme les autres.
Le jeu vous met dans la peau d'un petit garçon qui se réveille couvert de tatouages étranges à côté d'une immense bête qu'il nommera Trico. Au départ craintifs l'un envers l'autre, ils devront apprendre à se connaître et s'aider mutuellement afin de pouvoir s'échapper du lieu dans lequel ils semblent enfermés. L'histoire est encore une fois particulièrement poétique et laissée à l'appréciation du joueur, l'univers étant très ouvert et mystérieux, même si il y a tout de même une voix-off qui explique pas mal d'éléments du scénario.
Niveau gameplay, vous allez pouvoir courir, sauter, grimper, longer des rebords... exactement comme dans Ico. Mais cette fois-ci vous aurez un allié de taille en la personne de Trico, à qui il va falloir donner des ordres afin de progresser dans l'aventure. Une fois sur son dos, vous pourrez lui demander de sauter sur des plate-formes inaccessibles autrement, de briser certains obstacles, ou encore de combattre pour vous. Car oui, de temps en temps, des armures vivantes essayent de vous enlever (telles les ombres de Ico). Mais voilà, Trico étant un savant mixe entre un chat, un chien, un griffon et Chewbacca, il ne sera pas toujours évident de lui faire entendre raison, et il n'est pas rare de bloquer à un endroit parce que monsieur ne veut pas sauter. Ces quelques petits "bugs" cassent un peu le rythme du jeu et nous sortent de la poésie, ce qui est assez dommage. Après, toutes les personnes qui auront eu un jour un chat ou un chien ne seront pas trop dépaysées, et il est finalement assez normal de ne pas pouvoir se faire obéir de temps en temps. Le seul truc un peu dommage, et ça dépendra complètement du joueur, c'est qu'à titre personnel, la fin ne m'a pas émoustillé le moins du monde...
Pour finir sur l'aspect graphique, et bien oui ce n'est pas au top niveau, mais très sincèrement ça n'a aucune importance, car la direction artistique est encore une fois en béton armé. L'architecture des lieux est stupéfiante, et la grandeur de certaines structures donne le vertige. La musique aussi est excellente. Mais ce qui surpasse tout ce que la création a fait depuis les temps immémoriaux, c'est bien l'animation de Trico, qui rend la bestiolle plus attachante que jamais.
Bref, The Last Guardian est assez inégal, mais offre une nouvelle fois une expérience hors du commun et qui contraste avec toutes les autres productions actuelles.