Le premier paragraphe est spoilant.
Surinterprétation ou métaphore ?
Tu croyais qu'on l'avait pas vu ta grosse métaphore Hironobu? D'ailleurs, ça n'a pas l'air de s'être passé tout à fait comme prévu.
Je t'ai vu venir quand tu as dit "L'étranger maintenant qu'il est partit va pouvoir créer de nouveaux mondes et cesser de drainer l'énergie de la planète pour faire quelque chose de monstrueux (la guerre)" ... C'est toi l'étranger pas vrai? Et les deux parties, te représente toi et M. Uematsu? Et quand vous êtes réunis c'est sensé tout défoncer?
Vantard va!
Et Dagran c'est SquareEnix en général qui vous manipulait (mais vous vous êtes rebellé !) ? Ou alors est-ce plus personnel encore?
Et la fin, après les crédits, c'est clairement un message pour nous, le joueur : "Let's go Callista." avec le chemin baigné de lumière. Tu nous invite à te suivre dans tes prochaines créations, petit fripon!
Tout ceci me laisse à penser que The Last Story est un message de Sakaguchi destiné à SquareEnix, à l'industrie et aux joueurs : "Regardez ce que l'on va faire maintenant".
Et la lumière fut
Malheureusement si le message est clair, le jeu en lui-même ne se hisse pas au rang de "coup de force", même si il reste plutôt bon.
Les personnages sont bien écrits (je pense surtout à Syrenne en fait, mais pas uniquement) et quelques bons mots sont échangés lors de certains dialogues (je pense surtout aux vannes que les protagonistes se balancent).
Le character design est particulièrement réussi d'ailleurs. Tous les personnages sont réussis.
Dialogues qui sont aussi mis en valeur par une mise en scène qui, toujours solide, a quelques moments de grâce (combats au sommet de la tour des preux entre autre).
Le système de combat est unique et assurément l'un des points fort du titre. A la fois dynamique et tactique il force le joueur à utiliser tous les aspects du gameplay (pouvoir de l'étranger, assault, arbalète, vue tactiques, combos...).
Le rythme est parfaitement maîtrisé, aucuns creux n'est à noter durant la grosse vingtaine d'heure (26 pour ma part) que dure le jeu.
Et la lumière fut... contrastée
Le scénario est, de son coté, bien plus mitigés. Si celui-ci se laisse suivre dans son ensemble, il y a plusieurs passages qui repousseront les limites de la suspension de crédulité consentie au titre. C'est parfois suffisamment mauvais pour que ça en devienne gênant. Il faudra donc ne pas être trop sévère de ce point de vue, sous peine de lâcher sa manette.
La traduction française est plutôt mauvaise. Le sens général est présent, mais la plupart des subtilités sont passées à la trappe ou très mal adaptés. Pas le temps? Pas l'envie? Dommage en tout cas.
Les voix anglaise passent, même si de la VO (ou encore mieux : les deux) aurait été souhaitable.
Côté musique c'est pas mal, mais indigne d'Uematsu, j'en attendais tellement mieux. Le thème principal est malgré tout très bon.
Rush hour
Maintenant parlons de ce qui est vraiment insupportable. Et commençons par ces chutes de frame rate abominable. Le jeu tourne régulièrement à 15-20 fps. Parfois sans raisons apparentes.
Est-ce acceptable de livré un jeu souffrant d'une telle tare en 2011? Non.
De même le level design est d'une tristesse à s'en arracher les yeux. Des couloirs avec des blocs partout suivis de grands espaces avec des blocs partout ad nauseam. Le tout finement souligné par les textures immondes de la Wii, renforçant l'irrespect général porté aux décors. Le château remporte la médaille d'or du level design pourri, avec la salle de réception uniquement accessible par les chambres des occupants au deuxième étage. "Invendable", selon l'aveu même de Stéphane Plaza.
Les quêtes annexes à faire dans Lazulis, la seule ville de l'aventure, serviront à illustré la définition de classique dans les dictionnaires du futur. Les PNJ ne vivent que pour leur quête et pour donner une récompense au joueur. Je n'arrive pas (plus?) à y croire.
The Last Paragraphe
Malgré ses nombreux défauts, The Last Story parvient à s'attirer la sympathie de son joueur, grâce à son exécution, ses personnages et ses messages positifs (bien que très mal amenées) mis en évidence (écologie, respect de la différence, justice). On aurait presque envie de voir une suite avec la même équipe qui aurait appris de ses erreurs. Il faut juste être tolérant et patient avec lui, comme avec un enfant arriéré, pour que ce jeu vous révèle ses très bonnes intentions