La série des "The Legend of Heroes" est une série qui date, mais dont j'ignorais l'existence il y a encore quelques années. Pourtant, convaincu par le trailer de Cold steel 1 dans Akiba's Trip: Undead or Undressed, je me suis jeté sur le premier. L'expérience s'était avérée très convaincante et j'ai attendu sa suite avec une certaine impatience ( j'avais bien tenté de me le faire en Japonais, mais vu son histoire, c'était perdu d'avance). Et pour le coup, je dois avouer que l'attente était justifiée: soyons claires dès à présent, Cold Steel 2 est une putain de tuerie!

Attention: si vous tenez à lire la suite de cette critique, je vous conseil très fortement de vérifier que vous ayiez bien fini Cold Steel 1!

Trista, Iseut et les autres

L'histoire débute un mois après la fin du premier opus: Rean (qui était jusqu'alors dans un petit coma des familles) se réveil alors près de l'armure géante dont il avait pris possession à la bataille de Trista et du chat qui parle. Vous l'aurez probablement deviné, Rean est tout sauf de bonne humeur quand il apprend que un mois s'est écoulé depuis le jour où il a, malgrés lui, abandonné ses camarades et vous comprenez que son premier objectif sera de réunir sa classe... Mais pas que! Car pour des raisons (évidentes) dont je ne parlerai pas, sa soeur et la princesse Alfin sont enlevées et retenues en hotages. Le scénario de Cold Seel 2 est partagée en plusieurs actes: dans le premier, vous serez amener à réunir votre classe via une progression similaire à celle du premier opus. Toutefois, c'est à partir du second act que Cold Steel 2 se démarque réellement de son prédecesseur: fini l'enchaînement d'évènements façon Cold Steel 1, Cold Steel 2 offre la possibilité de se balader dans l'empire d'Erébonia à sa guise. Bien évidemment, il y a toujours le fait d'accomplir certaines missions avant de pouvoir avancer dans l'intrigue principales mais c'est tout de même moins redondant que dans Cold Steel premier du nom. La fin est assez intéressante: alors que l'on a vaincu ce que l'on pensait être le boss finale suivi DU twist, le jeu propose deux actes supplémentaires. Le premier nous fait jouer deux personnages issus d'autres opus de la série "The Legends of Heroes" et le second nous propose la fin de l'année scolaire de la classe 7, avec en prime un dongeon à la persona 3 où l'on peut au passage jouer certains antagonistes (dont Crow). Le combat avec le boss finale de celui-ci se démarque des autres boss du jeu: au lieu d'avoir une ambiance épique, il possède une atmosphère très "feel good" assez originale (tout comme la fin). Vous l'aurez compris, en plus de développer les relations géopolitiques de son univers, Trails of the Cold Steel 2 tente de se démarquer de son prédécesseur via une structure différente.

Un casting un peu moins cliché

Si le scénario marche si bien, c'est aussi grâce aux personnages: certes il y a le roster que l'on avait appris à connaître dans le premier qui n'ont (évidemment) pas changé depuis l'opus précédent, mais nous faisons aussi plus ample connaissance avec les antagonistes (en particulier ceux que nous avons pu découvrir à la fin de Cold Steel 1). Et le jeu n'est pas plus avare vis-à-vis de leur développement: certes, ils ne respirent pas l'originalité, mais ils sont tous attachants ou intéressants à leur manière. Toutefois, s'il fallait n'en retenir qu'un antagoniste, ce serait évidemment Crow. Ici, sa backstory est mise à l'honneur et son importance est infiment accentuée. Cependant, malgrés sa position, Crow n'en reste pas moins un personnage assez joviale: il blague sur la situation, parle de sujets légers et encourage les protagonistes à se dépasser. Il n'agit même pas comme un fou, juste comme quelqu'un d'apaisé. Et je dois avouer que bien qu'étant un amateur de personnages tragiques, un tel personnage apporte un peu d'air frais. Surtout que celà rend la relation entre lui et Rean beaucoup plus intéressante. Ah oui, j'avais oublié de le préciser, mais Cold Steel 2 détaile beaucoup plus en détaile l'histoire de l'empire d'Erebonia, notamment la fameuse guerre des lions. Pourquoi je parle de ça? Eh bien tout simplement parce qu'elle a une influence dans la relation entre ces deux-là et ils sont bien sûr plus ou moins destinés à s'affronter. Cependant, à l'inverse d'autres RPGs comme par exemple Suikoden 2 où ce type d'affrontement est traité tragiquement, ici bien que les enjeux soient réels le traitement est beaucoup plus léger. Rean quant à lui évolue de la même façon que dans le premier, c'est-à-dire lentement mais sûrement. Il est juste assez "faible" émotionnellement pour que l'on puisse s'identifier à lui sans pour autant enchaîner connerie sur connerie. D'ailleurs, je trouve que Sean Chiplock (sa voix anglaise) s'en sort vraiment bien, arrivant à merveille à retranscrire l'aspect "parfait mais doutant de lui". Au passage, la VA de ce jeu est généralement de qualité et si certaines voix tappent sur les nerfs (je pense surtout à Rachel Hirschfeld prenant une voix beaucoup trop aigue avec le personnage d'Alisa), d'autres sont vraiment très bonnes (mention spéciale à, comme je l'ai dit, Sean Chiplock, mais aussi Charger Tomlee en tant que Crow). Dernier point concernant les personnages: le jeu propose plusieurs romances/bromances. S'il est clair que les développeurs privilégient une d'entre elles, l'option reste la bienvenue (surtout qu'à l'exception de celle avec Towa, elles restent relativement bien écrites).

Tout est passé dans la bande son

Hélas, il faut maintenant parler du défaut principale du jeu: le jeu a bon nombre d'années de retards niveau graphismes. Les environnements ne sont pas grands et les textures manquent cruellement de détailes. On sent que Falcom n'a pas autant d'argent que les grosses companies. Fort heureusement, deux choses font passer la pilule: la direction artistique (au niveau des couleurs) et surtout, la bande son. A la fois variée et sublime, la bande son de Cold Steel 2 prouve encore une fois que sur le point musicale, Falcom n'a absolument pas à rougir face à Square ou Bethesda.

LA BAGARE

Le gameplay n'a pas réellement changé depuis l'opus précédent: il s'agit toujours d'un tactical RPG classique, mais efficace et surtout, juste (sauf pour certains combats scénarisés où les ennemis vous enchaînent sans que vous ayiez le temps de faire quoi que ce soit). Toutefois, quelques trucs font leur apparition: tout d'abord, le système d'éveil. Il était déjà pas mal teasé dans le 1, il est désormais totalement exploitable. Ce mode permet à Rean, le temps de quelques tours, d'utiliser des techniques très puissantes. Autre nouveauté, le système d'Overdrive qui permet, si deux personnages sont assez proches, d'enchaîner trois tours de suites. Ces deux nouveautés sont les bienvenues, surtout quand on sait que la quasi-totalité des boss sont immunisés à toutes les magies d'état (même en facile). En dehors des combats, il y a le jeu de cartes qui fait son retour dans une version un peu améliorée, le fameux jeu de pêche (aka le truc présent dans TOUS les j-rpg modernes) et un jeu de snowboard assez classique certes, mais qui ne mange pas de pain.

Conclusion

Sorti chez nous quasiment en même temps que FF15, Cold Steel 2 aurait mérité une plus grande reconnaissance: bien qu'à la ramasse techniquement, le jeu bénéficie d'un scénario vraiment prenant (répondant aux questions du premier opus tout en en posant de nouvelles), de personnages attachants, d'un gameplay classique mais foutrement efficace, d'une OST sublime et d'une fin émouvante. Toutefois, je ne le recommenderait pas aux mordus d'originalité et aux personnes ne jurant que par les graphismes. Pour ma part, j'attends de pied ferme le troisième opus et de voir si Falcom va prendre plus de risques en Occident.