C’est en 1986 que les japonais découvrent pour la première fois le royaume d’Hyrule et ses habitants sur leur Famicom tandis que nous devrons attendre jusqu’au mois de Novembre 1987 pour le découvrir à notre tour sur NES. La surprise lorsqu’on est lâché pour la première fois dans ce vaste monde sans aucune autre indication que le plan fourni avec la cartouche du jeu a réussi à faire de celui-ci un chef d’œuvre qui perdure encore aujourd’hui dans l’esprit des joueurs. Plusieurs supports ont ainsi accueilli cet opus comme le Gamecube (le jeu était offert avec l’épisode de The Wind Waker), la Wii sur le Wii shop, la 3DS avec le nintendo shop et enfin sur Switch grâce au Nintendo Switch Online. De nombreux joueurs ont donc pu découvrir (ou redécouvrir) The Legend of Zelda au fil des ans.
Mais quels sont les éléments qui ont pu faire de ce jeu un si grand succès ? Comment ce jeu a-t-il réussi à poser les bases d’une série qui perdure depuis presque 35 ans maintenant ?
Un royaume menacé par les ténèbres
Lorsque vous lancez le jeu pour la première fois après avoir entré le nom de votre héros, rien ne vous explique ce que vous faites seul au beau milieu de la forêt. Pour cela, il vous faut patienter tranquillement à l’écran titre du jeu. Dès cet écran, les bases de l’univers sont posées. Le royaume d’Hyrule est menacé. Le terrifiant Ganon cherche à s’emparer du pouvoir en volant la triforce. Afin d’éviter le pire, la princesse Zelda n’a d’autres choix que de briser la triforce de la sagesse en 8 fragments avant d’être capturée par le seigneur des ténèbres. Avant cela, elle parvient à envoyer Impa sa nourrice, à la recherche d’un individu capable de retrouver les fragments de la triforce et de battre l’infâme Ganon. C’est dans la forêt que la vieille Impa tombe sur un jeune homme répondant au nom de Link à qui elle demande son aide pour sauver Hyrule de la destruction. Ainsi commence la légende.
Dès les premières minutes du jeu, on retrouve les personnages autour desquels gravitent la quasi totalité de la série. Nous avons bien évidemment le trio essentiel composé du héros Link vêtu de sa tunique verte, de la princesse Zelda et du maléfique Ganon. Impa est également présente même si cette dernière est simplement évoquée dans le résumé du jeu.
On peut avoir comme un sentiment de déjà vu avec Super Mario Bros avec l’objectif du héros qui doit sauver la princesse. Malgré tout, cela n’a pas empêché cette série de perdurer au fil des années. Toutefois, les personnages seuls ne suffisent pas à donner à The Legend of Zelda le succès qu’il connaît encore aujourd’hui.
Un monde libre et dangereux
La première chose dont on se rend compte lorsqu’on commence le jeu, c’est l’absence d’indication sur ce que l’on doit faire et où il faut se rendre. Le jeu nous laisse seul, sans arme au beau milieu d’une forêt. Et même après que l’on nous ai remis notre arme, personne ne nous dit où nous rendre pour trouver les fameux morceaux de triforce. Le jeu nous laisse une liberté totale en ce qui concerne les déplacements du personnages. Toute la map est disponible dès le début du jeu et il ne faut pas hésiter à fouiller les moindres recoins de celle-ci. Buissons, murs de montagnes, tous doivent être examinés si vous contez trouver l’ensemble des secrets du jeu. Malheureusement, rien ne nous indique quels murs détruire ou quels arbres brûler. Il faudra donc les tester un par un avant de trouver les bons. Mais une fois les grottes ouvertes, de nombreux avantages s’offrent au joueur. Des marchands vendant divers objets sont présents, quelques sages peuvent aussi vous donner de précieux indices (même si assez cryptiques) sur certains lieux importants du royaume. Certains monstres peuvent même vous donner des rubis sans rien demander en retour. Cependant, il n’y a pas que des bonnes choses qui attendent le héros au sein de ces grottes. Certaines d’entre elles contiennent des vieillards aigris qui n’hésiteront pas à vous demander un dédommagement pour la porte que vous venez de détruire sans le moindre scrupule. Il est également possible de tomber sur des PNJ proposant un jeu d’argent où vous risquez plus de perdre des rubis que d’en gagner.
Durant votre exploration du royaume d’Hyrule, vous tomberez forcément sur des donjons, lieux maléfiques peuplés de monstres gardant chacun un fragment de la triforce. Ces lieux, au nombre de huit possèdent des énigmes qui requièrent l’utilisation d’objets précis trouvés dans lesdits donjons ou bien auprès des marchands. Toutefois, comme pour l’exploration du monde, certaines énigmes sont assez tordues. Qui ne se souvient pas du monstre grommelant des paroles incompréhensibles, empêchant le héros d’avancer si on ne lui donne pas ce qu’il veut ?
Encore une fois, le jeu pousse vraiment le joueur à fouiller l’intégralité de son environnement pour espérer progresser dans l’aventure. Les personnages ainsi que l’univers posent réellement les bases de la série des Zelda. Mais ce ne sont pas les seuls éléments importants servant de piliers fondateurs aux différents jeux de la saga.
Les bases d’une grande série
Nous avons déjà évoqué l’exploration de la map, des donjons et de leurs énigmes qui se succèdent jusqu’à la toute fin du jeu. Toutefois, ce ne sont pas les seuls éléments ayant participé au succès de la série. Link peut se munir de différents outils pour l’aider dans sa quête. On retrouve ainsi le boomerang, les bombes et l’arc en plus d’autres objets uniques à cet opus. Ces derniers peuvent être équipés au bouton b de la manette pour être utilisés (l’épée étant équipée automatiquement au bouton a). La manette étant limitée en bouton, cela implique de nombreux allers-retours dans les menus du jeu qui peuvent s’avérer embêtant même si cela ne suffit pas à gâcher le plaisir du jeu loin de là.
De même, on trouve plusieurs ennemis cultes de la série, tels que les octoroks, les lynels, les Darknuts pour ne citer qu’eux. Il en est de même pour les boss comme Gohma et Dodongo que l’on retrouve dans plusieurs jeux sous des formes différentes. Précisons que la découverte du dernier boss du jeu provoque, pour l’époque, d’intimidation qui marque le joueur. Une critique est à faire cependant, au fur et à mesure de notre progression dans l’aventure, au niveau des boss. Ces derniers sont réutilisés plusieurs fois dans les donjons en tant que mini-boss ce qui peut provoquer un certain sentiment de répétition chez le joueur. De plus, les boss des derniers donjons deviennent très (trop?) faciles pour peu que vous connaissiez la technique pour les vaincre. Même le boss de fin souffre de ce problème. Cela n’entame cependant en rien la qualité du jeu dans son ensemble.
En plus des environnements et des personnages, les musiques du jeux apportent elles aussi au succès de la série. On retrouve déjà les thèmes iconiques de la saga dont le fameux theme song repris dans de nombreux opus. On peut cependant reprocher aux musiques d’être vite répétitives, celles-ci étant jouées en boucle sur la mappemonde et dans les donjons.
Pour ce qui est de la technique, le jeu tourne très bien même si l’on constate des ralentissements sur les écrans où beaucoup d’ennemis sont présents. À noter que le jeu possède une bonne rejouabilité avec une deuxième quête où donjons, objets et grottes se situent à des lieux différents. Leur ordre d’exécution est également différent, apportant au joueur une seconde découverte du titre.
Les bases de la série sont donc posées avec ce premier opus. Le héros en tunique verte doit traverser des donjons pour obtenir les moyens de repousser le mal. Tous les éléments, tels que les objets, les ennemis et les donjons, sont présents pour faire de cette série une épopée légendaire, et ce malgré un deuxième épisode qui tentera de chambouler les codes de la série de façon radicale.