Le lierre sur les ruines

Je vais aller vite sur les limites de ce jeu : le scénario est pauvre, les mécaniques de gameplay se répètent et le combat final est décevant. C'est tout.
Maintenant, comment décrire l'importance que cet opus a pour moi ? Quelques arbres, deux trois animaux, le vent dans les feuilles et un Link plus seul que jamais. Un monde post-apo où la nature reprend ses droits : le silence, le vent, les chevaux qui galopent, les ruines éparses témoins d'un passé qui n'est plus. On en oublie Ganon, on en oublie Hyrule... Seuls comptent nos pas dans l'herbe et l'odeur des feuilles que l'on devine. Même en ayant fini le jeu, même en ayant arpenté le monde de part et d'autres, même après 5 ans, il reste toujours des choses à découvrir. Ce jeu ne finira jamais de m'éblouir. Il fait le pari de la gratuité de l'esthétique. Combien d'éléments dans ce jeu ne "servent" à rien et sont juste là pour récompenser la découverte ? Pour donner cet effet de "ouah" lorsque l'on arrive au sommet d'une montagne. Tout en sobriété et en douceur, BOTW est un jeu qui déroute. A une époque où il faut produire toujours plus, où il faut faire des jeux toujours plus longs et où l'attention du joueur est sur-sollicitée, ce Zelda apporte un vent de fraicheur et nous rappelle que même lorsque l'on est Nintendo, on peut bousculer les habitudes et faire le pari de la pureté. Un grand jeu.