C'est tout Nintendo ça : la forme évolue, le fond reste d'une rigidité maladive.
Le seul jeu disponible pour profiter un peu de sa 3DS est un remake. Coup de bol, je n'avais jamais fait ce Zelda. J'avais pourtant tenté le voyage avec les version N64 comme GameCube, mais les polygones abrupts m'y lacéraient les yeux.
Ici, il faut dire que la refonte graphique va bien au-delà d'une simple amélioration de la résolution de l'image. On remarque, après Retro Studio, que c'est encore un studio externe à Nintendo qui arrive à prendre assez de recul sur une de leurs licences pour en proposer un regard plus moderne.
La musique garde malheureusement ses boucles courtes, et la répétition vient à bout des mélodies les plus originales. Les chants du temple de la forêt vous pressent constamment de couper le son ou de vite en finir avec le donjon.
Mais le pire dans cette aventure reste la rigidité des énigmes du jeu. Le peu d'indices, la logique absurde, et l'inflexibilité de leur résolution menacent à tout moment de propulser la console sur le mur le plus proche.
Un exemple parmi d'autre : jouer le chant de Saria devant le roi Goron pour qu'il nous donne accès à la cave Dodongo. Jouer le morceau de pipo dans la même pièce à un petit mètre de lui ne suffira pas à avancer, il faudra se placer devant son pif.
Un détail pour certains mais un enfer pour ceux qui auront commencé par chanter l'air et, voyant que ça ne marche pas, auront ensuite essayé tous les chants et objets sur tous les éléments du jeu.
Avec Zelda, on se sent quelque fois enfermé dans un Point & Click 3D des plus chiant.
Ocarina of Time est drôle et ose des références qui ne plairaient pas à toutes les mères de famille américaines. Mais son déroulement et la prochaine étape du périple de Link ne sont pas toujours clairs. Ajoutons à cela la solitude d'un héros gagnant en puissance de manière inversement proportionnelle aux nombres de monstres à abattre, comme dans tout Zelda.
Avec cet épisode, si on se rend compte de l'influence du jeu à travers les années 2000, on constate à quel point la formule Zelda radote depuis un moment. Les petites vidéos d'indices sont une demi bonne idée, car elles demandent au joueur de sortir du donjon pour consultation. On a plus vite fait de lancer le navigateur internet, pourtant pénible, de la 3DS pour aller voir une soluce et avancer. Car les textes de Navi comme des PNJ essaient principalement d'être d'une niaiserie confondante et forcément énigmatique, plutôt que d'impliquer le joueur et de l'aider à comprendre le sens de ce bordel d'un autre âge.
"Il est réussi ton lifting Mémé, mais t'es toujours une vieille peau."