Après des années d'attentes, The Legend of Zelda : Skyward Sword arrive enfin, attendu comme le meilleur de la série pour beaucoup, notamment grâce aux dires de certaines grosses têtes de Nintendo comme Miyamoto ou Aonuma qui, nous pouvons le dire, nous auront vraiment donné envie d'y jouer en nous promettant monts et merveilles pour cet opus célébrant les 25 ans de la série. Alors, est-il aussi bon que ce que tout le monde attendait ? Enfin, peu importe la réponse, le jeu devrait sans mal être couvert d'éloges... C'est un Zelda, non ?

Cette nouvelle page de la légende de Zelda se place cette fois-ci avant toutes les autres. En effet, Skyward Sword est censé se passer avant tous les autres opus de la série, selon les dires de son créateur Shigeru Miyamoto. Lorsque l'on démarre le jeu, avant même d'avoir lancé notre partie, nous avons droit à une cinématique d'introduction avec des images fixes donnant l'impression d'avoir une succession de peinture à l'aquarelle. Celle-ci nous met en place les évènements se déroulant des milliers d'années avant que commence cette nouvelle aventure : autrefois un lieu calme où vivaient paisiblement diverses races sous la protection de la Déesse, la Terre fût soudain envahie par une horde de monstres qui saccagèrent tout sur leur passage, faisant de nombreuses victimes et éteignant pratiquement toute la race hylienne. Les rares ayant échappé à cela fûrent envoyés dans les cieux par la Déesse, puis avec l'aide des peuples restant, elle mis fin au carnage. Des milliers d'années plus tard, un monstre apparemment scellé depuis longtemps semble parvenir à se libérer de son sceau. Dans son sommeil, Link voit ce monstre le dévorer, mais il est au dernier moment réveillé en sursaut par le Célestrier (des oiseaux gigantesques pouvant être chevauchés) de son amie d'enfance, une certaine Zelda. Celle-ci lui rappelle qu'ils avaient rendez-vous devant la statue de la Déesse de Célesbourg, où vivent les descendants des hyliens envoyés aux cieux. Célesbourg est un village flottant dans les cieux au milieu d'autres plates-formes célestes. En dessous, il n'y a qu'une mer de nuages et la légende veut qu'il n'y ai absolument rien en dessous. Bref, Link retrouve son amie d'enfance qui le prépare pour la 25ième édition de la Chevauché Céleste, permettant aux apprentis de l'école des Chevaliers d'obtenir leur diplôme s'ils arrivent à attraper la statuette de Célestrier. Évidemment, Link et sa monture vermeil réussissent l'épreuve avec brio, puis sont rejoints par Zelda pour fêter ça. Et là, c'est le drame au moment où la jeune fille allait déclarer sa flamme à notre héros : une violente tornade les fait chuter et Zelda semble se faire dévorer par le Banni, monstre évoqué un peu plus tôt, sorti de nulle part. Link quant à lui tombe dans les vapes et voit en rêve une sorte de jeune fille humanoïde. A son réveil, il explique à Gaebora, directeur de l'école et père de Zelda, les évènements qui viennent de se produire. Lorsque Link s'apprête à chercher un moyen de sauver sa dulcinée, la jeune fille réapparait et Link la suit jusqu'à la statue de la Déesse où s'ouvre un passage menant à une certaine épée légendaire destinée au Héros qui sauvera le monde. Comme par hasard, Link est l'élu qui retire l'épée de son socle. La jeune fille s'appelle Fay et se révèle être l'esprit de l'épée. Elle permet ensuite au héros de se rendre sous les nuages pour y sauver Zelda, après avoir enfilé sa célèbre tunique verte. Sous les nuages, il découvre un nouveau monde magnifique et plein de surprises... La suite, à vous de la découvrir !

On nous avait promis une révolution, mais en tout cas ce n'est pas sur le scénario qu'il faudra s'attarder, puisque comme d'habitude dans la série, celui-ci reste sympathique mais pas de haute volée non plus, mais ce n'est pas ce que l'on recherche dans un tel jeu. La révolution se fait plutôt sur deux autres aspects, le premier étant le gameplay. Dans Skyward Sword, la Wiimote Plus est à son apogée puisque tous ses boutons et autres subtilités sont utilisés de manière efficace. Comme vous le savez, l'épée se manie à la manière des sabres dans Wii Sports Resort et l'on peut frapper exactement où on le souhaite. Le bouclier s'utilise de la même manière que dans Twilight Princess, mais son maniement s'est vu nettement amélioré. Les divers objets font eux aussi la part belle aux capacités de la Wiimote Plus et leur utilisation se fera de manière totalement intuitive une fois que l'on aura appris à s'en servir. D'ailleurs, si dans les anciens opus la plupart des objets devenaient inutiles d'un donjon à un autre, ici ils seront toujours utiles un peu partout dans le jeu et dans les donjons suivants. Le gameplay est un vrai bonheur et on est totalement pris dans le jeu. Pour ceux qui avaient peur de ce que seraient les phases de vol à dos de Célestrier, n'ayez crainte car après un très court didacticiel, vous le manierez comme personne. Le seul point faible du gameplay vient de son point fort, le Wii MotionPlus : il vous faudra en effet de temps à autre recadrer votre système de visée en appuyant sur la touche Bas de la croix directionnelle lorsque l'icône permettant de parler avec Fay n'apparaît pas. Pour ce qui est des aptitudes de Link, elles ne changent pas trop de ce qu'on lui connaît habituellement, si ce n'est qu'une jauge d'endurance fait son apparition. Loin d'être inutile, celle-ci permet à Link de courir, grimper ou nager plus vite, des aptitudes que les fans réclamaient depuis bien longtemps ! Bref, vous ne serez clairement pas déçus par le gameplay de ce Zelda, dans le cas contraire on ne peut plus rien pour vous.

L'autre aspect par lequel brille The Legend of Zelda : Skyward Sword, c'est la façon dont se déroulent les choses. Avant, on avait l'habitude de faire un schéma type exploration-ville-donjon grosso modo pendant toute la durée des jeux, maintenant c'est tout autre chose. La seule ville du jeu étant Célesbourg où l'on devra revenir de temps à autre, le reste consistera peut-être dans un premier temps à suivre le schéma exploration-donjon mais ce ne sera le cas uniquement dans la première partie. En effet, si le préambule reste sympathique et assez long - et que la première partie de la quête du jeu est assez ressemblante à ce que l'on a pu voir auparavant dans la série - la seconde partie est une autre histoire. Link devra en effet retourner dans des donjons déjà visités pour y découvrir de nouvelles choses, subir des épreuves à l'ambiance digne de Silent Hill, parcourir des sortes de semi-donjons à ciel ouvert, etc. Bref, la seconde partie de l'aventure se révèle être bien moins monotone que la première et regorge de choses à faire ! D'ailleurs, les quêtes annexes sont toujours au rendez-vous. Outre l'habituelle recherche des quarts de cœur permettant d'augmenter vos points de vie, Link devra venir en aide aux habitants de Célesbourg en leur rendant divers services afin de gagner leur sympathie, même s'ils vous aimaient déjà avant cela. Certaines d'entre elles vous imposeront même des choix sur lesquels vous ne pourrez plus revenir et qui modifieront le comportement de certains PNJ. En outre, de nombreux matériaux et insectes sont à collecter à divers endroits du jeu. Ceux-ci permettront d'améliorer diverses armes, sacoches et boucliers afin de les rendre plus efficace, plus consistant ou plus résistant, une première dans l'histoire de la saga. Certes, cela a déjà été vu et revu dans d'autres jeux, mais il n'empêche que c'est une initiative bien sympathique. Avec tout ça, vous pouvez être certain que Skyward Sword vous tiendra en haleine au moins 50h si vous souhaitez le terminer à 100%, contre 30 à 35h maximum si vous comptez le terminer en ligne droite uniquement. Autant dire que dans tous les cas, il vaut son prix (un peu moins de 40 euros en version simple). Le seul point faible que l'on pourra vraiment lui reprocher sera le fait que les phases de vol, si elles sont très sympathiques, sont assez ennuyantes puisque hormis quelques ennemis aériens, il n'y a pas grand chose à faire lors des longs trajets.

Mais peu importe, continuons à faire le plein d'éloges de ce Zelda sur d'autres aspects puisqu'il y a encore quelques autres qualités dont nous n'avons pas encore parlé. Tout d'abord les graphismes qui poussent la Wii dans ses derniers retranchements : jamais aucun Zelda n'a été aussi soigné graphiquement. Le jeu possède des décors magnifiques (hormis peut-être les donjons de la première partie assez banals et la troisième zone que l'on découvre, un désert), des zones colorées à l'aspect enchanteurs mais également parfois des moments plus sombres où les décors se prêtent à merveille. Le titre a tout misé sur des décors faisant penser à un éternel tableau à l'aquarelle et si le pari était risqué, il est clairement réussi. Vous remarquerez d'ailleurs assez vite que lorsqu'on observe un paysage de loin, ils sont comme floutés, donnant l'impression de voir un paysage peint grossièrement à gros coups de pinceau, donnant un charme unique au jeu. Le design des personnages ne change quant à lui pas énormément de ce que l'on a l'habitude de voir dans la série, mais ces derniers sont graphiquement irréprochables cette fois-ci, notamment au niveau du visage. Là où Twilight Princess possédait des personnages qui, hormis Midona, ne possédaient pas de mimiques, Skyward Sword arrive à faire passer toutes les émotions des personnages et arrive à rendre bien vivant un Link encore une fois atteint de faux mutisme.

Finissons en parlant d'un aspect que The Legend of Zelda a toujours su nous proposer de façon magistrale : la bande-son. Comme promis par Miyamoto, la totalité des musiques du jeu sont orchestrales et on peut dire que Koji Kondo a fait un fabuleux travail en s'associant avec Hajime Wakai (qui a notamment réalisé la bande-son de Nintendogs et Pikmin). Les différents thèmes s'accordent parfaitement avec les lieux où l'on se trouve ou avec les événements qui se déroulent. Les musiques d'ambiance ne sont pas forcément toujours mémorables mais ne passent pas inaperçues, loin de là. On est sans cesse transporté par l'univers musical du soft qui nous fait rêver notamment lors des moments clés. Mention spéciale au thème principal du jeu qui, lorsqu'il est chanté et joué par Zelda, ou encore par une Fay chantante et dansante avec grâce accompagnée de Link à la lyre, offre des moments réellement merveilleux, courts certes, mais d'une intensité qui force le respect. On remarquera également que plusieurs musiques sont en fait tirées des précédents opus de la franchise joués à l'envers : le thème principal du jeu est par exemple la fameuse Berceuse de Zelda d'Ocarina of Time mais inversée avec brio, ou encore l'un des thèmes de la zone forestière qui reprend la musique des Bois Perdus de Twilight Princess en commençant de la fin pour aller jusqu'au début. Sympathique clin d'œil et apparemment brillante idée puisque ces thèmes inversés passent comme avec du beurre. Et puisque nous parlons de la bande-son, parlons également de l'objet récurent de la série : l'instrument de musique. Ici, il s'agit de la Lyre de la Déesse, une sorte de harpe miniature pour ceux qui se demandent de quoi il s'agit. Il suffit d'une pression sur la touche Haut de la croix directionnelle pour la sortir et d'appuyer sur A tout en bougeant la Wiimote de gauche à droite (et vice-versa) pour en jouer. Plusieurs morceaux seront appris en cours de route mais il est dommage que contrairement à Ocarina of Time ou Majora's Mask par exemple, on ne puisse pas jouer ces morceaux quant on le veut mais uniquement lors d'événements importants de l'histoire...

Enfin, pour ce qui est des doublages, si on peut en parler puisqu'encore une fois les divers personnages ne font que des bruitages ou autres onomatopées, ils sont assez sympathiques et traduisent bien l'humeur des interlocuteurs de Link. Ce dernier possède quant à lui ses célèbres mimiques vocales habituelles qu'on ne se lasse pas d'entendre puisqu'elles donnent un aspect bien plus vivant au personnage. Enfin, Fay a reçu un traitement de faveur similaire à celui de Midona dans l'opus Twilight Princess, c'est-à-dire que ses paroles sont entièrement retranscrites mais dans un dialecte étrange incompréhensible pour nous, ce qui lui donne un petit côté attachant malgré son ton assez robotique qui va en totale contradiction avec la façon absolument gracieuse dont elle danse et bouge de manière générale.



En bref :

Les moins...

- On doit de temps en temps recadrer la Wiimote Plus, mais rien de grave
- La première partie du jeu a tout de même un air de déjà-vu dans la série...
- Parcourir le ciel c'est bien, mais on s'y ennuie assez vite, notamment lors des longs trajets

Les plus...

- Un gameplay très complet et quasi-irréprochable
- Une bonne durée de vie (et un New Game +)
- Une bande-son et des graphismes somptueux
- Enfin un Zelda qui propose un menu bien différent des autres opus !
- Une farandole de clins d'œil aux autres jeux de la série
- C'est un Zelda, il vous faut quoi d'autre comme arguments ?



La longue attente de The Legend of Zelda : Skyward Sword n'aura donc pas été vaine. Le jeu brille sur quasiment tous ses aspects, qu'il s'agisse du gameplay, de la bande-son, des graphismes ou du déroulement du jeu. Le scénario n'est quant à lui pas forcément transcendant mais étant donné que ce n'est pas ce que l'on recherche dans cette série, on passera facilement outre, surtout que le jeu apporte tout de même beaucoup au reste de la saga vu qu'il se déroule scénaristiquement avant tous les autres opus. Le jeu est globalement très réussi et touchera sans doute les néophytes comme les habitués de la série. En tout cas une chose est sûre, Eiji Aonuma a rédigé avec brio une nouvelle page de la légende de Zelda qui restera dans les mémoires...

[Je préviens quand même, j'ai mis 10/10 car c'est pour moi le meilleur Zelda, donc je lui décerne la meilleure note, vis-à-vis de la série uniquement. Sinon, je lui mettrais 9, donc dans tous les cas c'est un gage de qualité pour ma part. Enfin bref, une note ne fait clairement pas un jeu...]
Iblis
10
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le 19 nov. 2011

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Iblis

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