Le meilleur des Zelda

J'aime prendre mon temps.

J'ai acheté ce Zelda lors de sa sortie et je viens de le terminer. Il m'aura fallu 135 jours et presque 90 heures pour boucler l'aventure. J'ai essayé de faire les choses bien et pour une fois, j'ai terminé l'aventure avec 18 cœurs sur les 20 possibles. Il me manque 4 quarts de cœur et une médaille, mais passons. Alors, verdict ?

C'est simple, c'est pour moi le meilleur des Zelda. Oui, j'ai joué à Ocarina of Time, à Wind Waker et à A Link to the Past. Je connais bien la série. Et pour moi, c'est le meilleur. Tenez-vous le pour dit, Skyward Sword est la quintessence de la série, un Zelda qui a assimilé tous les codes de la saga et se permet en plus d'agrémenter ça d'un scénario pas mauvais du tout. Plein plein de choses à dire.

(1) Les contrôles
Oubliez Twilight Princess, Skyward Sword est le vrai Zelda de la Wii. La maniabilité est excellente et franchement, c'est un plaisir de brandir l'épée. C'est aussi assez physique et j'admets avoir eu pas mal de crampes au poignet, surtout sur la fin. Mais sinon, tout est très bien pensé. La roue sur laquelle sont rangés les objets est très pratique (et utilisable en combat !). Link répond au doigt et à l'œil en somme. Quelques bémols : les roulades manquent un peu de naturel.

(2) Le scénario
Une Zelda pas potiche, des seconds rôles qui ont de l'envergure, des moments de bravoure, des surprises (oui, oui !) et une quête longue qui se déroule à merveille, on peut dire que c'est un scénario réussi. Les fans de la série seront ravis de trouver la réponse à certaines questions qu'ils se posaient. Et de nouvelles questions également. C'est un Zelda où Link et la princesse (qui n'en est pas une) sont amoureux et c'est cool. Link a un rival qui a plus d'un tour dans son sac.

(3) La difficulté
Le jeu est à la fois plus difficile et moins difficile. On commence avec 6 cœurs et il y a des points de sauvegarde partout partout partout. On ne perd plus de demi-cœurs quand on tombe dans le vide. Mis à part cela, les boss sont vraiment coriaces et certains vous donneront du fil à retordre. Certains monstres classiques des Zelda sont aussi devenus plus difficiles (les armos par exemple). En contrepartie on peut revenir à tout moment à Skyloft pour se ressourcer ou juste pour faire une pause. C'est quelque chose que j'ai tout particulièrement apprécié moi qui suis un gamer très nerveux. On peut vraiment aller se relaxer pour faire des mini-quêtes avant de continuer un donjon. C'est un Zelda à son rythme. Et ben ça, j'aime.

(4) Les donjons
À eux seuls, les donjons de ce jeu justifient l'achat. Ils sont très bien conçus, lumineux et très jolis. La carte du donjon est une petite merveille - très précise, bourrée d'indications (et avec une boussole intégrée), on ne se perd plus à cause d'un level design foireux. Bref, c'est une immense réussite. Difficile de choisir mon préféré dans le lot. J'ai beaucoup aimé le fait que beaucoup aient de grandes parties à l'extérieur - on ne se sent pas enfermés comme dans les précédents - et leur organisation est simple sans pour autant être désagréable. L'existence de raccourcis rend la navigation agréable. Les méchants ne réapparaissent pas après avoir été vaincus et donc on peut revenir en arrière sans regrets.

(5) Fi
Après une Midona pleine de peps, j'attendais Fi au tournant. Au début de l'aventure, je la trouvais amusante. Et puis finalement, elle m'est un peu sortie par les trous de nez. C'est un peu mademoiselle après coup. La caméra nous montre un truc, genre une porte qui s'ouvre et alors qu'on va s'élancer vers la porte, Fi nous stoppe pour nous informer qu'il y a 95% de chances qu'une porte se soit ouverte. C'est comme ça constamment, donc c'est un peu lourdingue. En plus Fi chante mal, donc les chansons à la harpe dont j'attendais beaucoup sont finalement une déception.

(6) Les graphismes
Là, c'est une question de goût. Au début, je n'aimais pas, et puis finalement, ça fait penser à des tâches de peinture... c'est pas mal. Et puis c'est coloré et les couleurs sont bien choisies. Il n'y a pas de monde des ténèbres où tout est noir et marron et flou.

(7) Les objets
Il y a toujours des objets qui ne servent à rien (le fouet...) mais dans l'ensemble, on évite quand même la honte. La palme de l'objet génial est le scarabée. Absolument sensationnel pour les pétochards dans mon genre qui veulent découvrir les dangers d'une salle avant d'avancer. En plus c'est un objet qui devient de plus en plus utile et pratique au fil de l'aventure. L'autre idée géniale du jeu c'est que l'on ne peut transporter qu'un nombre limité d'objets. Préparez-vous à faire des choix à la Sophie entre une troisième bouteille et une médaille de vie. J'ai beaucoup aimé cette limitation qui m'a obligé à repenser ma façon de jouer.

(8) Les mini-quêtes
Avec son hub central, Skyward Sword recycle l'idée de Bourg-Clocher de Majora's Mask. Résultat, plein de personnages avec leurs histoires individuelles. Le passage de la nuit au jour permet de voir la ville se transformer. J'ai adoré ce petit goût de Majora - d'autant qu'on découvre plein d'histoires croustillantes (ah, Pipit...).

Bref, un Zelda génial et très réussi qui utilise enfin la Wiimote comme il faut. Une vraie aventure avec une vraie fin satisfaisante. Une Zelda pas potiche. Un level design intelligent, un rythme agréable et des révélations à la pelle. J'ai adoré.