Spirit Tracks c'est un bon jeu. Comment ? Pourquoi il y a écrit " Zelda " ?
Ben ouais. Spirit Tracks c'est mon petit protégé. C'est même mon petit Zelda protégé. Alors évidemment, avant de me faire lapider, je rejoins l'assertion générale qui affirme que Spirit Tracks est un pas grand-chose, une larve, un sous-jeu, un caca boudin.
Déjà, il est laid. Pareil que pour Phantom Hourglass, si on est pas capable de montrer des graphismes valables pour la console, on s'adapte, on pousse pas le problème jusqu'à dessiner les décors grossiers. Malgré son ambiance et ses zones qui sont là pour contenter tout le monde – et pour une fois, on retrouve de la neige ! –, Hyrule est une orgie de pixels (et Zelda est une mouche).
Ensuite, la difficulté est inexistante, mais la naissance de cette période casual est née, malgré son excellence, avec son grand-père The Wind Waker. En (in?)digne héritier de celui-ci, Spirit Tracks passe à l'ère industrielle, et offre une originalité ben sûr décriée, mais au pari fou et, pour moi, réussi.
Car, pour jouer à Spirit Tracks, il faut se laisser prendre à son jeu : ce n'est pas un Zelda. Il faut se dire " Non, c'est pas possible, évidemment que c'est pas un Zelda, on peut pas commettre un crime aussi atroce ", et tant mieux, c'est ce que le jeu nous dit. Il n'a pas la prétention de révolutionner le gameplay, il ne crie pas sur tous les toits qu'il révèle la légende sous un nouveau jour, il n'a même pas dit " Zelda comme vous ne l'avez jamais vu ". Il s'offre comme un petit OVNI Zeldaesque, comme une expérimentation à la " Link le cheminot ", pendant une durée de vie trop courte, qui nous propose de tester un Zelda avec ses paris et ses originalités.
Et puis, il y a son Ost. Si l'ensemble de ST est fortement passable, l'OST pour un jeu DS relève le niveau. Pas très épiques, les thèmes aux instruments variés se laissent cependant écouter avec grand plaisir, le thème de Traucmahr en tête, et l'on parcourt les plaines en train en découvrant au rythme de même musique que celle du trailer. Alternant entre le sacré et le folklorique, l'OST est un énorme bon point. Traucmahr est d'ailleurs un " sous-méchant " très intéressant et plus ou moins charismatique, dont la personnalité est très bien développée (Sans spoil, c'est pas dans tous les épisodes qu'on voit une fin de méchant aussi jolie).
C'est donc tout simple, Spirit Tracks est un mauvais Zelda, mais vraiment un assez bon jeu. Mais je souhaite quand même au mec qui a conçu le dernier niveau et le boss final de passer l'éternité enfermé dans une pièce avec Francis Lalanne et le Nyan Cat qui passe en boucle sur les murs.