Si j'ai fortement désiré pouvoir jouer à Ocarina of Time et Twilight Princess, à tel point que l'attente en était complètement insupportable, c'est le phénomène totalement opposé qui s'est produit avec ce Legend of Zelda The Wind Waker. En effet, on était encore à l'époque où, plusieurs mois après fini TP, j'étais toujours possédé, et il était alors évident que jamais aucun jeu ne parviendrai un jour à être meilleur que celui-ci. Pas même ce Zelda Wind Waker qui semblait pourtant mieux réputé sur les internets, avec en prime le seul 20/20 de JVC (à l'époque). Autant dire que je m'en tamponnait le coquillard de cet épisode avec son style visuel dégueulasse. Faut aussi remettre dans le contexte, pour moi Zelda c'était l'aventure avec un grand A, de l'épique en veux-tu en voilà, une véritable épopée digne du Seigneur des Anneaux, et pas un vulgaire un dessin animé qui passerait sur Gulli (surtout pas !!!) Haaaa, le collège, quelle époque merveilleuse...
C'est un jour de début décembre, alors que je trainait dans les rayons du CA$H du coin (celui-là même où j'achèterai plus tard Silent Hill 2, et où j'avais acheté Metroid Prime, coïncidence, ça m'étonnerai !), en compagnie de ma marraine qui souhaitait me faire un cadeau d'anniversaire, que je vis sur l'étagère Gamecube, la boite en bon état de The Wind Waker. Même si c'était un jeu relativement « OSEF » en ce qui me concernait, je me disais que après tout, si c'était ma marraine qui me l'offrait, j'aurais pas à regretter mes 25€ si le jeu était naze. Ni une ni deux elle me l'achète, et une fois rentré chez moi quelques heures plus tard, je lance donc le jeu... Et je me retrouve scotché à ma manette. Déjà l'intro, de toute beauté, me retourne une petite claquinette, la beauté des images façon gravure, associée à cette musique magistrale, me procure des frissons tout partout, et en plus, le jeu semblait faire suite à Ocarina of Time ! Rien qu'avec cette intro, mon Hype'ometre était bien monté de dix crans ! Et puis le jeu commence et, une fois encore, je suis frappé par la beauté de la musique, qui s'annonce d'ores et déjà plus mémorable que celle de Twilight Princess.
C'est donc bercé par ces incroyables mélodies que je me lance à l'aventure, et le jeu ne cesse de me surprendre. Déjà, on peut couper les arbres, truc de fou, première fois de ma vie que je pouvais trancher les arbres avec mon épée dans un jeu-vidéo. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, et dans les faits ça sert un peu à rien, outre se libérer un chemin de temps en temps. Mais pour moi, c'était du jamais vu, jamais j'aurai cru que je pourrais couper des arbres dans un jeu, tout d'un coup, le décors devenait tangible, concret, ce n'était plus un simple décors, mais un monde vivant. J'avais déjà halluciné quand j'avais vu qu'on pouvait couper les fleurs dans Twilight Princess, mais là, c'était carrément le niveau supérieur ! Et du coup je poursuis le jeu, j'arrive à la forteresse maudite, et sa phase d'infiltration, que j'ai recommencée un certain nombre de fois, mais qui était visiblement bien mieux fichue que celles d'Ocarina of Time. Puis j'arrive donc sur Mercant'ile, que je prends étonnamment plaisir à parcourir jusqu'à récupérer la voile, et c'est alors que j'embarque sur Lion Rouge et que je m'aventure sur les eaux de la mer. Incroyable. Je n'ai pas d'autre mot pour qualifier ces sensations que j'ai ressenties lors de ma première navigation maritime du jeu. La musique totalement phénoménale, la mer qui s'étend à perte de vue, les effets du vent avec la caméra rapprochée... C'était vraiment quelque chose d'incroyable ! Une sensation de liberté jamais vue, aucune barrière, errer sur les eaux azur au gré du vent. Un de mes meilleurs moments de jeu vidéo, encore à ce jour ! A ce niveau là, j'étais déjà vendu, reconverti, tout ce que vous voulez. En gros, je savais déjà que ce jeu se hisserait probablement en haut du podium de mes jeux préférés ever. Je me rendais déjà compte que Twilight Princess était battu à plate couture, alors que ce Wind Waker était sorti plus ou moins trois ans plus tôt.
C'est alors totalement ensorcelé que je poursuivais mon aventure, et que je finis le jeu en moins de temps qu'il ne m'en a fallu pour rédiger cette critique. De mémoire, les premières pensées qui me vinrent à la conclusion magistrale de cette aventure monumentale furent un truc du genre « Moi et ma grande gueule... » Effectivement, j'aurais mieux fait de foutre mes à priori au placard, parce que de toute évidence je venais de venir à bout d'un immense jeu ! Un jeu parmi ceux qui comptent. Quand bien même le jeu avait des défauts qui auraient pu s'avérer rédhibitoires (tels que la quête de la triforce, absolument insupportable, du beau remplissage, dans le pur style Ubisoft des années 2010 à peu près), au final, ils étaient tous éclipsés devant ces sensations incroyables que je vous ait décrites un peu plus tôt.
Et finalement, bien des années plus tard, je fis l'erreur à ne pas faire. Je relançait le jeu pour la première fois après ma première partie, en vue de cette critique. Et là, c'est le drame. Si l'enchantement est toujours présent, le charme s'est fort usé. Le problème est simple... Je me fais globalement chier. Enfin pas vraiment, mais disons que je n'arrive pas à m'amuser autant qu'à l'époque, et je parcours l'aventure, non pas pour l'épopée, mais au final, simplement pour retrouver mes souvenirs... Et je ne recommande ce procédé à personne. Pour moi il est maintenant clair que relancer aujourd'hui un jeu d'aventure, des années plus tard, ne se fait pas sans un horrible sentiment de déjà-vu. Cela m'a d'ailleurs conforté dans l'idée que je ne devrait jamais refaire Silent Hill 2 (et pourtant, Dieu sait comme c'est pas l'envie qui me fait défaut). Qu'à cela ne tienne, le jeu reste un chef-d’œuvre, parmi les aventures vidéoludiques les plus marquantes de mon parcours de gamer, et finalement un bon cran supérieur à Twilight Princess. La possession s'était rompue !