Décidément, Bloober n'ont pas grand-chose à m'offrir pour enrichir mon parcours de joueur, pire, ils semblent agir comme un catalyseur de tout ce qu’il ne faut pas faire.
Tout commence quand notre protagoniste se met à monologuer à propos de la moindre mouche qui vole. S'il y a bien une chose que je ne comprendrai décidément jamais et que je qualifierai de cancer du jeu d’horreur, c’est cette manie de faire de nos protagonistes des moulins à paroles, se contentant de décrire tout ce qui les entoure de manière détaillée. On se croirait revenu devant un épisode de DBZ, étalant de longues minutes de dialogues pour ne rien dire autre que ce que l’on a déjà sous les yeux et parfaitement capable de comprendre nous-mêmes.
The Medium va si loin sur ce point qu’il nous mâche le travail des rares énigmes en nous orientant dans le sens de leurs résolutions, et cela, à haute voix...
Avec Blair Witch, Bloober m’avaient montré à quel point ces derniers ne comprenaient pas la bonne façon d’aborder certains traumatismes, en l'occurrence PTSD, et dans The Medium, ils ne semblent n'avoir tiré aucune leçon de cela.
À sa sortie, le jeu avait fait grand bruit concernant son message, plutôt tendancieux et sans crier au scandale, il y a certainement de nombreuses choses à redire sur la manière dont Bloober abordent des sujets très sensibles.
Comme pour Blair Witch, on ressent un manque de connaissances flagrant des traumatismes évoqués et cela peut mener à quelques bourdes. Volontaires ou non je n'en sais rien, mais qui pour des personnes affectées par ces troubles pourraient paraître offensants.
Bloober décident de ce qui est bon ou mauvais et leurs opinions, tranchées sur quelques questions, me semblent hors de propos.
L’intention est là, mais encore fallait-il avoir la volonté de la mettre en images, car se confronter à des sujets si vastes (abus sur mineur par exemple) le tout expédié en cinq heures montre en main, cela découle nécessairement sur des raccourcis.
Le château de cartes s'écroule une bonne fois pour toutes quand Bloober, pris dans une spirale trop forte pour leur propre bien, s'invitent dans le débat de la défense des auteurs de crimes, essayant de justifier maladroitement les raisons qui peuvent pousser certains "hommes" à passer à l'acte. Une fois de plus n'ayant pas le talent nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants de la psychologie humaine, ils tentent à leur manière de créer une gêne chez le joueur, et cela, même si l'on doit passer par des choix malavisés.
Mais vous ne verrez cela que si le sommeil ne vous a pas gagné avant. Le gameplay se résumant à avancer dans des couloirs, aux transitions déjà vues un bien trop grand nombre de fois. Je me glisse entre deux murs, je marche sur une corniche, je traverse des précipices sur des poutres, bref rien de bien nouveau pour un jeu qui installe dès le départ une mécanique de double écran, qui laisse présager des puzzles d’un genre nouveau. Cela sera malheureusement très peu ou pas exploité et on se contentera d’un énième jeu de boutons et manivelles, passionnant.
Que reste-t-il à ce dernier alors pour ne pas sombrer dans les limbes (si cela n’est pas déjà fait) ?
Une direction artistique réussie, il faut bien l’avouer, qui donne souvent envie de s'arrêter pour apprécier la vue.
En osmose avec un Akira Yamaoka (Silent Hill) qui cette fois-ci semble s'être investi dans son travail avec sérieux (oui Décarnation je parle de toi) sauve quelques moments de tensions.
Je reste sur un 5/10 (pour le moment) car j’ai tendance à descendre en dessous de la moyenne quand un jeu devient un calvaire à finir, ce n’est pas le cas ici, j’ai simplement trouvé le voyage transparent.
Je ne sais pas si la volonté de Bloober était de faire peur, mais en tout cas me voilà effrayé à l'idée que les auteurs de Blair Witch et The Medium, deux jeux qui n'ont rien compris à la psychologie humaine, soient ceux en charge du remake du mythe Silent Hill 2.
It’s trauma.
Mes captures : https://steamcommunity.com/profiles/76561197996627981/screenshots/?appid=sc_750402&sort=newestfirst&browsefilter=myfiles&view=imagewall