C'est quand je joue à des jeux Pendulo que je me rends compte que ce studio manque. Il manque à moi en tout cas, fort fort.
Ayant participé au financement participatif de leur projet "Day One" qui n'aura pas abouti....mes joues coulent...(faut dire aussi que leur plateforme de financement était (espagnole ?) peu connue.
Alors non The Next Big Thing ne chausse pas la même pointure que la saga Runaway, sans pour autant faire un 38 fillette. Les personnages possèdent bien l'empreinte des développeurs du studio espagnol, ils sont tous perchés....l'univers s'y prêtait d'autant plus, même si Pendulo n'a pas besoin d'un background complètement pété pour faire des personnages pétés....mais à mon humble avis ce sont les énigmes qui empêchent TNBT de ressembler aux Runaway ; pas de farfelitude pendulesque, pas d'arrachage de cheveux sur la potentielle (mais jamais prouvée) trace de logique des énigmes, on y prend bien moins de plaisir....et C'EST DO-MMAGE, Michel ! Hé ui...l'univers créé est pourtant tellement propice au déchaînement des passions, aux envolées sauvages du bon sens, à l'internement clinique de la raison. Et non....énigmes trop logiques, déroulement sensé (qui l'eut crû), approche presque terre à terre au final. TERRE A TERRE, vous entendez ?!! ...déception.
La seule particule de folie se retrouve toute entière dans le chapitre 5, où l'on se retrouve dans l'esprit délirant de Liz, et là les énigmes perchées s'enchaînent, tout est wtf (mais pour Liz c'est tout à fait normal) ; on fait pousser des carnets sur un arbre appelé carnetier, on fait jouer un orchestre-pot-de-fleurs, on entre dans une peinture...Et j'ai vraiment pris mon pied dans ce chapitre loin du monde sensible.
Alors bien sûr à part ça j'ai beaucoup apprécié y jouer, et j'ai trouvé le déroulement très sympa et certaines idées plutôt géniales (cf faur egzampeul Le chapitre 5, celui où l'on plonge dans un rêve halluciné de Liz, ou plutôt un rêve normal, vu la composition chimique du cerveau de cette femme.), le fait de jouer 2 personnages simultanément et le scénario n'est pas dégueu.
Ben parlons-en tiens : le jeu commence par une soirée de remises de prix cinématographiques, soirée organisée par un magnat du cinéma, directeur de studio, FitzRandolph, qui reçoit dans sa magnifique demeure. L'hôte et ses invités sont des monstres du cinéma. Mais au sens littéral. Ils sont acteurs de films d'horreur...eh oui, dans quoi d'autre pourraient-ils jouer ? Mais ils ne sont pas tous terrifiants et/ou méchants, loin de là. Ils ont juste un physique peu avantageux et une mauvaise réputation dans l'imaginaire collectif.
L'on incarne tout à la fois un journaliste sportif stéréotypé de la mort "macho, alcoolo (8)), fan de sports d'"hommes" et égocentrique, et une journaliste reporter un peu (UN PEU !) fendue de la porcelaine. Alors bien entendu le duo terre-à-terre versus zinzin détonne pas mal et c'est un plus à l'univers déjà pas tout à fait fini....ou plutôt de gens pas tout à fait finis, au sens figuré.
Le journaliste sportif, Dan Murray, est là sans qu'on sache trop pourquoi, mais il connait l'hôte des lieux (Fitzrandolph), c'est déjà ça. La reporter, elle, (Liz Allaire), vient couvrir l'évènement, mais surtout récolter des potins et cueillir des mondanités croustillantes. Ce qui permet aussi d'expliquer le début de toute l"intrigue,
à savoir Liz qui surprend un monstre en train de fouiner dans le bureau de Fitzrandolph
Et l'histoire commence.
Chez Pendulo, on fait des Point'n'click immersifs...oui parce que ça existe, ces choses-là. Comme quoi. En tout cas c'est mon sentiment, je suis prise dans l'histoire de ces personnages (et mêmes les secondaires, c'est pour dire). C'est pas souvent le cas dans les P'n'C, pas chez moi en tout cas. Bien sûr la qualité du doublage français y est pour quelque chose, tout du moins il ne dénature pas le travail artistique des développeurs espagnols, et c'est ce qu'on demande d'un doublage.
Alors on est pris dans l'histoire familiale de Liz, dans l'intrigue policière de Fitzrandolph, et dans la course au cerveau (si si...littéralement).
Je ne placerai donc pas The Next Big Thing sur le même piédestal que les épisodes Runaway, il a y une loufoquerie qui manque à TNBT pour mériter ça, mais il reste un très bon jeu (durée de vie pour moi : 9 heures environ d'autant que vous n'aurez pas à switcher 10 fois sur la soluce 8)), et on entre avec plaisir dans cet univers monstrueux et attendrissant. Et antinomique.