Je n'aurais honnêtement jamais joué à The Suicide of Rachel Foster sans avoir vu passé, sur les réseaux sociaux, la polémique entourant le titre. Ayant vaguement vu passé le titre en haut des nouveautés Steam, et n'étant pas dans une humeur vidéoludique (pour X raisons), je ne me serais pas tourné vers ce titre de base.


Mais cette polémique me paraissant particulière pour un médium que j'affectionne, je me suis dit qu'il faudrait que je me fasse un avis. Et le voilà !


Note : il y a plus à dire sur le titre que simplement sa polémique. Je me contenterais, dans un premier temps, de parler du jeu en lui-même, avant de partir sur du spoil pur - obligatoire.


Bienvenu dans le Montana !


Résumé Steam !


1993
COMTÉ DE LEWIS ET CLARK, MONTANA, ÉTATS-UNIS
Il y a dix ans, alors qu'elle était adolescente, Nicole et sa mère ont quitté l'hôtel familial après avoir découvert la liaison que son père entretenait avec Rachel, une jeune fille de son âge, qui est tombée enceinte de lui et s'est suicidée.
Maintenant que ses deux parents sont décédés, Nicole espère accomplir la dernière volonté de sa mère en vendant l'hôtel et en se rachetant auprès de la famille de Rachel. Elle revient à l'hôtel accompagnée de l'avocat de la famille pour inspecter le bâtiment délabré.
Mais le temps se gâte soudainement et Nicole, désormais dans l'impossibilité de quitter le grand chalet, trouve du soutien auprès d'Irving, un jeune agent de la FEMA, en utilisant l'un des tout premiers radiotéléphones.
Grâce à son aide, Nicole commence à enquêter sur un mystère bien plus profond que ce que pensaient les habitants de la vallée. Un récit d'amour et de mort où la mélancolie se mêle à la nostalgie pour donner naissance à une histoire de fantômes palpitante.


Un titre avec des qualités prometteuses


TSoRF (pour faire plus cours) est un titre, dans le genre du walking simulator, plutôt efficace : reprenant les codes du genre, il s'inspire de deux inspirations majeur :



  • Firewatch, de par l'interaction entre deux personnages par distance.

  • Gone Home, de par un espace énigmatique, qui a un sous-texte horrifique, et un mystère à résoudre. De même pour Firewatch, mais je retrouve plus cet aspect dans Gone Home.


Et ça marche plutôt bien : plutôt court, et allant donc droit au but, le titre est appuyé par deux doubleurs très qualitatif, qui aime interpréter leurs personnages. Le sound design, lui aussi, est efficace, et des moments d'ambiances qu'offre le titre sont vraiment prenant.


Dernier point à noter, le choix de traiter de thématiques, ou du moins d'en mentionner. Avant de rentrer dans les détails de la polémique : le harcèlement, le déni, ou surtout la question de la réconciliation/le pardon envers un individu ayant fait des actes ignobles, en voulant y apporter de la nuance. Des choix, surtout le dernier, plutôt osé, qui promet de base, si bien traité, de proposer quelque chose de peu vu et surtout intéressant.


Mais c'est là où le bat blesse. Place au spoil, et surtout à la polémique.


Quand le traitement d'un sujet détruit tout le reste. En plus du reste


TSoRF est très dépendant de ce qu'il veut raconter. Ainsi, si le titre voit sa note plombé. Car au-delà des bugs, de l'aspect dirigiste du titre, et sa longueur par moment (alors qu'il est court : quelque heures), le traitement du sujet est réellement problématique.



  • Rachel ne s'est pas suicidé : c'est la mère de Nicole qui l'a tué en apprenant la relation. Nicole, enfant, l'avais compris, mais l'a refoulé au fond d'elle.

  • Irving est en réalité le frère de Rachel. Caché dans l'hôtel, il a un long monologue expliquant que Rachel, harcelé, a trouvé du réconfort et de l'amour chez Léonard, dépeint comme adorable. Après avoir appris la vérité, il se suicida pour rejoindre sa soeur.

  • Devenu folle/possédé (car la question d'un fantôme dans le titre est réel), Nicole veut se suicider. à vous de choisir si elle doit survivre (et décider de rester dans l'hôtel à vie, "avec son père") ou non.


Le soucis des thématiques du jeu est son traitement : la relation de Léonard et de Rachel n'est jamais cité comme "relation abusive", "pédophilie", ou tout autre élément réellement péjoratif. Léonard est certe, à l'origine, dépeint comme une ordure, mais le titre le présente, tout au long du titre, comme quelqu'un d'aimant, envers sa fille, et surtout gentil. La seul lettre l'insultant de pédophile étant mentionné comme "calomnie".


Et le jeu ne fait rien pour contrebalancer un énorme soucis : Irving. Il présente la relation pédophile comme un amour idyllique, quelque chose de beau, qu'on a détruit. Il fait culpabiliser Nicole, qui ne répond réellement rien, à part affirmer qu'elle était jalouse de Rachel. De plus, ayant amener Nicole vers la vérité, rien ne contrebalance réellement le rôle que l'on donne à Irving : celui qui a raison. Qui n'est jamais contredit.


De plus, face à un Léonard aimant fait face une mère tueuse. Ainsi, le problème du titre est le meurtre, non la relation, le fait qu'une enfant de 16 ans ai été mis enceinte. Le père ayant, vers la fin du jeu, plus un rôle de victime qu'autre chose.


Conclusion


Le soucis de The Suicide of Rachel Faster est donc clairement un soucis de traitement de thématiques houleuse. Cela est déjà arrivé dans d'autre médium, mais on a ici un cas où une relation entre une personne âgé et une jeune fille de 16 ans harcelé, se sentant seul et influencé, se retrouve dans une position d'apologie.Et là, le bat blesse.


Un meilleur traitement des thématiques aurait sauvé le titre ? Je ne pense pas. Sans être mauvais, il ne révolutionne pas le genre. Si j'ai aimé des scènes et l'ambiance, il reste des thématiques mal traités, et au combien problématique.


Ce qui fait poser une excellente question : comment personne n'a vu le soucis ? Avis plutôt positif sur Steam, ou articles très positif sur le jeu. Comment le sous-entendu (par maladresse, incompétence ou choix volontaire) est totalement passé inaperçu ?


Note de fin : je considère que les individus doivent se faire un avis. Cela se fait en regardant un film. En lisant un livre. Ou en jouant à un jeu.


Ainsi, si vous être curieux, ou alors que vous ayez envie de vous faire votre propre avis, je l'encourage, si l'envie est là.

Marouane1804
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le 3 mars 2020

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