-Peut contenir quelques spoilers-
Un puzzler à la première personne sur fond de sci-fi ? SIGN ME THE FUCK UP FAM.
Enfin, ça c'était l'idée de base quand je suis tombé sur The Turing Test, que j'ai un peu oublié depuis sa sortie, mais j'ai eu l'occasion de me le faire depuis, et je suis pas plus étonné que ça qu'on m'ait pas rappelé son existence depuis...
Pourtant ça commence bien sur le papier, l'ambiance du jeu est solide et sobre, aidée par des graphismes propres. Sans étincelles de design ou de beauté, mais propres.
L'intrigue, bien qu'un peu classique, peut donner sur quelque chose d'un peu plus complexe sur le long terme. Et sur le plan du gameplay, même si le spectre de Portal plane dès les premières salles, on a quand même envie de voir ce que ça donne.
Sauf que voila, The Turing Test peine à capitaliser sur tous ces éléments et donne en plus d'une impression de déja-vu, le sentiment de pas être assez poussé dans tout ce qu'il veut faire.
Alors c'est peut être parce que je saigne les jeux de ce genre, mais je pense qu'on s'accordera à dire que The Turing Test manque cruellement de complexité.
Malgré des mécaniques intéressantes, comme les orbes qui pulsent à intervalles différents, ou le double jeu Ava-TOM qui s'installe au milieu du jeu, ça reste jamais bien méchant.
Sans trop forcer, ça m'est arrivé a plusieurs reprises de finir une salle avec des orbes en rab et/ou sans avoir exploré le niveau dans son intégralité.
Enfin merde, y'a même des trucs qu'on voit une fois ou deux et pis yapu, genre les tapis roulants ou certains trucs qu'on voit que dans les salles bonus. Salles bonus qui donnent un poil plus de challenge, et aident à en savoir plus sur ce qui se passe sur Europa, mais qui se comptent sur les doigts de la main (ok peut être deux mains).
Genre celle avec la logique booléenne, je m'attendais à devoir compléter un truc vachement plus dur après en avoir appris les bases, mais non, que dalle.
Sans aller au niveau de vicelarderie de certains niveaux créés par la communauté de Portal, je persiste à dire que The Turing Test aurait pu donner un peu plus de fil à retordre et toujours tomber très loin de la torture mentale.
Et puis on a d'autres niveaux qui sont juste mal foutus : on tombe dans le bullshit où on passe plus de temps à chercher un truc qui manque parce qu'il est pas bien visible, qu'à résoudre l'énigme en elle même. Ou alors l'autre cas de figure où on arrive au bout en se demandant si on a pas escroqué le jeu avec un move qui semblait pas faire partie du puzzle tellement c'était tordu.
Un bon puzzle réside dans la façon d'assembler ses pièces comme il faut, pas à trouver la pièce qui est tombée sous le canapé et/ou en forcer une à un endroit où ça a l'air de passer en la pliant un peu.
Alors peut être que le jeu se rattrape sur l’expérience qui, je cite la page du jeu sur Steam, "explore la nature de la conscience et défie le sens de l'intuition humaine." ?
Ouais, euh, moyen-tiède quand même. La aussi c'est pas assez poussé, je m'attendais à un plot twist bien mindfuckant genre y'a pas de survivants et tout fait parti du test de Turing itself, ou alors TOM qui pète un câble comme notre bon vieux HAL-9000 et l'ambiance du jeu prend un détour plus sombre ou quoi, mais non.
Le jeu reste sur du très basique, et le peu de profondeur qui se dessine via les différents logs et salles bonus ne sert pas à grand chose.
Le pire c'est cette fin, je dis pas qu'il faut des paillettes partout à chaque fois, mais la où The Talos Principle ou Portal apportent une vraie fermeture au jeu, ici on a une vieille partie passive et à la prochaine, c'est fini en 30 secondes...
Puis bonjour le laïus sur l'instinct de survie quand juste après on rentre dans la salle de l'IA qui veut nous buter ALORS QU'ON SAIT QU'IL Y'A UN PUTAIN DE CANON DEDANS.
C'est donc un sentiment d'inachevé, de "pas assez" qui freine ce qui aurait pu être un bon jeu. Que ce soit les puzzles ou le scénario, le jeu pose ses bases et ne va pas plus loin que ça.
Au final, même si c'est assez stéréotypé comme appellation pour ce type de jeu, on a bien affaire ici à un "sous-Portal", qui se finit bien trop vite et sans trop d’effort, et sans livrer non plus les promesses d’expérience philosophique qu'on nous vend.
The Turing Test nous laisse sur notre faim sur tous les aspects qu'il entreprend, et va donc devoir se contenter de la moyenne stricte : 5 satellites de Jupiter sur 10.