The Ultimate DOOM est une version «améliorée» de DOOM, sortie en 1995 quelques mois après DOOM II, ajoutant un quatrième épisode Thy Flesh Consumed servant de prétexte pour sortir DOOM dans une jolie boîte vendue en magasin, car le premier jeu n’était disponible dans son intégralité qu’en l’achetant par mail. Heureusement pour ceux qui avaient déjà acheté le jeu en 1993, Id Software leur a laissé la possibilité d’installer un patch leur permettant d’avoir accès au quatrième épisode gratuitement. On retrouve donc notre Doomguy dans un épisode faisant le lien entre DOOM et DOOM II. En effet, on apprend dans le texte de fin de Thy Flesh Consumed que le petit lapin dont on voyait la tête au bout d’une pique à la fin de l’épisode 3 Inferno n’était autre que… Daisy, le lapin de compagnie de notre Marine! Ce dernier compte bien venger son animal et étriper tous les démons qu’il trouvera sur son passage.
Et c’est parti, on commence une nouvelle partie, on lance Thy Flesh Consumed, et tout de suite quelques chose frappe : le premier niveau est vraiment dur ! Il m’a fallu un bon petit nombre d’essais pour la compléter à 100%, car dès le début on est assailli par des Shotgunners, puis rapidement on a affaire à des Barons of hell, le tout sachant que la carte dispose de très peu de munitions, et surtout de médikits ! Il faut donc jouer intelligemment sous peine de se retrouver démuni, et fatalement… mourir. D’autant plus qu’un des secrets du niveau est un piège avec plusieurs Barons of hell, et je peux vous dire qu’à la fin du niveau vous aurez épuisé la quasi-totalité de vos munitions.
Après ce départ difficile vous mettant tout de suite dans le bain, peut-être pensez-vous avoir droit à un peu de répit. Que nenni ! Le niveau deux est probablement le plus difficile de l’épisode, qui renverse totalement la courbe de difficulté habituelle. Dans ce niveau deux, vous devrez vous déplacer sur des plate-formes au-dessus de la lave tout en combattant des paquets d’ennemis. Le niveau est également assez sadique et vous confronte à des situations vraiment tendues, révélant déjà le goût de John Romero pour les cartes (très) difficiles. Heureusement pour les plus observateurs, vous pouvez «téléfraguer»* le Cyberdemon à la fin et obtenir le BFG dès ce deuxième niveau. Ensuite, après ces deux niveaux brutaux, la difficulté se calme et l’épisode constitue certes un défi (après tout, Ultimate DOOM est sorti après DOOM II qui avait une difficulté relevée, et également à une période où les Wads, les niveaux faits par les fans, commençaient à fleurir sur le net. Thy Flesh Consumed se devait donc de proposer un niveau de difficulté en adéquation avec l’expérience des joueurs en 1995), mais reste accessible en grande partie, seule la mission 6 Against Thee Wickedly, également conçue par Romero, représentant la dernière épreuve sadique de cet épisode 4.
Globalement, ce quatrième épisode rajouté avec la version «Ultimate» propose des défis vraiment intéressants et j’adore la brutalité du début qui nous force vraiment à jouer intelligemment et donc à nous améliorer pour en venir à bout. J’en viendrais presque à regretter que tout l’épisode ne soit pas aussi dur, mais il faut bien donner un peu de répit au joueur ; après tout, même Plutonia n’est pas difficile de bout en bout. Thy Flesh Consumed est donc une bonne addition à DOOM en plus de donner «naissance» à Daisy, montrant que notre Doomguy est également capable de tendresse…
*Désolé pour l’anglicisme, mais je ne vois aucun terme français se rapprochant du sens du mot. En clair, un telefrag correspond au fait de se téléporter sur la position d’un ennemi, ce qui le tue directement. Le terme frag, quant à lui, désigne simplement une élimination et a été introduit pour la première fois dans le mode deathmatch de DOOM.