Quand la noirceur et le glauque donnent envie
Ayant découvert le renouveau du Point'n'Click avec le mythique The Walking Dead, c'est avec un certain appétit que j'attendais de pouvoir me lancer sur le premier épisode de la nouvelle saga de TellTale Game : The Wolf Among Us.
Avec une première différence de méthodologie pour commencer, car là où je m'étais enfiler l'ensemble des 5 épisodes de The Walking Dead d'une seule traite, j'ai démarré TWAU avec les seuls deux premiers épisodes disponibles à ce jour. J'attendais un premier épisode pilote d'une histoire bien dense. Je n'ai été qu'à moitié servi, mais finalement assez pleinement satisfait.
Pour commencer, le pitch est bien connu de tous. Inspiré d'une BD que je dois avouer ne pas connaître (sorry), TWAM nous narre les aventures de Bigby Wolf, sherif de la communauté de Fabletown au sein de laquelle sont regroupés les héros des fables et contes que nous connaissons tous. Un pitch très semblable à celui de la série Once Upon a Time, que j'ai vu récemment, mais un traitement très différent, et infiniment mieux réussi.
Car autant The Walking Dead disposait d'un traitement cell shading du plus bel effet, mais toujours bridé par un soucis certes minimal mais bien présent d'attache au réalisme. Je trouve que TWAU s'en exonère totalement pour prendre le partie intégral d'un traitement BD complètement assumé et du plus bel effet, aux couleurs particulièrement soutenues, très violet, très mauve, et participant grandement à l'ambiance générale de cet épisode. La nuit et l'obscurité sont particulièrement présentes, elles font partie intégrantes de Fabletown, dont la noirceur semble être le reflet de la déchéance de sa communauté. Un point particulièrement fort pour la densité du titre.
En tant que sherif, vous allez vous retrouvé embarqué avec cette épisode dans une affaire qui semblera au départ relativement désuète, mais qui va se transformer au fil du récit de façon bien plus dramatique et inquiétante. Et pour autant, à la fin de l'épisode, la première chose que je me suis dit, c'est "mais il ne s'est rien passé en fait". Ce qui est totalement faux. Pour être plus précis, j'aurais du dire "il ne s'est pas passé grand chose de structuré dans cette épisode", ce qui est bien plus représentatif du contenu de cet épisode.
"Faith" pose les bases d'une enquête à l'image de la cité qui nous accueille : sombre, mystérieuse, aggressive, inquiétante. Je m'étais dit que j'attendrai un peu pour faire l'épisode 2, mais "Faith" a cela d'efficace qu'il incite à se jeter à corps perdu dans la suite de l'histoire.
Comme dans The Walking Dead, l'histoire est servie par une mise en scène intelligente, des doublages dans le ton, et une OST que je trouve particulièrement réussie et qui appuie encore plus sur le mystère qui entoure les événements dont nous sommes les témoins.
Vous l'avez compris, j'ai été très emballé par ce premier épisode dont le seul défaut que je retiendrai, comme je le dis plus haut, est le manque de consistance de l'histoire lorsque l'on prend cet épisode en dehors de la saison (The Walking Dead, toujours par comparaison, ouvrait également l'histoire dans son premier épisode, mais offrait déjà quelques éléments de narration qui se suffisaient à eux-même).
Pour autant, il faut bien admettre que cet épisode de TWAU porte également quelques autres défauts, dont certains sont inhérents au genre : une interaction finalement assez limitée qui fera surement ressortir le débat sur l'appartenance de "Faith" au registre des jeux vidéos ou des histoires interactives, l'absence de VOSTFR qui oblige à la fois à comprendre l'anglais (ce qui me gène pas trop) mais également à réfléchir en anglais pour faire les bons choix (ce qui demande déjà un peu plus d'efforts), mais aussi une utilisation plus importante des Quick Time Events lors des phases actions, qui s'avèrent pour le coup un peu brouillonnes par moment.
En tout cas, les bases sont jetées, et elles donnent envie de voir la suite, de comprendre le sens du chaos et de la déchéance qui entourent continuellement notre héros. Comme j'ai pu le lire dans une autre critique, Fabletown ressemble furieusement à Sin City, une ville où l'espoir a laissé place à la tristesse et à l'amertume.
L'espoir, il est pour le joueur, de pouvoir vivre encore une fois avec The Wolf Among Us un récit dense, mature et de qualité.