Le Katamari du pauvre

Dans l'esprit des développeurs de Dejobaan Games doit résider un Leprechaun jongleur qui pédale sur un monocycle. car leur démence découle sur tous leurs titres (le plus récent, 1,2,3... KICK IT promet d'être un Audiosurf sous LSD).

Grâce à l'offre promotionnelle de Valve et leur Potato pack, on découvre un gigantesque monceau de pixels grossissant à vue d'œil, nommé "The Wonderful End of the World".
Le joueur contrôle une entité vêtue de capteurs de mouvements utilisés pour les films d'animation et doit engloutir des objets plus petits que soi, comme des araignées et des fantômes de Pac-Man pour grossir rapidement et finir par dévorer le niveau entier.

Si la référence à Katamari Damacy est honorable, le jeu explose en plein vol par trois coupables : l'optimisation du jeu, bâtie à la truelle, qui annonce de forts ralentissements pendant que le personnage gobe plusieurs morceaux du niveau. Vient ensuite la maniabilité, trop glissante par moments, trop rigide ailleurs, gâchant un éventuel plaisir à explorer les alentours. Enfin, l'absence totale de saut. Si cela ne gêne pas dès les premières minutes, cette incapacité restreint l'accès du niveau par moments, notamment pour éviter des obstacles gênants (les chocs sont d'ailleurs terriblement buggués) ou accélérer l'ascension des pentes.

Bien que de 2008, les animations et les graphismes sont bâclés. Ce serait pardonnable si le jeu était en beta-test, or il s'agit ici d'un produit fini, ce qui est attristant compte tenu des possibilités du titre de Dejobaan Games. Aspirer un brontosaure en plein centre-ville ou encore avaler les habitants du pays des bonbons prêtent néanmoins à un sourire. Un seul.

Au final, à cause d'un aspect réalisé à la va-vite et d'un dénigrement du bouton saut, The Wonderful End of the World dévale à vitesse grand V la pente vers l'oubli. Préférez "AaaaaAAaaaAAAaaAAAAaAAAAA!!! - A Reckless Disregard for Gravity", si vous souhaitez connaître un titre décent de Dejobaan Games ou jongler sur un monocycle.