Avant de commencer cette critique, il faut rappeler l’état des lieux : avec des notes tournant autour du 5/10 sur les sites spécialités, Thief se prend une sacrée raclé.
Mais je vais essayer de faire abstraction de cela, en me concentrant sur l’essentiel, et ce afin de répondre à une simple question : est-ce que Thief 2014 est un bon reboot de la mythique série ?
En effet, ayant déjà touché aux premiers THIEF, mais n’ayant pas forcément été très fan à l’époque, je vais me permettre d’apporter un regard à la fois neuf mais également averti.
Thief prend donc place dans un univers médiéval découvrant les joies de l’industrialisation éclair : les torches font place à des lampadaires « prototype » pas encore tout à fait au point par exemple.
De cette industrialisation galopante, née la « Grisaille », autrement appelé la « Maladie du Suicide » : les gens s’automutile et/ou ce donnent la mort.
J’adore ce concept, c’est à la fois comparable et incomparable à la peste de Dishonored.
A ce propos d’ailleurs, il est impossible de ne pas comparer à Dishonored, tant le coté infiltration et l’architecture nous y fera penser, je risque donc de l’y comparer directement ou indirectement plusieurs fois dans cette critique.
L’architecture de cet univers médiévalo-industriel fait furieusement penser à Londres, au point d’en être troublant : même les casques de la garde ou les espèces de manteau-cape ont des formes plus que simplement évocatrice.
Le combat n’est clairement pas la base du jeu, si Dishonored nous avais proposé quelques petites choses de ce côté-là, Thief fait le choix de ne quasiment rien offrir : les combats se résument à une touche à l’animation ridicule (s’en est presque « lol ») et les dégâts de ces armes sont trop faible pour être intéressante.
Du coup, on préférera courir ce planquer à un endroit où les gardes ne pourront plus nous suivre (en hauteur ou dans un fossé), jusqu’à ce qu’ils nous oublient (la musique accompagne la découverte de corps, l’entrée en combat, et la fin du combat), une fois ceci fait, on se précipitera derrière notre cible pour l’assommer vite fait, ni vu ni connu, hop !
Sur ce point-là je ne considère pas que ce soit une mauvaise chose bien évidement (je précise, on ne sait jamais…), d’ailleurs le verrouillage accroupis (que l’on ne pourra pas désactiver dans les options) est bien la preuve que nous sommes dans un vrai jeu d’infiltration.
Une polémique avait éclaté à propos d’un mec du studio ayant dit un truc du genre « sauter ça ne sert à rien », du coup, les gens ont pensé, à tort, qu’on ne pourrait pas sauter.
A mon avis, ce mec avait voulu dire que « permettre de sauter comme un gogol au milieu d’une rue, ça n’a pas de sens » : qui a parlé de Bunny Hopping ? Oui toi là-bas ! Ne te cache pas, car tu as raison !
Et oui, après tout, sauter à un endroit qui n’est pas prévu pour, ça n’a aucun intérêt.
Du coup, est-ce qu’on peut sauter dans Thief ? Bien évidemment ! Et ce devant n’importe quel rebord, on peut même prendre un peu d’élan en courant et hop ! Et pour grimper, on s’approche d’un obstacle abordable et voilà, le tour et joué, il n’y avait donc aucune raison de s’alarmer pour si peu.
On en viendrait presque à regretter que ce genre de mécanisme ne soit pas d’avantage présent dans les FPS de notre génération.
Les « cinématiques » sont d’une qualité déplorable, elles tournent bien à 60IPS d’après fraps, mais ont l’air d’avoir été enregistré en 20 ou 24IPS, ça saccade, c’est une horreur !
Pire : la qualité de celles-ci sont consternantes… Beurk, ce servir du moteur du jeu aurais pris moins de place sur la galette et aurais été bien plus intéressant…
Mais, même les « cinématiques in-game » ne sont pas terrible, on dirait qu’il y a un grave problème de mise en scène, comme si on avait laissé le caméraman ce démerder, sans réalisateur pour le guider le pauvre.
D’ailleurs, parfois il y a des sous-titres mais pas de voix pour parler, et comme la synchro labiale est aux choux, impossible de savoir ce qui cloche…
Graphiquement c’est plutôt sympa, on a même le droit à un FOV de 110° sur PC, ce qui fait plaisir !
Bon, par contre, on se tape un banale SSAA (comme sur Metro Last Light… Bande de putain de feignasses !), alors certes, il procure un bon niveau d’AA, mais à un cout exorbitant en ressource ! (En gros, et très vulgairement, ça calcul les images du jeu dans une résolution 2 [low] ou 4 [higt] fois plus grande, puis ça downscale dans une résolution inférieure afin de donner une illusion de lissage.
Au passage, on peut repasser un coup de FXAA par-dessus, inutile et dégoutant selon moi, d’ailleurs, en Full HD, impossible de voir une différence entre le SSAA 2x et le 4x, on préférera le premier, même si le jeu n’est finalement pas si gourmand que cela.
Bon, évidement, c’est très personnellement que j’aurais aimé voir un petit SMAA (équivalent du TXAA de chez Nvidia, vulgairement), mais pourquoi aurais-je espéré cela ? Et bien tout simplement car le studio avait annoncé qu’ils allaient faire un effort sur la version PC, et c’est typiquement sur ce genre de chose que je les attendais (le FOV, et l’AA).
‘fin bon, on va pas se plaindre, c’est joli comme tout, ça ram pas, donc le minimum syndical a été assuré.
J’aime assez le fait de voir mes mains interagir sur le décor : chopper des objets, ouvrir un rideau (PS : il semblerait que cette animation n’ait été utilisée qu’une seule fois, alors qu’il y a un paquet de rideau dans le jeu, étrange), on notera également qu’on peut voir ses pieds !
J’arrive dans mon repère, un coffre avec : arc niveau 3, outil de crochetage niveau 3, godmichet niveau 3. Ha… J’imagine que je vais tout perdre plus tard si on me donne cela maintenant.
On trouvera étrange que, s’il faut bien un ustensile pour ouvrir une fenêtre guillotine de l’extérieur, il faille également le faire de l’intérieur, quand bien même il aurait été plus judicieux de permettre de l’ouvrir ou la fermer à notre guise, comme une porte en fait.
Je vois des plaques à déplacer avec une clé anglaise, je n’ai pas cette clé, ai-je loupé un épisode ? Devrais-je revenir plus tard dans ces niveaux ? On verra bien…
=> En effet, il semblerait que le vendeur proposait plusieurs onglets de marchandise… Misère…
L’IA est quand même sacrément conne, je me fait repérer, je rentre dans un placard, et cette andouille ne pense pas à ouvrir et m’oublie… Je sors, je l’assomme… Je circonspecte (oui, il parait que ce mot existe, quant à savoir si je l’ai mis au bon endroit xD …).
Il est un peu moche ce Garrett tout de même, il a une drôle de tête va-t-on dire, et puis, son espèce de cagoule qui lui arrive juste sous le menton, ça fait vraiment bizarre.
Il manque aussi un poil de charisme pendant que j’y suis.
Un père ce penche au-dessus du lit de sa fille « je suis aussi excité que la nuit de mon dépucelage »… Ha… Okay… Je le bouscule par inadvertance, il sort un couteau, est-ce toujours un civil ? en mode Maître je n’ai pas le droit d’assommer les civils, mais lui a un couteau… Réponse : il n’était plus considéré comme un civil. D’ailleurs, juste avant de le neutraliser, il dit « part devant, je te suis »… Il était seul…
A ce niveau-là, les dialogues sont aux choux xD …
Sérieusement, c’est quoi de ces coffres qui font un mètre de haut mais qui n’ont une contenance que de 10 cm ? Il y a un double fond évidement, mais dans tous les coffres de ce foutu univers ?
Ils ont un peu abusé les devs…
Quelques textures baveuses : un crâne coupé en deux par sa texture, quel dommage.
Une scène dans un asile de fou ? Wuh, sympa, glauque à souhait !
Les cadavres et les gens endormis gardent les yeux grands ouverts…
Beaucoup de soucis de mapping, genre des livres volants dont la couverture est invisible, des murs qui se recoupent mal et qui montrent le vide de la map (et il y en a une sacré trippotée !), ce genre de chose.
Twist final, tien, je ne m’y attendais pas, enfin, je me doutais d’un truc du genre mais… Sur le coup ça me fait penser à Bioshock Infinite.
Ha, une scène d’effondrement de bâtiments, ça me rappel quelque chose… Ha oui : Call Of Duty Ghosts ; sauf que là, c’est mignon comme tout !
La musique est jolie, très rythmé, un peu rock-électro-punk sur les bords (ouais, ça veut rien dire ouais), je ne saurais expliquer, j’entends un mélange de ce qu’on entend dans un Resident Evil et un FallOut. Oui, c’est étrange comme comparaison, mais j’aime assez je dois dire.
Le jeu est assez long je dois dire, mais je soupçonne que ce soit le rythme très posé, l’infiltration, qui donne cette impression de longueur.
Pourquoi, après tout, mais impossible de faire le jeu d’un trait, de mon côté, ma frustration m’amène à entrecouper mes séances de jeu avec du Diablo 3 ou du Call Of Duty en mode « Cerveau éteint ».
Le scénario est crédible et intéressant, je ne suis pas déçu à ce niveau-là, ou plutôt, disons que j’ai vu tellement pire que, ça va quoi.
La fin me laisse un peu sur ma faim cela dit, je ne sais pas ce que j’aurais préféré…
Au final, une bonne surprise, ce n’est pas la bouse infâme dont nous a parlé la presse, malgré des bugs tout de même assez cracra, c’est bel et bien un digne successeur auquel nous avons ici droit, le Thief nouveau est un « bon » Thief, et ça, c’est agréable.
C’est donc un joli 7/10 que je lui décerne, mais j’avoue avoir longuement hésité sur le 8, car après tout, en jeu d’infiltration FPS, il y a peu de concurrent, et celui-ci s’en sort avec brio, il faut bien l’avouer.
Par contre, à plus de 5 ou 10€, je ne vous le conseil pas, patientez pour les soldes Steam, car au prix fort (ou même à 35€), pas sûr que ça soit rentable.